𝐀𝐏𝐎𝐋𝐋𝐎'𝐒 𝐒𝐎𝐍 ᴴʸᵘⁿˡⁱˣ

ፈᏂᏗᎮᎥᏖᏒᏋ 7

ᏠᎥᏕᏬᏁᎶ

Rien ne va.
Absolument rien.

De notre entrée dans le Labyrinthe jusqu'à maintenant, les pires horreurs nous sont tombées dessus. Tout d'abord, je me suis aperçu que Hyunjin et Felix avaient disparus. Ou que c'était nous qui avions disparus, je ne sais pas, mais en tout cas on a été séparés dès le début et c'était vachement embêtant.

Ensuite, Minho a tenté de faire son malin en prenant de prétendus raccourcis qui nous ont menés dans des culs-de-sac, la plupart du temps habités par je ne sais quelle bestiole complétement effrayante. Qui ont un goût prononcé pour les humains qui plus est.

Et maintenant, après la zone du sablier géant, on se retrouve face à un double de l'Échidna, déesse moitié-femme moitié-serpent et mère de bon nombre de monstres, sauf que celui-ci n'a pas sa tête. On dirait plutôt un serpent géant aux écailles noires et aux crochets particulièrement acérés. Mais lui, au lieu de cracher du venin, il crache des illusions.

Ça doit faire une bonne dizaine de minutes que je combats une version de moi-même mais plus jeune, et je comprends enfin pourquoi Chiron ne m'aimait pas trop. Ce gamin ne fait que de me jeter des idioties comme des boules puantes, des boomerangs qui me frappent le crâne à chaque aller-retour ou encore des peluches de clown dans le visage. Aucun de ces objets ne fait mal, mais ils sont plutôt chiants lorsqu'ils m'empêchent de frapper cette illusion. 

Et puis... c'est plutôt compliqué, de se battre contre mon moi enfant avec un bâton trouvé sur le chemin. Plus les secondes passent et plus je me demande si ce que je fais est raisonnable. J'en viens presque à oublier le serpent géant avec lequel se bat Minho derrière moi. 

- Jisung, tu me fais mal...

J'écarquille les yeux en me figeant lorsque je vois mini-moi se recroqueviller légèrement sur lui-même, son regard humide. Je lâche mon arme de fortune sans réfléchir et me précipite dans sa direction, m'agenouillant en face de lui pour être à sa hauteur.

- Pardon, je... je voulais pas...

Mon cœur se serre. C'est comme si j'avais, en face de moi, le souvenir des enfants qui me harcelaient quand je n'étais pas encore au camp, l'image de mon clouement au sol, ma vulnérabilité lorsque je ne pouvais rien faire. 

- Tu vas bien ? Je t'ai fait mal ?, je lève ma main avec la volonté de dégager un peu les cheveux qui lui tombent devant les yeux et cachent la partie supérieure de son visage.

Au moment où mes doigts allaient l'atteindre, je suis brusquement tiré en arrière par le tissu de mon t-shirt. Je m'écrase sur le sol de pierre froid en grimaçant, avant de lever la tête pour voir qui a bien pu me traîner pareillement. 

Et, lorsque mes yeux tombent sur le visage de Minho, j'ai l'impression de me faire tout petit. Son regard sévère est fixé sur l'illusion en face de nous, la fusillant du regard comme si elle venait d'insulter tout son arbre généalogique. J'ai l'impression de tomber amoureux de lui encore plus ; quoi de mieux qu'un beau jeune homme aux traits aussi bruts que bienveillants qui vous sauvent la vie ?

Je regarde en direction de l'illusion à nouveau, m'attendant à croiser les yeux marrons de mon mini-moi, mais je me retrouve plutôt en face d'une sorte de... déformation d'un Jisung plus jeune, digne d'un film d'horreur. Ses yeux, pas à la même hauteur, sont déformés par le sourire beaucoup trop grand pour être normal qui orne son visage, et ses mains difformes tiennent un long couteau qui n'était absolument pas présent toute à l'heure. 

Je me suis laissé piéger, berner par ce serpent maudit. Attendri par une stupide illusion qui s'inspirait de ma vie passée, de mes souvenirs... pathétique et cruel. 

