Chapitre 15 : Âmes Sœurs (Deuxième partie)

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J'étais amoureuse d'Ayden. Je n'avais jamais été aussi sûre de quelque chose. Et j'étais persuadée que je ne pourrais jamais aime quelqu'un d'autre.

C'était le rêve de toutes les petites filles de trouver le grand amour.

De se marier, d'avoir des enfants et de vivre heureux pendant le restant de ces jours. Et même si ce genre de choses arrivaient de moins en moins souvent à notre époque, j'avais continué à croire en l'éternel amour et à l'espérer de tout mon cœur.

Je savais bien sûr, lorsque j'avais accepté de sortir avec Michaël, qu'il y avait très peu de chances qu'on finisse mariés.

C'était un amour de jeunesse. Un copain de collège, rien de plus.

Bien sûr, je l'aimais. Bien sûr je redoutais nos disputes et adorais être avec lui. Bien sûr, j'aurai aimé que notre amour dure pour l'éternité. Mais je ne le présentais pas aux autres comme étant mon futur mari – ce que faisait souvent des amies à moi, qui changeaient de petits copains tous les quinze jours et qui devait avoir une bonne centaine de « futurs maris ».

Ayden, lui, n'avait rien à voir avec ça. Même en me forçant, j'étais incapable de m'imaginer avec quelqu'un d'autre. J'avais été à lui dès la première seconde où nos regards s'étaient croisés. Je ne l'avais pas compris tout de suite, mais à présent, c'était clair. Et rien ni personne ne pourrait me faire changer d'avis.

Jamais.

Epuisée, je m'effondrai sur un banc sous un magnolia en fleur.

La lune était encore haute dans le ciel était baignait la scène de se lumière bleutée.

La Lue Bleue était un symbole d'amour indélébile avais dit Ayden.

Peut-être était-ce un signe.

Avec ma main, j'essuyais mes larmes et m'appuyai au magnolia.

Quelques pétales d'un rose pâle se décrochèrent des fleurs et tombèrent sur le sol en tourbillonnant doucement.

Je me souvenais d'une discutions que j'avais eue avec le Seigneur Harlhan, quelques semaines plus tôt, au sujet des âmes sœurs.

-Beaucoup de chance ont ceux qui la rencontre, avait dit le souverain. C'est la quête de la vie, de la chercher, avait-il déclaré. C'est pour ça que nous nous réincarnons. Pour la chercher et la chercher, encore et encore.

-Mais qu'est-ce qu'une âme sœur, avais-je demandé.

-C'est notre moitié parfaite. Un double de notre âme. Les deux moitiés d'un même ensemble. Et toutes les âmes aspirent à trouver leur double.

-Est-il possible qu'elle n'existe pas ?

-Non, répondit le roi, catégorique. Elle existe toujours. Peut-être qu'elle vit sur un autre monde, peut-être qu'elle est morte et qu'il faudra attendre sa prochaine réincarnation, peut-être qu'elle est beaucoup âgée, ou beaucoup plus jeune... Tous les scénarios sont possibles...

-Et est-il possible qu'on se réincarne... Je sais pas moi, en animal ? Ou en plante ? C'est ce que certaines religions sur Terre pensent... – enfin ce ne sont pas des religions, mais ça n'a aucune importance.

-Je n'ai aucun certitudes, répondit le roi, l'art de la réincarnation est quelque chose d'abstrait. Mais si on part de la théorie qui dit que tout est possible, alors, oui...

-Et si on rencontre son âme sœur mais qu'elle est déjà mariée, ou en couple ?

-Il est impossible, une fois qu'on a rencontré l'âme sœur, de nourrir des sentiments amoureux pour une autre personne.

-Impossible ?

-Catégoriquement impossible.

-Et quand l'âme sœur meurs ?

Le roi baissa la tête.

-C'est très douloureux. Comme si on vous arrachait une part de vous-même... La plupart des gens se suicident...

-...

Je ne sut que répondre.

-Et c'est compréhensible, fit le roi, on ne peut pas leur en vouloir.

-Vous avez perdu votre âme sœur, demandais-je.

Il hocha tristement la tête. Je ne l'avais jamais vu aussi abattu. En cet instant, il n'avait plus rien d'un souverain, il ressemblait à un homme. Un homme vieux et fatigué, fatigué de vivre, fatigué de lutter, un homme emplit d'une immense lassitude...

-Mais je suis roi, fi-t-il. Et je ne pouvais pas abandonner mon royaume... Ni mon fils...

Consciente de la tristesse du roi, je m'étais dépêchée de changer de sujet. Nous n'en avions plus jamais parler. Mais je n'avais jamais oublié cette discutions et la douleur que j'avais lue dans le regard du souverain.

Une douleur sans nom, ancrée infiniment au plus profond de son âme. Une blessure que rien ni personne ne pourrait jamais refermer...

Je respirai de grande goulée d'air et tentai de me calmer.

Mas mon cœur refusait de s'apaiser et mes pensées continuaient de me torturer.

Il fallait que je fasse abstraction de Michaël, je devais le chasser de mon esprit.

Lui et moi, c'était du passé.

Un passé lointain, mort et enterré.

A jamais.


La Fille de la Foudre, Tome 1 : la ProphétieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant