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ᏠᎥᏕᏬᏁᎶ

Je crois bien qu'on a failli mourir au moins 3 fois. 4 peut-être ? J'ai arrêté de compter à partir du moment où Minho est entré dans une grotte pleine de chauve-souris qui attaquent les humains.

Je commence vraiment à m'inquiéter pour Felix et Hyunjin, en espérant que ce dernier n'ait pas tué mon ami. Ou qu'il l'ait embrassé, vu comment il lui a couru après à l'Entrée du Jugement, à voir... 

Après quelques raccourcis foireux, un sablier géant, une Échidna noire plutôt flippante et des couloirs qui réagissaient à chaque pas que nous faisions, on s'en est sorti avec seulement plusieurs égratignures. Car oui, on aurait très bien pu en sortir avec quelques membres en moins à la place. 

Après plusieurs minutes de marche, à serpenter entre chemins sans fin et trous dans le sol, on se retrouve à nouveau devant une porte. Pas très original, on a vu que ça dans le Labyrinthe jusqu'à maintenant. Comme les fois précédentes, je suis le premier à appuyer sur la poignée, m'attendant à ce que, logiquement, elle s'ouvre. 

Et bien apparemment non.

- Ôte tes mains, malheureux ! Comment oses-tu me toucher ?!

J'écarquille les yeux en entendant une voix aiguë, trop féminine à mon goût pour une porte. Je lâche immédiatement la poignée pour lever les mains en signe de rédemption.

- Désolé ! Je ne savais pas, euh... mademoiselle.

- Va-t'en ! Et que je ne te revois pas, pervers !

Je hoche la tête, ne me souciant même pas de savoir si elle peut me voir ou pas, et je me tourne rapidement vers Minho pour m'en aller presque en courant. Je prends la bifurcation de gauche, ne me préoccupant pas de savoir si mon ami me suit. Mais, lorsque j'entends son rire idiot derrière moi, je comprends qu'il m'a bien suivi.

- Wow, j'ai jamais vu ça..., il pouffe en s'arrêtant à mes côtés, peinant à reprendre son souffle à cause de son rire interminable. Tu viens de te faire traiter de pervers par une porte, c'est magique...

- Oh, ferme-là... j'aurais bien voulu t'y voir, toi.

- À ta place, je n'aurais jamais touché une innocente demoiselle.

Il repart en fou rire, les mains appuyées sur ses genoux pour ne pas s'effondrer sur le sol. Je me retiens de lui mettre une claque derrière la tête, car je sais très bien que s'il riposte je me retrouverai sur Jupiter.

Je lève les yeux au ciel en grommelant des mots que même moi je ne comprends pas, un mélange d'insultes, avant de me cogner contre quelque chose.

Une porte, encore. Au moins, celle-là ne parle pas, contrairement à Minho qui repart de plus belle derrière moi.

Je frotte mon nez en soupirant, je me ramasse vraiment les conneries les plus improbables aujourd'hui. Je lance un regard noir à Minho, qu'il ne voit même pas comme il est plié en deux, avant d'appuyer sur la poignée. Elle n'a pas intérêt à me dire quelque chose elle, parce que sinon je jure de l'envoyer sur Minho.

Heureusement, elle s'ouvre en grinçant simplement, et j'entre suivi de mon ami qui reprend son souffle. J'entre dans une pièce assez sombre, avant de me tourner pour demander au noiraud de la fermer deux secondes, mais je ne me retrouve seulement devant une porte, fermée qui plus est. 

Rien. Absolument rien. Minho a disparu, me laissant seul avec quatre murs, un sol et le plafond du ciel sans fin. Seul. Je suis totalement seul, alors qu'il est entré juste après moi, je l'ai vu. Je commence à paniquer, à me demander où cet idiot aux beaux yeux a bien pu aller.

Tout d'un coup, j'entends des murmures, plusieurs mots qui semblent venir de partout à la fois. Après quelques secondes, je commence à me rendre compte qu'ils viennent en réalité des murs, et, même s'ils sont nombreux, j'arrive tout de même à en entendre quelques-uns.

- Je te déteste.

- Ah oui ?

- Qui a dit que j'étais amoureux de toi ? C'est complètement faux.

Je me fige en reconnaissant ces phrases. C'est là que je comprends : les murs nous soufflent ce que nous avons dit, mais jamais assumés. Le Labyrinthe nous a isolé loin de l'autre pour nous atteindre plus facilement.

Je tourne, scrute la pièce du regard en essayant d'ignorer tout ce que j'entends, les murs commencent à tanguer. Je m'arrête finalement lorsque j'aperçois une sorte de... d'énigme gravée au sol : "Le mensonge tue, la confiance aveugle, mais l'aveu éclaire."

Il m'aura fallu bien quelques minutes pour comprendre, entre tous ces murmures qui déconcentraient et les murs qui commençaient à tanguer. Mais j'en viens à une seule et unique conclusion : je dois confier, à nouveau, une vérité plutôt douloureuse. Comme dit dans l'énigme, un aveu. Ce Labyrinthe cherche vraiment à nous hanter, nous scruter jusqu'aux moindres recoins pour nous détruire plus facilement.

J'hésite, inspire et expire quelques secondes pour calmer mes pensées chamboulées par tous ces murmures. Je n'ai même pas besoin de réfléchir pour savoir ce que je dois confier. Une vérité douloureuse, que je n'ai jamais dite à personne... Je crie alors, pour être sûr d'être entendu :

- Je suis amoureux de Minho !

- Je suis amoureux de Jisung !

- Hein ?!

Je me retourne brusquement, mes yeux écarquillés. Je me retrouve face à Minho, qui me regarde de la même manière que moi, et je manque de m'évanouir. Le Labyrinthe va me rendre fou, je le jure. 

- Tu... ?

Je hausse un sourcil, me perdant dans mes propres mots. Sans réfléchir, je frappe sa joue pour m'assurer qu'il est bien réel ; lorsque je reçois une claque en retour, je comprend que c'est le cas. C'est bon, c'est bien mon Minho.

Je frotte ma joue en baissant les yeux.

- Désolé... 

- Tu pensais vraiment ce que tu as dit ?, il demande, le regard fixé sur moi sérieusement, m'effrayant presque.

- Hein ? Bah euh... oui, j'ai pas envie de crever dans cet endroit..., je garde les yeux baissés comme un enfant qui se fait gronder. Si je croise son regard maintenant, je risque de partir en courant et m'enterrer sous le Labyrinthe pour échapper à cette honte monumentale. 

- T'es vraiment qu'un idiot, Jisung.

Je hausse mes sourcils, si confus que je redresse ma tête dans sa direction. Et là, je jurerais que je suis en train de devenir fou, d'halluciner.

- Mmh !

Ce n'est pas possible qu'il vienne de tirer le col de mon t-shirt pour m'attirer à lui et écraser ses lèvres contre les miennes. Je me fige en écarquillant les yeux, comme dans ces idiots de dessins animés que je regardais étant enfant. Sauf qu'ici, nous sommes à deux doigts de mourir chaque seconde, dans une pièce où nous étions censés être seuls, ne remarquant même pas la porte qui vient de s'ouvrir au fond de la salle. 

Personnellement, je me plais assez bien en ce moment, avec la douceur de ses lèvres contre les miennes. C'est comme si... je fondais contre lui. 

Et, cette fois, je sais qu'il sera là pour me rattraper.

𝐀𝐏𝐎𝐋𝐋𝐎'𝐒 𝐒𝐎𝐍 ᴴʸᵘⁿˡⁱˣWhere stories live. Discover now