La Fille de la Foudre, Tome 1 : la Prophétie

Chapitre 11 : Les Enfants de la Foudre (Quatrième partie)

J'étais restée sur le banc toute la matinée. Je crois même qu'à un moment, je me suis endormie. En tout cas, quand la sonnerie annonçant la pause de midi avait retentit, j'étais toujours sur mon banc et je n'avais pas vu le temps passé !

Maître Akiro était arrivé dans l'arène carrée une petite minute après moi. J'étais super excitée ! Il m'avait promis que nous commencerions la magie et j'attendais ce moment avec impatience.

-Comment s'est passé ta matinée ?

-Très bien, merci, répondis-je. Et la vôtre ?

-Fort bien également.

Il frappa dans ses mains.

-Bien, commençons. Comme promis, nous allons à présent débuter la magie. Mais tout d'abord, je veux que tu sache que l'art de la magie est complexe et encore méconnu malgré que l'on l'utilise depuis des siècles. Il est donc probable – et ce serait normal – que tu n'y arrive pas du premier et qu'ils nous failles plusieurs séances avant d'obtenir des résultats. Comme il est tout à fait possible que tu y arrives dès le premier essai, ajouta-t-il. Prête ?

Je hochai la tête.

-Alors assieds-toi en tailleur.

Je m'exécutai et il s'assit en face de moi.

-Bien, fi-t-il. Maintenant ferme les yeux.

Je fermai mes yeux.

-Respire calmement, m'ordonna-t-il. Calmement, longuement et profondément.

Je m'exécutai : j'inspirai profondément pendant plusieurs secondes avant d'expirai lentement. Je réitérai plusieurs fis le mouvement.

-Encore plus doucement, demanda Maître Akiro. Ta respiration doit être à peine perceptible.

Je tentai de calmer encore ma respiration.

-C'est très bien, Merry, m'encouragea Maître Akiro. C'est très bien. Maintenant focalise toi sur les battements de ton cœur. Tu dois ressentir chaque pulsation au plus profond de toi. Essaye.

Je me concentrai sur mon cœur qui battait lentement.

Boum-boum. Boum-boum.

Au fil du temps, il résonnait de plus en plus fort, de plus en plus clair.

Boum-boum. Boum-boum.

J'avais l'impression de vibrer avec lui, l'impression de je tremblais à chaque pulsation.

Boum-boum. Boum-boum.

-Essaye, fit la voix lointaine de Maître Akiro, d'imaginer autour de ton cœur une boule d'énergie.

Ça, c'était facile. Je la voyais clairement.

-Tu la vois, demanda Maître Akiro.

Je hochai imperceptiblement la tête.

-Bien. Décris-la moi, me pria-t-il.

-Elle est grande, expliquais-je. Et toute blanche. Elle est ... étincelante.

-C'est bien, m'encouragea mon Maître. Continue. Laissa-la se clarifier. Que vois-tu.

-Elle ... crépite, dis-je. Et elle est parcourue de filament bleutés.

-Parfait, Merry. Maintenant, transfère cette énergie dans tes mains.

-Comment, demandais-je.

-Essaye, répondit-il simplement.

Je tentai alors de visualiser la boule d'énergie se déplaçant jusque dans mes bras.

C'était difficile !

Je sentis une goutte de sueur roulé sur mon front.

Mais il n'était pas question de j'abandonne !

Je me concentrai donc encore plus et soudain, mon corps fut secoué d'une sensation étrange de chaleur. Je sentis alors un petit crépitement me chatouiller les paumes.

Je fus tellement surprise que je sursautai et ouvris les yeux, perdant toute ma concentration.

Maître Akiro était toujours assis en face de moi et me souriait.

-C'était très bien, m'encouragea-t-il. Tu y étais presque. On réessaye ?

Je fermai à nouveau les yeux et me concentrai sur les battements de mon cœur.

Boum-boum. Boum-boum. Boum-boum.

Lorsqu'ils m'emplirent à nouveau, je n'eut trop de mal à visualiser la boule d'énergie. L'étrange sensation de chaleur se répandit à nouveau en moi et je tentai d'envoyer l'énergie dans mes mains. Ce fut aussi difficile que la première fois, j'étais en nage.

Lorsque j'y parvins enfin, je sursautai à nouveau en sentant le chatouillement contre mes paumes mais cette fois-ci, j'ouvris tout doucement les yeux, sans perdre ma concentration.

J'ouvris des yeux ronds quand je découvris les petites boules lumineuses de la taille d'une balle de pingpong qui crépitaient contre mes paumes ouvertes.

Par réflexe, j'écartai un peu plus les doigts et les boules grossirent de plusieurs centimètres. Je soulevai de quelques millimètres ma paume droite et la boule de lumière s'éleva dans les airs et s'arrêta à un mètre au-dessus du moi. J'avisai la cible se trouvant à quelques mètres, la boule fonça dans sa direction et explosa au centre de celle-ci.

J'éclatai de rire.

Ce sentiment qui m'emplissait était grisant !

Je jetai un coup d'œil à mon Maître. Il bordait une mine interdite. Cela refroidit immédiatement mon enthousiasme et la seconde boule s'éteignit instantanément comme si elle n'avait jamais existé.

-Maître, demandais-je, tout va bien ?

Il semblait perdu dans ses pensées.

-Maître ?

-Debout ! m'ordonna-t-il.

En moins de cinq secondes, il fut à l'entrée de l'arène.

-Viens !

J'écarquillai les yeux déboussolée. Mais que lui arrivait-il ?

-Meryda Ascot, cria-t-il, que je n'aie pas à le répéter !

Je me dépêchai de le rejoindre et de le suivre.