La Fille de la Foudre, Tome 1 : la Prophétie

Chapitre 6 : Le Passage

Il était tard. J'étais accoudée au bastingage du balcon de ma chambre et je contemplais le soleil se coucher. C'était magnifique : l'astre couchant colorait le ciel de belles couleurs mauves et pourpres.

Je revoyais les dernières heures en boucle dans ma tête.

L'Orc, les mensonges, la poursuite... Puis le Manoir.

En quelques fractions de secondes toutes mes certitudes s'étaient effondrées. Tout ce que j'avais toujours cru savoir, sur mes parents, sur ma mère adoptive, sur ma meilleure amie et même sur mon copain... Tout était faux.

Après que les Warens nous aient raconté leur combat une bonne dizaine de fois, nous avions décidés de regagner nos chambres pour nous reposer avant le souper.

Alors que je montais les escaliers en direction de la mienne, Michaël m'avait rattrapé.

-Merry ! Attends !

Je n'avais pas ralentis mais il était quand même parvenu à me dépasser et à me bloquer le chemin.

-Merry, écoute-moi, s'il te plaît.

Je m'étais arrêtée, j'avais croisé les bras et l'avais regardé, un air de reproche sur le visage.

Les battements de mon cœur s'étaient brusquement accélérés lorsqu'il avait prononcé mon nom. Et malgré que je lui ordonne de se calmer, il continuait de battre la chamade.

-Ecoute, je comprends que tu m'en veuilles, commença le jeune homme. J'aurai eu la même réaction, mais essaye de comprendre...

Je haussai un sourcil, tentant de prendre un air sceptique.

-Quand j'ai découvert qu'Helena était une fée, elle m'a ordonné de ne pas t'en parler. Je n'avais pas le choix... Qu'aurais-tu fait à ma place ?

D'une certaine manière, il avait entièrement raison.

Une petite voix dans ma tête me somma de li pardonner et de me jeter dans ses bras. Mais il n'en était pas question !

-J'ai conscience que tu n'y peux rien, Mike, mais je me sens trahie. Tu n'y peux rien. Laisse-moi du temps.

-Pas de problème, acquiesça-t-il. Mais... Nous deux ? Ça tient toujours ?

Je baissai la tête.

-J'ai besoin de temps...

-Merry...

Le visage de Mike était désespéré.

-Je t'en supplie, ne me dis pas que t'es en train de me larguer.

-Désolée, dis-je.

Je l'avais contourné et il ne m'avait pas retenu. J'étais vite rentrer dans ma chambre et m'étais traînée sur le balcon pour y respirer l'air frais des jardins.

Et j'y était toujours quand quelqu'un toqua doucement à ma porte.

-Oui ?

-Je dérange, demanda la voix de Jale Warens.

-Non, répondis-je en quittant mon balcon et en allant lui ouvrir, entre, je t'en prie.

L'Elfe entra, parcouru ma chambre du regard et finit par s'asseoir à mon bureau.

-Tu survis, demanda-t-il.

-On dirait, répondis-je en haussant les épaules.

-Ça ne doit pas être facile...

-Disons que c'est un peu déboussolant, répondis-je.

-Tu verras, tenta-t-il de me rassurer, tu d'habitueras vite...