Plus personne ne court. Le sol a cessé de trembler, les rochers ne tombent plus, et pourtant aucun de nous ne prononce un mot. Le Labyrinthe, comme apaisé par notre silence, semble respirer discrètement sous nos pieds, la pierre chauffant doucement.
Jisung est là, entre nous, debout par miracle. Ses doigts sont encore rouges et tremblants de s'être accroché à tout ce qu'il pouvait trouver. Il ne parle pas. Il ne pleure pas. Il regarde simplement devant lui, le regard vide comme si une part de lui avait tout de même chuté avec les rochers.
Minho ne le lâche pas depuis.
Hyunjin tient ma main, nos doigts entrelacés discrètement entre nous. Une tension étrange semble être suspendue dans l'air, comme une corde prête à casser. Et, cette fois, nous sommes attachés au bout. On avance sans un mot, plus vite, mais sans courir. Personne ne veut faire de bruit, pas après ce qu'il vient d'arriver.
J'ai cru le voir mourir. J'ai cru le perdre à jamais.
Le silence est tel que j'arrive à remarquer que la pierre sous nos pieds n'est plus la même que dans toutes les précédentes zones. Elle est plus lisse, plus chaude, plus... vivante. Comme si nous nous rapprochions d'un endroit au centre du Labyrinthe, ou que nous étions attirés là-bas. Et si, finalement, cette direction que je croyais juste était celle que le Labyrinthe voulait nous imposer ?
Devant nous le couloir s'élargit lentement, l'air semble s'épaissir. Et après quelques autres mètres parcourus en silence, une nouvelle pièce se présente devant nous. Mais, au lieu de nous y précipiter pour sortir le plus vite possible de cet endroit de malheur, nous nous arrêtons tous en même temps.
Jisung a la tête baissée en direction du sol, sa main ballante dans celle de Minho. Personne n'ose dire quoique ce soit, de peur de réveiller un quelconque monstre caché ici ou de déranger le silence. Jusqu'à ce qu'un reniflement brise le silence.
Je lâche immédiatement la paume de Hyunjin, mon cœur réagit avant mon esprit, sans même réfléchir une seule seconde de plus. Et je ne semble pas en avoir besoin, vu que personne ne tente de me retenir, Minho a même laissé la main de Jisung.
Je me précipite vers mon aîné d'un jour pour l'enlacer comme s'il n'y avait pas de lendemain ; ce qui est sûrement le cas, après tout. Je le sens se laisser aller contre moi, ses bras tremblants venant entourer ma nuque comme quand nous étions plus jeunes, il enfouit son visage dans mon cou pour pleurer, ses épaules secouées de sanglots bruyants. Je me disais bien qu'il n'avait rien dit depuis qu'il avait failli tomber, et je le connais assez pour savoir qu'il hurlerait à la mort pour une simple abeille. Il gardait toutes ses émotions refoulées, le choc l'avait sûrement empêcher de se rendre compte plus tôt de ce qui lui était arrivé. Il n'avait même pas eu le temps de comprendre ce qu'il avait failli perdre.
Un souffle, rien de plus.
Jisung rouvre les yeux et se recule lentement, encore debout seulement grâce à mon corps auquel il se retient. Pas tombé, pas effondré, mais la pierre sous ses pieds recommence à être différente. Plus tiède, plus lisse.
Il ne dit rien. Aucun d'entre nous fait quoi que ce soit, d'ailleurs. C'est comme si nos voix étaient restées derrière nous, avalées par le dernier couloir. Je regarde Jisung pour m'assurer qu'il ne va pas s'effondre sur moi à nouveau, mon cœur battant au rythme de cette chose, là-dessous, sous nos pieds. Ce sol qui vibre comme une respiration lente, profonde, presque humaine. Ou pire.
Nous n'eûmes pas besoin de briser le silence pour se comprendre. On sait, et on se fait désormais pleinement confiance. Nous n'avons pas le choix, dans cette prison mortelle.
Un pas en avant, puis un autre. Et la galerie, sombre, illuminée d'une lumière trouble et dorée, presque irréelle, s'élargit enfin, nous engloutissant dans une caverne immense, circulaire. Lorsque nous marchions dans le couloir, jamais nous n'aurions pu imaginer qu'un endroit d'une telle ampleur puisse se trouver à quelques mètres seulement.
Aucune pierre taillée, aucune trace d'architecture ne serait-ce que minime, comparé aux zones par lesquelles nous sommes passés. Seulement des parois brutes, encochées de quelques marques qui s'estompent déjà avec le temps, des mots oubliés derrière ceux qui les ont gravés. La seule lumière présente vient d'en haut ; une faille ouverte dans le plafond, bien trop haut pour espérer y grimper et s'échapper d'ici. Elle éclaire le centre de la caverne, les alentours restant sombres et inconnus. Le silence ressemble plus à un souffle retenu qu'un calme paisible.
