Chapitre 2 : Les Nouveaux

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-Merry ! Debout !

Cela devait sans doute être la dixième fois qu'Helena passait la tête par l'entrebâillure de la porte de ma chambre et me disait de me lever. Et cela devait sans doute être la dixième fois que je murmurais un « Oui, oui ! J'arrive ! » et que je me rendormais aussitôt.

Finalement, elle était rentrée dans ma chambre et s'était assise au bord de mon lit.

-Je suis désolée ma chérie...

Il me fallut au moins un dixième de seconde pour comprendre ce qui m'attendait. Cette phrase, je l'avais déjà entendue. L'année dernière. Et les années d'avant.

J'ouvris précipitamment les yeux et m'apprêtai à bondir hors de mon lit ... hélas, trop tard...

La totalité du verre d'eau se renversa sur ma tête, trempant mes draps et mes cheveux.

-C'était pour ton bien, me dit-elle avec un sourire.

-Traîtresse, murmurais-je en lui rendant son sourire et en me jetant sur elle.

Quand j'étais petite, c'était vachement frustrant. Je n'étais pas assez forte ni assez grande pour lui faire payer mon réveil brutal. Puis, en grandissant, c'est devenu de plus en plus amusant. Et à présent, c'était une véritable bataille qui se déroulait sur le parquet de ma chambre.

Et un doudou qui vole à droite, et une pantoufle qui vole à gauche, et la couette qui tombe sur la tête de l'une, et les oreillers qui s'écrasent sur la tête de l'autre, et l'étagère qui s'écroule, et la chaise qui tombe à la renverse, et la tapis qui se retrouve à l'autre bout de la pièce, etc.

Après avoir reçu l'un de mes doudous dans la tête, je m'étais relevée, prête à contre-attaquer. On s'est fait face, en chien de faïence, puis elle s'est jetée sur moi.

Par reflexe, j'ai baissé la tête et me suis protégée de mes bras.

Il y a eu un bruit sourd et j'ai vu Helena s'écraser par terre, un mètre plus loin. Profitant de mon avantage, j'ai grimpée sur son ventre et l'aie maintenue à terre.

-J'ai gagné, avais-je triomphalement annoncé.

Elle sembla étonnée durant une fraction de seconde puis elle éclata de rire et me serra dans ses bras.

-Félicitation, ma chérie. Maintenant, file à la salle de bain.

Je m'étais exécutée. J'avais traversé le couloir au pas de course et étais entrée dans la pièce carrelée de blanc et de bleu. Helena avait décorée toutes les pièces de la maison elle-même et j'ai toujours trouvé que la salle de bain était particulièrement réussie.

Sur les murs, elle avait dessiné un monde aquatique peuplé de sirène et de poissons merveilleux. Bien que tous soient dessinées en bleu, parfois, j'avais l'impression de voir la queue des sirènes luire d'une jolie couleur verte, rose ou même jaune. Elles semblaient si réelles.

Quand j'étais petite, je m'imaginais que j'étais l'une d'entre elles et que je nageais gracieusement dans les eaux limpides de l'océan... Alors que je ne faisais que barboter dans mon bain.

Près de la baignoire, Helena avait dessiné un véritable palais sous-marin d'une beauté a coupé le souffle. Elle l'avait représenté dans les moindres détails, à croire qu'elle en avait vu un semblable en vrai et qu'elle n'avait fait que le recopié.

Ces dessins avaient quelque chose de magique !

Mais la salle de bain n'était pas la seule à avoir été décorée de la sorte.

La Fille de la Foudre, Tome 1 : la ProphétieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant