Chapitre 12 : Destinée (Troisième partie)

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-En effet. Tu en seras sûrement capable aussi dans quelques années...

-Vraiment ?

-J'en suis convaincue, répondit-elle en souriant.

Nous nous tûmes quelques instants.

-Et donc... C'est certain ? Je veux dire... Je suis une Fille de la Foudre ?

Elle hocha la tête.

-Mais... Qu'est-ce que cela implique ?

Elle soupira ce qui acheva de m'inquiéter.

-Tu vas devoir participer aux combats et tu vas être confrontée au choix : sauver la Lande ou la détruire.

-Je vais la sauver, bien sûr, m'exclamais-je. C'est évident !

Elle hocha la tête mais ne sembla pas tout à fait convaincue. Dans un coin de mon esprit, une lumière rouge s'alluma, sonnant l'alerte. Cependant, je décidai de l'ignorer. Je ne voulais pas savoir !

-Et tu vas devoir ... prendre la tête de l'île.

-Quoi ? m'exclamais-je. Comment ça ?

-Le trône impérial te revient de droit !

Je tombai à genou et enfuis ma tête dans mes mains.

La Magicienne s'accroupit en m'enserra de ses bras.

-Je n'y arriverai jamais ! m'exclamais-je. Je n'ai que seize ans ! Comment pourrais-je diriger ce monde ? Je ne sais même pas me battre.

-Je t'aiderai, me promit-elle. Je serai toujours à tes côtés, petite princesse. Toujours !

-Je mènerai ce monde à sa perte, dis-je en laissant les larmes mouillé mes joues. Je ... Je n'y arriverai pas !

-Tu es de sang royal, Merry. Tu as ça dans les gènes. Tous tes ancêtres maternels ont gouvernés le peuple des Asgors.

-Mais jusqu'à il y a quelques mois, j'étais une fille tout à fait normale...

-Tu y arriveras ! On t'apprendra. Tu es destinée à faire de grandes choses. Tous les Enfants de la Foudre le sont.

Je séchai mes larmes et tentai de me ressaisir.

-J'aurai dû rester sur Terre, murmurais-je.

-Tu es la seule qui a le pouvoir de nous sauver. Pense au nombre de vies que tu vas épargner. Pense à toutes les choses que tu vas accomplir. Tu ne peux pas y échapper, Merry, c'est ta destinée !

*

J'avais arrêté de pleurer.

Mon corps devait sûrement être complètement dessécher, je ne devais probablement plus avoir une seule goutte d'eau en moi.

Mes draps et mon oreillers étaient trempés d'eau salée.

J'avais les yeux bouffis et j'étais complètement décoiffée.

Je n'étais pas capable.

Je voulais me battre, certes, apporter ma contribution à cette guerre. Mais je ne voulais en prendre le commandement ! Encore moins devenir impératrice !

Tous les gens d'ici étaient plus âgé que moi. Je n'étais qu'une petite gamine gâtée qui mènerai ce monde à sa perte. Je ne me le pardonnerais jamais !

-Merry ?

La voix de Charlotte me tira de ma torpeur.

Je relevai la tête et la regardai sans rien répondre.

Elle s'approcha prudemment et s'assit à mes côtés.

D'un geste d'une infinie douceur elle replaça l'une de mes mèches derrière mon oreille et je la prit dans ses bras.

Elle me serra contre elle.

-Je suis désolée, Charlotte, murmurais-je, j'ai été idiote de t'en vouloir !

-Pas du tout, me contredit celle-ci. C'est moi qui suis désolée, Merry. Me pardonnes-tu ?

-Evidemment, répondis-je en la serrant plus fort contre moi.

Elle poussa un soupir soulagé et heureux.

-Merci, murmura-t-elle. Tu m'as manqué.

-Toi aussi, dis-je.

Plus que je ne voulais l'admettre en réalité.

-Je suis désolée pour la prophétie, Merry, fit Charlotte.

Je ne répondis rien.

-Je serai toujours là pour toi, tu le sais, n'est-ce pas ?

Je hochai la tête et lui adressai un sourire triste.

-Merci.

-Je suis certaine que tu feras ça très bien !

-Et si je fais le mauvais choix ? Si je bascule dans l'Obscurité ?

-Ça n'arrivera pas, tenta-t-elle de ma rassurer. Ça n'arrivera pas !

J'avais tellement envie de la croire.

A ce moment-là, Michaël entra dans la chambre. Je quittai les bras de Charlotte pour me jeter dans les siens.

Il me serra contre lui.

-Je suis désolé, murmura-t-il.

-Moi aussi, répondis-je.

Charlotte nous rejoint et nous entoura tous les deux de ses bras.

-Ça fait du bien de vous retrouver, sourit-elle.

Nous restâmes enlacés pendant de longues minutes. Jusqu'à ce qu'Helena et Sandrine entre à leur tour. Je me précipitai dans les bras de ma mère qui avait les yeux aussi bouffis que les miens et qui m'accueilli à bras ouverts.

Je n'ai plus quitté la chambre de la soirée. Et finalement, Charlotte et moi, nous nous étions endormie, blotties l'une contre l'autre, comme quand nous étions petites.


La Fille de la Foudre, Tome 1 : la ProphétieWhere stories live. Discover now