_ Je suis la seule candidate dans la région ? je demande me rendant compte soudainement que je suis seule.

Madame chignon ne me répond rien et fait mine de lire son magazine ne m'accordant pas même un regard. Je décide de faire pareil et de l'ignorer en allant au bar pour me rafraichir un peu. N'étant pas de nature sociable, cela m'a posé problème lorsqu'il a commencé à me parler. J'ai fait du mieux que j'ai pu pour tenir la conversation et ne pas paraître mal polie.

_ Je sais que vous allez prendre ça pour de la drague mais j'ai l'impression qu'on s'est déjà croisé quelque part je me trompe ? finit-il par me demander tout en essuyant un verre.

Je le regarde attentivement et me concentre sur son visage pour essayer de me rappeler si je l'ai déjà vu quelque part mais rien. Ça me paraît assez bizarre car je suis très casanière et je n'aime pas rencontrer de nouvelles personnes hors cadre professionnel.

_ À moi, votre visage ne me dit rien. Peut-être m'avez vous vu à la télé ?

_ Vous êtes comédienne ? s'étonne-t-il.

Je ris d'un rire franc tout en secouant la tête.

_ Non je ne crois pas mais je fais partie de la sélection que le prince de Monaco a lancé, j'explique après m'être reprise. Je ne sais pas si vous en avez entendu parler.

La terre entière en a entendu parler il n'y a que toi pour l'avoir appris des gens qui t'entourent !

_ Oh, se contente-t-il de répondre comme s'il est déçu. Du coup, votre coeur n'est plus à prendre je suppose.

_ Quand le prince m'aura viré à cause de mon pyjama ne vous en faites pas je penserai à vous en premier.

Je lui fais un clin d'œil avant de m'éloigner le coeur battant peu habituée à lancer des répliques de ce type. Je suis retournée auprès de miss chignon qui m'indique que notre avion aura quelques heures de retard. Elle en profite aussi pour me faire la longue liste tant attendue des bienséances à avoir avec la famille royale et des règles à suivre durant toute la durée de la sélection. Je pensais qu'elle avait oublié...

_ Toujours faire une révérence lorsque vous vous présentez à l'un des membres de la famille royale, continue-t-elle de débiter.

_ Faire quoi ? je m'étonne.

_ Un révérence, répète-t-elle.

_ L'avion qu'on va prendre c'est un avion qui nous emmène en 1760 et je ne suis pas au courant ?

Elle lève les yeux au ciel.

_ C'est une marque de respect.

_ Croyez-moi, ce n'est pas une révérence qui me fera respecter une personne.

Après finalement deux heures de retard, une liste interminable de devoirs et d'interdit (je ne relèverai pas l'interdiction au téléphone car c'est une règle des plus stupides) et un bon repas, nous sommes finalement arrivés -miss chignon et moi-même- à Nice où une voiture noire nous attends déjà pour nous conduire au palais. J'admets ne pas avoir parlé de tout le trajet tellement je suis angoissée à l'idée de le revoir. Je sais que la première impression du prince n'a pas été des meilleurs et je ne l'ai vu qu'à travers un écran, je me demande si c'est pire dans la réalité ou non. En tout cas, ces yeux bleus électrisants et sa chevelure noire corbeau se sont imprégnés dans ma rétine rendant mes nuits agitées.

Définitivement, cet homme m'angoisse.

*

L'énorme grillage dorée qui se ferme après le passage de la voiture ne rend les choses que plus concrètes. Ça met fin à mon ancienne vie pour de bon... Il y a un long chemin bordé d'arbres et de verdure avant d'atteindre l'immense porte d'entrée du château. Une dame qui a l'air jeune nous accueille lorsqu'on est sorti de la voiture et elle n'a pas l'air plus aimable que miss chignon. Cependant, ses longs cheveux noirs sont attachés en une queue de cheval haute et son visage est moins fermé que miss chignon.

Le Prince DéchuWhere stories live. Discover now