Chapitre 14 : Lune Bleue (Deuxième partie)

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Les garçons étaient arrivés quelques minutes plus tard, et ils étaient restés bouche bée quand ils nous avaient découvertes.

-Eh ben, avait murmuré Liam.

Nous nous étions rendus au bal en riant et en discutant gaiment. Joy et Fay, accrochés amoureusement l'un à l'autre. Ofelya au bras d'un Elfe que j'avais déjà aperçu quelques fois, à l'Académie, qui s'appelait Gatien et qui me semblait être un gars bien.

Et Charlotte et moi, chacune au bras d'un Liam ravi.

-Si c'est comme ça, sourit-il, tu as le droit de me laisser tomber autant de fois que tu voudras, Ofelya !

*

Lorsque nous étions arrivés dans la salle de réception du palais, la fête avait déjà commencé. Le soleil se couchait doucement à l'horizon et l'obscurité s'installait autour de nous.

Nous avions retrouvés les Warens à l'entrée.

-Et bien, vous êtes vachement élégantes, nous complimenta Walter.

-Ouais, acquiesça Jale, je suis impressionné !

-Vous n'êtes pas mal non plus, fis-je remarqué.

Les deux Elfes portaient le costume d'apparat des Chevaliers. Une cotte de maille légère mais solide en or blanc, par-dessus une chemise blanche aux manches bouffantes et sous un gilet sans manche décoré de perles et de fils dorés.

Ils portaient un pantalon en velours noir pour l'un, brun pour l'autre et de belles bottes en cuir, fraîchement cirées.

Haillan était habillés comme ses frères et Lekka... Lekka était merveilleuse !

-Tu es fantastique, la complimentais-je.

Elle me sourit.

Son sourire éclaira son visage, la rendant encore plus belle qu'elle ne l'était déjà.

Lekka portait une robe bleue pâle qui mettait en valeur ses beaux yeux. Bien que la coupe du vêtement soit toute simple, les voiles et les perles qu'on y avait rajoutés en faisait un habit merveilleux. Et l'Elfe le portait avec une élégance à couper le souffle.

Chez Lekka, il y avait ce je ne sais quoi de différent qui la rendait bien plus belles que toutes ces filles qui se maquillaient énormément ou passaient des heures à se coiffer et ne portaient que d'élégantes tenues aux prix mirobolants.

Et tous les Elfes qui passaient devant nous semblaient d'accord avec moi... Pas un seul n'était passé sans la regarder avec émerveillement. Et sans recevoir un regard d'avertissement lourd de sens de la part d'Haillan par la même occasion.

-On y va, proposa Jale.

-C'est parti, acquiesça Joy.

*

La salle était immense.

A elle seule, elle devait sans doute faire la superficie de mon collège !

Des centaines d'Elfes, en tenue de soirée, dansaient au centre de la pièce et d'autres discutaient, assis sur des chaises placées le long des murs. Ils devaient être plusieurs centaines. Et pourtant, la salle n'était même pas remplie !

Contre l'un de côté, avait été disposé le buffet où s'étendaient des mets aussi différents, délicieux et raffinés les uns que les autres.

Ainsi que des boissons aussi diverses qu'il y a de langues dans le monde.

Dans le coin opposé, un orchestre jouait. Un piano, des violons, des flûtes, et pleins d'autres instruments que je ne connaissais pas... Les mélodies qu'ils jouaient étaient envoutantes et absolument sublimes. Et les danses qui allaient avec étaient d'une grâce sans pareille.

Au plafond, pendaient des lustres en cristal d'une beauté enchanteresse dont le sol brillant de la pièce reflétait les lumières.

La pièce était percée d'une multitude de grandes fenêtres qui donnaient sur les jardins. Certaines étaient d'ailleurs ouvertes et permettaient d'accéder à des balcons qui eux, permettaient d'accéder aux jardins.

Toutes les convies discutaient gaiement, l'air était frais, le ciel était dégagé... Ce serait assurément une belle soirée...

