La Fille de la Foudre, Tome 1 : la Prophétie

Chapitre 7 : Le Deuxième Monde (première partie)

(On m'a fait remarquer que mes chapitres étaient trop long... Alors je vais les diviser en deux parties :) Bonne lecture ! :) )

-Mes chers amis, s'exclama l'homme en souriant, bienvenue dans la Lande !

Celui qui se tenait devant nous était plutôt petit et très enrobé. Son visage était rond, rougeaud et encadré par de longs cheveux noirs. Il avait aussi une longue moustache soigneusement taillée qui dissimulait presque entièrement son nez, qui lui, pour sa part, était étonnement petit.

Il portait des vêtements de soie bordeaux et un longue cape rouge en velours qui traînait derrière lui.

-Qui est-ce, demandais-je à Jale dans un souffle.

-Le Passeur, répondit-il sur le même ton.

-Ah. Il y en a combien de Passeurs dis-moi ?

Jale sourit.

-Autant qu'il y a des Mondes, je suppose.

-C'est-à-dire, insistais-je.

-A ma connaissance, deux. Mais on ne sait jamais...

Aussi incroyable que cela puisse paraître, c'était arrivé ! Je me trouvais à présent dans la Lande ! Je ne connaissais de cet endroit que son nom et je n'avais qu'une très vague idée de ce à quoi il ressemblait.

Jamais je n'aurai a-osé rêvé vivre pareille aventure !

Quelles surprises la vie me réservait-elle encore ?

*

La demeure du Passeur de la Lande ressemblait, elle, plus à un petit château qu'à un manoir. Les murs étaient en pierre et aux quatre extrémités se dressaient d'immenses tours qui surplombaient les environs. De ce que j'avais compris, le château se trouvait à une petite demie heure d'un village humain du nom d'Ekmir. Spécial, non ?

Contrairement au Manoir, le Château était sobrement décoré. Pas de portraits, des cartes ou des photographies aux murs, simplement des tapisseries remplies de couleurs vives qui donnaient aux pièces une impression de chaleur. Pas de babioles étranges ou de bibliothèques remplies d'ouvrages sur le point de tomber en poussière, simplement des armures, parsemant les couloirs, comme dans les châteaux du Moyen-Age.

Et enfin, ce qui contrastait surtout avec le Manoir, c'était la vie qui régnait dans le Château. L'édifice grouillait de monde. Contrairement au Passeur de la Terre qui vivait seul – ou presque – dans son refuge, le Passeur de la Lande était entouré de dizaines de personnes. Des invités, des soldats, des domestiques, ... Sur le petit trajet que je venais de faire, de la salle de Passage à nos chambres, je devais avoir croisé plus de trente personnes. Chacune d'elles nous avait salué et nous avait souhaité la bienvenue.

Maintenant, j'étais seule, assise sur le canapé de velours qui trônait au centre de la pièce. La salle dans laquelle je me trouvais était circulaire et percée d'une multitude de portes. Derrière ces portes, il y avait des chambres et dans ces chambres, dormaient mes compagnons de voyage. Moi, bien que j'ai sommeil, je me savais incapable de dormir. J'avais l'impression de n'avoir fait que ça depuis deux jours.

Ayant été habituée au décors peu commun du Manoir, je ne me sentais pas du tout dépaysée, ici. Et pourtant...

J'étais tellement perdue dans mes pensées que je n'entendis pas Jale sortir de sa chambre et venir me rejoindre sur le canapé.

-Tu survis, me demanda-t-il en me faisant sursauter.

-On dirait, répondis-je en souriant. Et toi ?