Chapitre 9 : Le Conseil (Deuxième partie)

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L'Elfe chargé de mon « entraînement » comme ils l'appelaient, s'appelait Maître Akiro. Il était très respecté et estimé parmi les Elfes. Tous parlaient de lui comme s'il était une sorte de dieu. Et je dois avouer qu'il était impressionnant.

Bien qu'il ait encore le corps d'un homme jeune, ses yeux trahissaient son grand âge. On avait l'impression, en le regardant, qu'il avait vécu des millions d'années... Et après tout, qui sait...

Il portait la tenue des soldats sous un long manteau de velours, ses cheveux sel et poivre descendaient jusqu'au cuisse et ses yeux d'un bleu pur vous transperçaient de son regard vif.

Il donnait cours aux élèves les plus doués de l'Académie, ceux qui éaient en dernière année et qui deviendraient bientôt des Chevaliers du Vent ou qui entreraient à l'Académie des Chevalier de la Foudre.

Avant de me présenter à Akiro, qui donnait cours, Fay – un Elfe en deuxième année à l'Académie m'avait fait visiter.

-C'est le plus grand bâtiment d'Eliterra après le palais, me dit-il. Ici vivent un peu plus de mille-quatre-cent Elfes. (Il sourit devant mon air impressionné.) ce n'est pas tellement, tu sais. A son apogée, l'Académie accueillait bien plus de tris-mille élèves.

-Pourquoi cela a-t-il changé, demandais-je.

-Devenir Chevalier, répondit l'Elfe, est un honneur incommensurable. Pour cela, il faut travailler durant de nombreuses années. Car les Chevaliers ne doivent pas seulement savoir se battre et être capable de dégommer des Orcs. On nous apprends aussi l'honneur, le courage, la charité. On doit savoir se conduire en société, s'adresser aux souverains, réagir en cas de situation critique, calmer les tensions, etc. On doit pouvoir s'oublier totalement... Certains n'y arrivent jamais. Et puis, en ces temps incertains, devenir Chevalier est plutôt dangereux. Les Orcs sont de plus en plus nombreux aux frontières, la plupart des soldats sont envoyés là-bas. Beaucoup redoutent d'y perdre la vie et donc ne s'inscrivent plus.

-Et toi, demandais-je, qu'est-ce qui t'a poussé à prendre ce risque ?

-Je suis convaincu qu'on peut faire quelque chose, changer les prédictions des prophéties. Je suis persuadé que nous sommes seuls maîtres de nos destins.

-C'est plutôt rare un Elfe qui tient ce genre de discours, fis-je remarquer.

En effet, les Elfes avaient plutôt tendance à avoir une confiance aveugle en les prophéties et les prédictions du ciel. Si l'une d'elles prédisaient la fin du monde, ils allaient l'accepter sans broncher.

-Je sais, sourit-il. Si ma mère entend ça, elle va m'étriper. Mais je ne suis pas le seul. Nous sommes plusieurs à croire qu'on peut changer les choses. Et que les prophéties sont là pour nous aider et pas pour s'imposer à nous.

-Donc tu crois que les prédictions des prophéties ne s'avèrent pas toujours exactes, demandais-je, une pointe d'espoir dans la voix.

Parce peut-être qu'elle pouvait se tromper. La prophétie qui me concernait. Peut-être qu'en fait, je n'ai rien à voir là-dedans et que je peux rentrer chez moi sans me soucier du reste...

-Si, répondit-il anéantissant tous mes espoirs. Mais je crois que le sens qu'on leur donne n'est pas toujours le bon...

Les bâtiments de l'Académie étaient construits de sorte à former un cercle autour des arènes, construites en son centre.

-De ce côté, me dit Fay, ce sont les logements des filles, et là-bas, celui des garçons. Là, fi-t-il se sont les salles de classe et là-bas, c'est le réfectoire. De l'autre côté, là, c'est la bibliothèque et juste à l'opposé, ce sont les écuries.

La Fille de la Foudre, Tome 1 : la ProphétieWo Geschichten leben. Entdecke jetzt