Et au centre...
Un autel.
Ou peut-être un cœur. Le cœur du Labyrinthe, sous la forme d'une sphère de lumière liquide, traversée de filaments ressemblants d'argent et de feu.
Fait d'un marbre noir veiné de rouge, d'or terni par la poussière, la saleté dans la caverne, et d'une unique plaque gravée d'inscriptions si illisibles que la langue ne peut être devinée. Du sang a coulé dessus, séché mais semblant assez récent pour qu'il en reste tout de même des traces. Cette vision seule donne la nausée.
Nos pas résonnent plus loin, nous laissant deviner que la caverne ne s'arrête pas ici. N'importe quoi pourrait venir de n'importe où, dans deux minutes comme dans la seconde qui suit. Mais pour le moment rien ne bouge. La sphère pulse lentement, les filaments se mélangent calmement, sans hâte, comme si le Labyrinthe attendait quelque chose.
Hyunjin s'avance en premier. Il ne dit rien, simplement, il marche en direction de l'autel et personne n'ose le retenir. Ses cheveux noirs reflètent la lumière qui traverse le plafond, sa silhouette éclairée étrangement, et pour un instant j'ai eu l'impression de plus le reconnaître.
Je me rends compte de notre erreur de ne pas l'avoir arrêté trop tard, lorsque sa main effleure la sphère et qu'elle arrête de battre.
Un courant d'air froid semble traverser la pièce dans un bruissement. Puis des voix brisées, lointaines comme si elles venaient d'un rêve ou d'un souvenir trop vieux, qui semblent implorer à chaque bribe qui nous arrive aux oreilles. Des langues mêlées les unes avec les autres, certaines qu'aucun de nous ne parle.
Hyunjin sursaute en retirant sa main lorsqu'une inscription se grave soudain sous nos yeux sur la surface de marbre, accompagnée des crissements d'un objet, apparemment invisible, qui frotterait contre la pierre.
"Le Labyrinthe réclame ce que votre âme ne peut perdre."
Les mots ne brûlent pas, ne brillent pas comme raconté dans les livres de mythologie grecque qu'on nous fait lire au Camp. Ils existent simplement, comme un fait indéniable. Jisung recule d'un pas en déglutissant visiblement, et Minho n'ose pas bouger, pour le moment.
Je sens Hyunjin se crisper devant nous, sa main désormais ballante à ses côtés, serrée en poing.
- C'est... faux, murmure-t-il, presque pour lui-même, comme s'il ne voulait pas comprendre le sens de cette phrase. Aucun de nous n'en a envie, en vérité.
C'est bien la pire zone jusqu'à maintenant. Le passage avec la vision de ma mère était au moins du passé, je n'avais rien à sacrifier à nouveau. Ici, je ne peux pas me permettre de... de perdre Hyunjin. Minho. Jisung.
Pardon vous me faites trop rire dans les commentaires, merci beaucoup bahaha 😭
J'ai repris les cours hier, aller super, je savais pas qui étaient mes profs, genre boîte surprise le bail 🤠
Bref, je vais faire de mon mieux pour publier rapidement les prochains, il me reste seulement le 19 qui est programmé <3 Merci infiniment pour toutes vos lectures et vos commentaires, vous êtes en or prenez soin de vous ❤️
D'ailleurs, quelles sont vos chansons préférées de Karma AAAAAAAH ?! En fait ça me trop rire comme j'écris ça en avance, quand l'album est toujours pas sorti mais bon 😭 Je doute pas qu'elles seront fabuleuses, j'espère juste que certaines aient quand même un peu le tempo juste incroyable du mashup :') Genre Ghost, Phoenix, In Your Head haha 😭
BINABASA MO ANG
𝐀𝐏𝐎𝐋𝐋𝐎'𝐒 𝐒𝐎𝐍 ᴴʸᵘⁿˡⁱˣ
Fanfiction❝𝐋𝐨𝐫𝐬𝐪𝐮'𝐮𝐧 𝐛𝐚𝐢𝐬𝐞𝐫 𝐩𝐞𝐮𝐭 𝐬𝐚𝐮𝐯𝐞𝐫 𝐥𝐞 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐞... 𝐨𝐮 𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐭𝐫𝐮𝐢𝐫𝐞.❞ Il est fils d'Apollon. Il est fils d'Arès. L'un rêve d'amour. L'autre rêve de rémission. Lorsqu'une prophétie mystérieuse les unit malgré leur pass...