Minho lâche le tissu de mon t-shirt qu'il tenait entre les doigts, et la sensation me manque presque déjà. Je lève les yeux vers lui à nouveau en m'écartant pour lui laisser plus de place.

- Les souvenirs sont enfouis pour une bonne raison, alors ils le restent et se mêlent de leurs affaires.

J'aurais presque pu baver en l'admirant, mais la vision de lui en train de transpercer une version déformée de mon moi plus jeune m'a très vite refroidi. Je garderai mes fantasmes pour une prochaine fois peut-être, si on ne meurt pas empoisonnés par je ne sais quel animal. 

Je me tourne brusquement en me souvenant du serpent géant, mais mes yeux s'écarquillent lorsque je l'aperçois enfin. Effondré sur le sol, son sang noir s'écoulant de plaies diverses entre ses écailles épaisses, ses yeux crevés. 

Minho n'est pas fils d'Hécate pour rien. Il s'est entraîné à utiliser ses incantations étranges, et non pas en vain ; en voilà le résultat. Je ne sais pas si ça me séduit, qu'il soit aussi fort, ou si ça m'effraie, qu'il soit aussi fort. Un peu des deux, je suppose. 

Je me rends compte avec honte que je n'ai absolument servi à rien dans cette zone, à part à occuper cette illusion de malheur pendant qu'il tuait le serpent géant. Je sais très bien qu'il s'en fiche et qu'il me grondera si je le lui dis, mais ça n'empêche en rien le sentiment qui naît au fond de moi. Mais je ne crois pas que ce soit le bon moment pour se lamenter ; l'épreuve n'est pas terminée.

Quand je me tourne en direction de Minho avec détermination pour l'aider, s'il en avait besoin, je me rends vite compte que maintenant oui, l'épreuve est bien terminée. Mon regard tombe sur l'illusion qui s'efface et s'envole en poussières dans le plafond sans fin, la porte au fond de l'antre de l'Échidna s'ouvrant dans un grincement désagréable. Minho se redresse sans un mot, époussetant ses vêtements comme s'il venait de se battre avec une fourmi, avant de se tourner vers moi pour demander.

- Tu vas bien ? Tu n'es pas blessé ?

- Hein ? Ah, non non je vais bien, merci..., je réponds en sentant mes joues chauffer honteusement de m'être fait prendre dans ma contemplation. Et toi ?

- Une petite égratignure à l'épaule, rien de grave. 

Il commence à marcher en direction de la porte ouverte, et je manque de m'étouffer en apercevant la "petite égratignure". Son pull, gris à l'origine, est désormais brun de la terre et une tâche rouge s'épand de plus en plus sur son épaule. Je me lève brusquement pour le rejoindre à toute vitesse.

- Petite ?! Mais tu saignes !

- Oui, je sais. 

Il retire son pull sans pour autant arrêter de marcher, son t-shirt se soulevant légèrement dans le mouvement. La peau de son ventre est plus bronzée que la dernière fois que je l'ai vue, c'est étrangement captivant...

Il noue les manches de son pull autour de sa taille et lance un regard en direction de sa blessure pour s'assurer, je suppose, qu'il n'y a rien à couper. Je dois avouer que, en réalité, ça saigne beaucoup mais elle ne me paraît pas si profonde que ça. Tant qu'elle ne s'infecte pas de la poussière ou de l'air du Labyrinthe, ça devrait le faire. 

Nous sortons enfin de l'antre de l'Échidna noire pour se diriger direction notre prochain raccourci foireux, tout en espérant ne pas tomber sur un minotaure ou une chimère en chemin. J'ai eu assez d'émotions pour les 6 prochaines semaines, et pourtant je suis bien conscient que nous ne sommes qu'au début de nos surprises.

Coucou tout le monde ❤️
Je suis super contente pour ceux qui ont la chance de voir Stray Kids à Paris ce soir, perso j'attends mon tour pour demain hihi <3 Ne vous en faites pas, je vais vous bombarder de photos, les meilleures évidemment. Tout pour mes petites lectrices et lecteurs 🙂‍↕️

Prenez soin de vous ❤️