*

-Bonsoir !

La voix d'Ayden me tira de mes pensées.

J'étais assise sur une chaise, près d'une fenêtre, profitant de l'air frais du soir. J'avais dansé durant toute la première partie de la soirée. Avec Liam, avec Jale, avec Walter... Et même avec le prince Kolan, le Seigneur Harlhan et d'autres Elfes que je ne connaissais pas.

Des valses, des farandoles, des quadrilles, et encore des valses, et de nouvelles farandoles, et d'autres quadrilles. Je ne m'étais jamais arrêtée de danser.

Finalement, épuisée, je m'étais effondrée sur une chaise, un verre d'Ambrosia à la main.

-Bonsoir, répondis-je en tentant de masquer le rouge qui m'était monté aux joues.

-M'accordes-tu cette danse, demanda-t-il galamment.

Je hochai immédiatement la tête, oubliant instantanément ma fatigue et le laissai m'entraîner sur la piste de danse.

-Avec plaisir !

Ayden dansait incroyablement bien. Et danser avec lui était la chose la plus formidable que j'ai jamais faite ! Lorsque nous tournoyions sur la piste de danse, j'oubliais ma fatigue et mes ampoules aux pieds. Rien n'aurait pu m'empêcher de danser.

Chaque fois que je levais la tête vers lui, je me perdais dans ses yeux azur d'une beauté infinie et je ne parvenais à m'en extirper qu'au prix d'un effort surhumain.

Sa présence était rassurante, apaisante, et je redoutais le moment où je devrais quitter ses bras.

Lorsque la valse se termina, pourtant, nous quittâmes la piste de danse. J'aperçu mon reflet dans l'une des fenêtre, j'étais éblouissante ! J'avais les yeux qui pétillaient et les joues légèrement roses, ce qui me donnait un air de poupée de porcelaine.

Ayden me tendit une coupe que j'acceptai avec plaisir. Il faisait vraiment chaud dans cette salle.

Remarquant que je m'éventais avec ma main, il me proposa d'aller faire un tour dans les jardins pour respirer un peu d'air frais.

J'acceptai sans hésiter sa proposition, soulagée d'enfin quitter la grande salle remplie de monde.

Les jardins du palais, étaient une pure merveille ! Plus beaux encore que ceux du Manoir !

De l'herbe verte et bien coupée s'étendait autour de nous à perte de vue. Des chemins de graviers blancs se dessinaient sur le sol dans l'obscurité de la nuit, illuminés faiblement par de petits lampes allumées au bord des chemins. Le long de ces allées, poussaient toutes sortes de plantes aux étranges couleurs, d'herbes aromatiques aux vertus médicinales ou de fleurs aux senteurs délicieuses. De petites haies bien taillées entouraient ces parterres et donnaient à l'ensemble une impression de symétrie.

Au centre du jardin, trônait une grande fontaine d'où s'écoulait de l'eau dans un léger clapotis. Des arbres par centaines s'épanouissaient aussi à cet endroit. C'était pour la plupart des saules pleureur sous lesquels reposaient des bancs, mais il y avait également des magnolias, des cerisiers du Japon, et des bouleaux, des êtres, des chênes, ainsi que d'autres espèces que j'étais incapable de reconnaitre.

De lucioles et des papillons de nuit voletaient non loin des lumières qui bordaient le chemin, et on entendant également faiblement le chant des grillons ou des sauterelles, presque couverts par la joyeuse musique qui s'échappait de la salle.

Mais le plus incroyable dans ce décors, c'était évidemment l'astre d'un bleu éclatant qui trônait dans le ciel, illuminant la Lande entière de son immense splendeur.

Lorsque je l'avais vu pour la première fois, j'en étais restée béate d'émerveillement. La beauté de la scène était indescriptible.


La Fille de la Foudre, Tome 1 : la ProphétieOn viuen les histories. Descobreix ara