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Thirty nine

Alors que j'applique simplement une couche de mascara, je vois Niall, à-travers le reflet du miroir, me fixer tout en se brossant les dents. Je sens que mes joues prennent une tinte de rouge, parce qu'il me fixe intensément.

Le blond m'a changée, ça c'est certain. Avant, j'aimais sentir tout les regards sur moi et maintenant que je suis gênée lorsque quelqu'un me fixe trop longtemps. Il m'a changé, oui, mais je ne regrette pas de l'avoir dans ma vie, c'est certain.

  ∞ 

L'heure du midi sonne, immédiatement lorsque je sors de la classe, aux côtés de Niall, il me prend la main et nous traînons légèrement dans les couloirs jusqu'à ce qui ne reste presque plus personne.

Hier soir, on a longuement discuté sur le fait de notre couple, si on le démontrait à l'école ou si on le cachait. Enfin, moi j'avais déjà accepté de le montrer, mais c'était pour lui. Pour savoir si lui était prêt. La réponse est venue assez rapidement : on se montre.

L'irlandais m'accompagne jusqu'à ma case et je dépose mes cahiers dans cette dernière. Lorsque je me retourne, Niall me plaque doucement contre la case voisine, ayant déposé ses cahiers sur le sol. Il colle son corps contre le mien et enfouit son visage dans mon cou, alors que je profite de son corps contre le mien et de son odeur qui m'entoure. Je me love dans ses bras et nous restons un petit moment comme ça: à s'aimer en silence. Il se décolle ensuite légèrement de moi et dépose doucement et brièvement ses lèvres sur les miennes.

— Je t'aime, il murmure contre mon oreille.

  — Moi aussi.

Il me sourit et prends ses cahiers contre le sol avant de s'éloigner de moi en me disant : je te rejoins à la cafétéria. 

Je lui souris en retour et le regard disparaître dans un couloir plus loin. Je prends ma boîte à lunch et me dirige vers la cafétéria rejoindre mes amis et ceux de Niall à notre table habituelle. Ils me saluent tous et je prends place à un siège libre. Je commence à manger mon sandwich en parlant et en rigolant avec les gens qui entourent la table.

C'est après cinq minutes que je remarque que le blond n'est toujours pas arrivé, je fronce alors les sourcils et avertis mes amis que je reviens très rapidement. Je quitte la pièce et marche, d'un pas pressé, jusqu'à la case de Niall, mais il n'y est pas. Bordel, il est où? Je traverse le couloirs à sa recherche et soudainement, je le vois accroupis contre un mur. Je m'approche rapidement de lui et m'accroupis près de lui. Il ne remonte même pas la tête, il reste comme ça et ne bouge pas. Mais que s'est-il passé? Je l'entends renifler et c'est alors que je me mets vraiment à m'inquiéter, il pleure? Je m'assois à même le sol et pose ma main sur la sienne. Il lève la tête, qui était enfouie entre ses deux genoux. Ses yeux sont rouges, son visage ravagé de larmes, le col de son chandail est fripé et sa lèvre inférieure est fendue. Que s'est-il passé? Pourquoi est-ce que quelqu'un l'a frappé? Il me prend dans ses bras et me serre fortement contre lui. Je le serre en retour contre moi et tente de le réconforter puisque c'est évident qu'il ne va pas bien.

  — Qu'est-ce qu'il s'est passé? je le questionne en essuyant une larme qui coule sur son visage.

  — Rien, ça va. Je t'aime Av', il me chuchote à l'oreille en me serrant encore plus fortement contre lui.

Je souffle en essayant de deviner ce qui ne va pas dans son regard, mais rien. Je n'aime pas ça lorsque je sais qu'il va mal et qu'il fait semblant qu'il va bien. Sa lèvre saigne, c'est certain qu'il s'est passé quelque chose.

  — Viens, je dis en me levant et en lui tendant la main.

Il met sa main dans la mienne et se relève. Je le tire jusqu'à la salle-de-bain des femmes, tant pis s'il n'est pas une femme. Je le fais s'asseoir sur le meuble lavabo et ça me rappelle bien des souvenirs. Je prends du papier brun et l'humidifie avant de m'approcher de lui. Je vois ses yeux briller et j'ai mal de le voir comme ça. Ça fait plusieurs fois que cette scène arrive, moi qui le soigne, et ce n'est jamais bon signe. Au moment où je vais poser le papier humide sur sa lèvre, il prend mon poignet dans sa main et me regarde d'un ton grave.