La Fille de la Foudre, Tome 1 : la Prophétie

Chapitre 13 : Princesse (Troisième partie)

Nous étions installées dans l'herbe, au soleil, quand Michaël surgit devant nous en cachette. Il était aux anges.

-Les filles, s'exclama-t-il. Enfin je vous trouve ! Venez vite !

Et il repartit n courant.

Il nous fallut quelques secondes pour réagir enfin. Il nous fut donc un peu difficile de le rattraper. Mais Mike ne s'arrêta pas pour autant.

Lorsque nous arrivâmes en vue des portes Nord de la ville, il s'arrêta enfin et nous désigna un petit groupe qui discutait devant les portes.

Nous nous approchâmes en tentant de reprendre notre souffle. Et lorsque nous fûmes à quelque mètres, je les reconnus enfin.

Les Warens.

J'aurai pu reconnaître le rire de Jale entre mille.

Sans plus attendre, je m'élançai et me jetai à son coup en criant.

-Jale !

Il éclata à nouveau de rire.

-Bonjour Votre Altesse, content de vous revoir.

-Ah non ! Pas toi aussi, protestais-je.

-Pourtant c'est pour ça que je suis là, répondit-il en riant toujours.

-Pour ça ?

-Ouais, acquiesça-t-il, j'ai été nommé garde du corps !

Devant mon air ahuri, il redouble d'intensité.

-Est-ce que c'est ma faute si, en mon absence, tu ne peux pas t'empêcher de te faire remarquer, me taquina-t-il.

-Je suis trop contente de vous voir, dis-je en le serrant contre moi.

Il me rendit mon étreinte.

-Moi aussi, Merry. Moi aussi.

Je me détachai de lui pour aller serrer les trois autres Warens dans mes bras. Même Lekka m'adressa un sourire sincère.

-Contente de te revoir, dit-elle.

-Moi aussi, répondis-je ravie que nos rapports se soient améliorés.

-Ça fait du bien d'être de retour à la maison, commenta Haillan en détaillant la rue principale.

-Ouais, approuva Walter. Enfin !

Nous avions marché en discutant gaiment jusqu'à l'Académie. Les quatre Elfes semblaient vraiment ravis d'être de retour.

Ils croisèrent des dizaines de personne qu'ils connaissaient dans les rues et s'arrêtaient chaque fois pour discuter.

Ainsi le trajet qui aurait dû être fait en un petit quart d'heure environ, à durer plus d'une heure.

-Wow ! s'exclama Walter en entrant dans la cour de l'école. Rien n'a changé depuis tout ce temps ! C'est incroyable !

-Haillan ? Lekka ? Jale ? Walter ? résonna une voix derrière nous.

Le quatuor se retourna comme un seul homme.

-Ayden ! s'exclama Lekka avant de se jeter dans bras, très vite imitées par ses frères.

-Ça fait longtemps, s'exclama Walter.

-Arrête de répéter cette phrase en boucle, Wal, fit Lekka excédée. On en peut plus !

-N'empêche, fit Jale en prenant la défense de son jumeaux, ça fait longtemps...

Lekka et Haillan soupirèrent à l'unisson.

C'était amusant d'observer la fratrie se disputer : c'était toujours Haillan et Lekka contre Jale et Walter. Jumeaux contre jumeaux. Lorsque l'un des deux était en colère ou triste, l'autre l'était aussi. Et parfois, je me disais même qu'ils parvenaient à lire dans les pensées les uns des autres parce qu'il leur arrivait de terminer la phrase que l'autre avait commencé.

-Eh bien, commenta Ayden, vous avez l'air d'aller plutôt bien... Et vous n'avez pas changé ! Ça fait plaisir.

-Vous vous connaissez, demandais-je surprise.

-Nos mères sont sœurs, m'expliqua Walter.

-Nous sommes cousins, renchérit Jale.

J'écarquillai les yeux, étonnée, ça pour une surprise, c'était une surprise !

-Vous êtes cousins, répétais-je.

-Eh oui, fit Haillan en souriant.

-On s'est toujours dit qu'on avait beaucoup de chance d'avoir un cousin aussi séduisant, tu ne trouves pas Merry, ajouta Jale en détaillant Ayden de la tête aux pieds.

Je fus si surprise que je failli avaler de travers.

Je virai au rouge tomate avant de me rendre compte qu'il n'y avait aucun sous-entendu dans la question de Jale. Celui-ci n'attendait même pas de réponse.

Il n'avait rien remarqué.

Je réprimai un soupir de soulagement.

-Que venez-vous faire ici, demanda Ayden de sa voix sublime.

-On est les gardes du corps de Son Altesse, fit Walter en passant un ras autour de mes épaules.

-Tu te rends compte, fis-je, l'air faussement désespérée, je suis obligée de les trimbaler partout où je vais !

-Aïe, rit l'Elfe, tu es bien courageuse !

Je hochai la tête d'un air humble et nous éclatâmes tous de rire.

-Maître Akiro, s'exclama soudain Lekka.

L'Elfe qui traversait la cour à ce moment-là se tourna vers nous et nous adressa un large sourire lorsqu'il reconnut le quatuor.

Haillan et Lekka se précipitèrent à sa rencontre et Walter et Jale les suivirent de peu.

-Maître Akiro !

-Comment allez-vous ?

-Ça fait longtemps, commenta Walter en souriant avant de crier : Aïe ! Lekka, ça fait mal.

-Tu l'a cherché, la défendit Haillan.

Je soupirai, heureuse, c'était bon de les revoir ! Nous n'avions passé que trois semaines ensemble, mais je m'étais attachée à eux. Je me rendis compte que je m'attachais beaucoup aux gens, ces derniers temps. Pourtant, ça ne m'arrivait jamais ! D'habitude, j'étais sociable mais plutôt réservée quand il s'agissait de créer de véritables liens...

Et pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, ils m'avaient manqués !