Chapitre 3 : Imprévus

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L'après-midi que nous avions passée ensemble, Charlotte et moi, avait été fantastique !

A neuf heures tapante, je sonnais à la porte de sa maison et Sandrine, sa mère m'accueillait en souriant.

Sandrine élevait Charlotte seule depuis la mort de son mari. C'était il y a très longtemps, car Charlotte me dit n'avoir que très peu de souvenirs de son père.

Sandrine était une jolie femme. Elle avait un visage rond, des taches de rousseur, de beaux cheveux bruns et des yeux verts d'une douceur infinie. Elle ne devait pas avoir plus de quarante-cinq ans. Hélas, le temps avait creusé de petits plis sur son front et sous ses yeux, lui donnant l'air plus âgé. Comme si elle avait vécu trop de choses et qu'un poids lourd pesait sur ses épaules. Sandrine ne ressemblait pas beaucoup à Charlotte, ce que sa fille déplorait. Tout en cette femme respirait la bonté. Il suffisait qu'elle te prenne dans ses bras pour que tu oublies d'un seul coup tous tes soucis.

Sandrine devait rendre visite à des clients qui habitaient en ville et nous avait déposée devant l'immense centre commercial avant de continuer son chemin.

Charlotte et moi, nous étions d'abord restée là, sans bouger, comme deux idiotes, devant ce gigantesque bâtiment qui regorgeait de merveilles. Ensuite on s'était ruée vers la boutique la plus proche et on n'y avait passé deux bonnes heures. A la fin de ma matinée, je m'étais dénichée deux belles blouses, des jeans, une écharpe et deux paires de boucles d'oreille.

Charlotte, elle, s'était dénichée une jupe à volants, une adorable robe et une magnifique paire de chaussures.

Nous avions mangés des pizzas dans un petit restaurant italien et nous avions fait encore deux ou trois magasins avant d'apercevoir Sandrine, stationnée devant le magasin, qui nous faisait de grands gestes de la main.

On était rentrée et Charlotte et moi avions passé la fin de la journée devant la télé à nous repasser en boucle les films que nous adorions et à déclamer le texte des acteurs à leur place.

Lorsqu'elle passa dans le salon, Sandrine éclata de rire en nous voyant ainsi, l'une en face de l'autre, à se crier les répliques du film à la figure.

Elle avait déposé des milk-shakes et des cookies sur la table de salon et avait murmuré :

-Et dire que hier encore vous jouiez aux Barbies dans mon bureau. Voilà que tout d'un coup vous devenez des femmes !

Charlotte et moi on avait serré Sandrine dans nos bras.

-Vous m'aviez promis de ne pas grandir trop vite !

-On est désolée, dis-je.

-Oui, vraiment désolée, avait renchérit Charlotte en riant.

Quand nous étions petites, à cause du travail d'Helena qui lui prenait tout son temps, elle n'était jamais à la maison. Et je passais donc tous mes après-midi chez Charlotte.

Sandrine nous avait vues grandir. Et elle adorait rappeler à Charlotte qu'un jour, alors qu'elle avait cinq ans, elle avait traversé la rue, en petite culotte, en chantant à tue-tête une chanson Disney. Et elle ne manquait jamais une occasion de me raconter la mémorable partie de cache-cache au cours de laquelle j'avais eu l'excellente idée de me cacher dans la machine à laver. Et d'y rester coincé, bien sûr ! Sinon ça n'aurait pas été drôle ...

Il faut dire que j'étais assez douée pour faire des bêtises, étant petite. Et j'avais entraîné Charlotte dans chacune d'elle. Et aussi loufoques soient mes idées, mon amie m'avait toujours suivie, soutenue, couverte et défendue.

La Fille de la Foudre, Tome 1 : la ProphétieWhere stories live. Discover now