S2 - Chapitre onze : La fin des emmerdes?

Start from the beginning
                                    



" Soane? prononça t-elle, ahurie.

- Salut, articulais-je simplement tandis qu'elle se tournait lentement vers moi. "


Elle pencha la tête vers la gauche et arrangea ses cheveux qu'elle avait rassemblé dans une queue de cheval haute et plaquée (aucun cheveu n'osait se rebeller tant cette coupe mettait son visage en valeur).


" Tu passes une bonne soirée? demanda t-elle innocemment.

- Vide.

- Vide? C'est blindé de monde ici.

- Je me fous du monde. Je me sens vide. Depuis des mois. Depuis que j'ai merdé, poursuivais-je devant son regard plein d'interrogations. J'me sens pas bien, sans toi c'est plus pareil, la terre tourne à l'envers, et elle tourne lentement bordel, si lentement, comme si elle voulait me faire regretter chaque seconde passée loin de ton corps.

- Et ça marche? Je veux dire : tu regrettes?

- J'ai tous les regrets du monde sur mes épaules. J'entends ta voix à chaque coin de rue, même mon oreiller me murmure de te retrouver, et la voix dans ma tête, elle, c'est la pire, parce qu'elle son pied, elle prend plaisir à me tuer lentement en me rappelant que je suis une pauvre idiote. J'ai bien trop d'écorchures sur le bout de la langue tant je me retiens de te crier que je t'aime, et que putain, ouais, je t'aime. "


Elle baissa la tête et sembla pensive. Sa bouche se crispa et ses lèvres furent bientôt tremblantes. Elle me tendit doucement sa main et je la saisis immédiatement, dans un réflexe brutal. La chaleur de sa main d'entrechoqua avec la basse température de mes doigts, mais cela ne sembla pas la déranger. Elle s'est dirigée vers la sortie, me tirant rapidement, dans un geste pressé. Dehors, elle continua à avancer, à marcher quelques mètres jusqu'à ce que l'on soit loin de cet endroit où la sincérité de mes mots résonnait encore. Elle s'arrêta finalement en plein milieu d'une rue pleine de pavés, faiblement éclairée d'un lampadaire dont la lumière paraissait orangée. Elle tournoya une fois, puis deux, après avoir lâcher ma main.



" J'ai embrassé Tate ici. Sous la pluie. "



Ses mots dansaient dans un rythme assassin qui assaillait mes pensées de milliers de petits pics argentés où étaient gravés des remords.


" Je m'en fiche. Je peux vivre avec ça, me convainquais-je.

- Tu peux supporter le fait que ma peau ait brûlé contre la sienne tant de fois en une nuit que j'en fus entièrement consumée?

- Je peux le supporter, oui. Car c'est ma faute. Je ne peux pas t'en vouloir. Jamais.

- Et toi Soane, qui t'as consumé? questionna t-elle en s'approchant de moi jusqu'à ce que son souffle bute contre  mes lèvres.

- Personne.

- Encore?

- Personne, Ysia. 

- Tu n'as pas trouvé mieux, alors? ironisa t-elle.

- Je n'ai jamais cherché. "



Son talon claqua contre le sol. Sa queue de cheval eut un sursaut, et ses joues (fortement surplombées d'un blush foncé) se creusèrent un peu plus.


" Alors tu faisais quoi tout ce temps?

- Je n'ai pas cessé un instant de penser à toi. J'ai tellement souhaité te retrouver que je m'en suis rendue malade. Je dormais plus. Je sortais plus. Je mangeais plus.

- Tu as tellement maigri, me coupa t-elle en caressant mes cheveux. "


Cette simple caresse réveilla mes sens. J'en avais besoin. Tellement besoin.


" 7 kilos? Pas vrai? 

- Environ, oui, soufflais-je.

- J'ai cru que tu te droguais. Quand j'ai vu ça, enfin, toi, amaigrie, j'ai direct fait le rapprochement à... Désolé.

- T'es la seule drogue qui fait effet sur moi, murmurais-je. "


J'avais posé ma main sur la sienne qui était descendue sur ma joue pour me réchauffer. Elle baissa la tête à nouveau et déglutit, mais sa main ne bougea pas.


" Excuse-moi, s'il te plait, suppliais-je.

- Tu t'es pardonnée, toi?

- J'ai besoin que tu le fasses pour moi, lançais-je dans une plainte aiguë. "


Elle déposa son autre main de l'autre côté de mon visage et plaqua son front contre le mien. Elle inspira fort. 


" Ysia...

- Je ne t'en veux plus. C'est fini toutes ces conneries. J'veux que tout redevienne comme avant, sanglota t-elle, la voix rouillée, j'veux que tu reviennes tout près de moi et qu'on fasse des plans sur la comète jusqu'à en perdre la tête. "


_______________

Bonjour mes amours, j'espère que vous allez bien et que ce chapitre vous aura plu. Il est court, mais assez lourd de sens. Je pense que vous aviez toutes hâtes de cette réconciliation. Moi aussi. Je vous dis à très bientôt, pour de nouveaux mots, des bisous ! xx



Hunting me [en réécriture]Where stories live. Discover now