𝐀𝐏𝐎𝐋𝐋𝐎'𝐒 𝐒𝐎𝐍 ᴴʸᵘⁿˡⁱˣ

ፈᏂᏗᎮᎥᏖᏒᏋ 16

ᎷᎥᏁᏂᎧ

J'entends soudainement de petits reniflements à côté de moi et je tourne immédiatement ma tête en me demandant ce qu'il peut bien se passer. Là, même si nous sommes tous dans le même bordel, mon cœur se serre.

Felix est agenouillé à côté de Hyunjin, toujours endormi aussi paisiblement cet idiot, tandis que le blondinet pleure silencieusement le front sur son torse, ses mains tremblantes serrant son t-shirt comme si ça allait le réveiller plus rapidement. C'est un garçon sensible, qui n'est pas dérangé ou honteux à l'idée qu'on le voit pleurer, il assume au contraire de la plupart des gars que je connais. Je l'apprécie en particulier pour ça.

Ses petits doigts agrippent plus fort le t-shirt sali de Hyunjin alors que je l'entends ravaler un sanglot difficilement. Lui et Jisung ont intérêt à se réveiller et vite, parce que sinon je risque de pleurer moi aussi. Et il en est hors de question. 

J'écarquille soudainement mes yeux devant ce qui se passe devant moi. La main de Hyunjin se lève lentement pour venir caresser les cheveux blonds de Felix, tendrement, doucement, comme à un enfant qui pleurerait à cause de la fatigue. Je pense que c'est comme ça que le noiraud doit le voir ; son bébé qu'il doit protéger à tout prix. Un peu comme moi et Jisung, au final. 

Au simple toucher sur ses cheveux, Felix laissa échapper un sanglot étouffé plus fort que les précédents, avant d'enfouir sa tête dans la nuque de Hyunjin. Ce dernier se redresse lentement pour serrer le blondinet contre lui, et je ne peux m'empêcher de sourire niaisement à cette vision. Ils sont adorables, vraiment. 

Hyunjin enfouit son nez dans l'épaule de Felix en prenant une grande inspiration, sa grande main serrée sur son dos. Je l'entends à peine murmurer :

- J'avais oublié ton odeur... tu m'as manqué. 

Et bien, pour des hommes qui se sont réellement parlé il y a peu de temps, ils semblent... vachement proches. Je me demande quand même combien de temps nous avons passé dans ce Labyrinthe. J'ai perdu le fil des jours, j'ai faim, j'ai envie de dormir, mais pas de mourir. Alors je tiens le coup, pour les autres.

- Eh, mon mignon, c'est ici que ça se passe. Tu m'enlaces comme ça aussi ?

J'écarquille les yeux en voyant Jisung se redresser en position assise à mes côtés. J'ouvre ma bouche pour parler, lui dire qu'il est irresponsable, qu'il n'aurait pas dû me lâcher, mais... rien ne sort. Hormis un soupir de soulagement qui m'échappe, et pour une fois je ne le regrette même pas. Je souris difficilement avant d'enlacer ce petit idiot de toutes mes forces. Pour l'étouffer ou pour lui montrer combien j'étais inquiet, un peu des deux sûrement. 

Il semble surpris que je lui rende son câlin et je ne sais pas trop comment je dois le prendre. Non, je ne suis pas fan des démonstrations d'affection devant tout le monde, mais ça ne veut pas dire que je suis un insociable non plus. Mais je ne vais pas en faire toute une histoire maintenant, au moment où il vient à peine de recouvrer sa mémoire. 

Là, tout de suite, j'ai plutôt envie de l'embrasser. Mais je vais éviter de lui causer un arrêt cardiaque maintenant, déjà qu'il ne respire plus depuis que je l'ai enlacé.

- Tu vas bien ?

- Hein ? Oui, maintenant que je me souviens de ton beau prénom. 

Je serre ma mâchoire en retenant un sourire ; c'est qu'il sait flirter, ce petit malin. 

- Ferme-là un peu, tu veux. 

- Embrasse-moi.

Je hausse les sourcils en croisant son regard. Il semble aussi surpris que moi par sa requête, si ce n'est plus. Je ne sais pas quoi répondre pendant plusieurs secondes, mais quand je le fais j'en viens à me demander si Chan n'avait pas raison en me traitant de con. 

- Et le mot magique ?

- S'il-te-plaît, Minho.

J'aurais pu lui sauter dessus et lui faire l'amour au milieu de cette grotte si Felix ne sanglotait pas à côté de nous dans les bras à Hyunjin. Mon ventre pétille chaudement seulement à l'entente de mon prénom prononcé de cette manière, alors je n'imagine pas ce que ce sera dans une autre situation. Il faut que je calme mes pensées et tout de suite si je ne veux pas réellement le plaquer contre ce sol froid.

Je ne réponds même pas, j'attrape simplement le col de son t-shirt pour l'attirer brusquement à moi, nos lèvres s'effleurant sans se toucher réellement. Je souris narquoisement, je crois bien que c'est ma nouvelle manière préférée de le taquiner. Sauf que, cette fois au lieu d'attendre docilement comme la dernière fois, il plonge sur mes lèvres dans un soupir étouffé. Oh, bordel.

Mon autre main se glisse facilement entre ses mèches brunes, si soyeuses que je me demande s'il n'utiliserait pas un quelconque sortilège pour les garder de telle manière pendant si longtemps, même après plusieurs batailles contre on ne sait quels monstres et fantômes. Je les serre doucement en faisant attention à ne pas lui faire mal, tout en le gardant contre mon visage. 

C'est la première fois que j'embrasse quelqu'un aussi longtemps, aussi tendrement, sans que ça ne se finisse dans un lit. À vrai dire, c'est aussi bien comme ça, si ce n'est pas mieux encore. J'ai l'impression qu'il me transmet tous ses sentiments à travers ce baiser, et moi de même. C'est si sincère, si doux que j'ai l'impression de sentir mon cœur gonfler dans ma poitrine. 

Lorsqu'on se sépare, à contre-cœur pour ma part, nos regards restent accrochés encore quelques secondes, comme pour prolonger le moment. Jusqu'à ce que la fichue voix de Hyunjin ne nous interrompe.

- Ça va, là-bas ? J'ai l'impression de regarder un porno en direct. 

Je me tourne pour lui lancer un regard noir, mais Jisung semble m'avoir devancé pour cette fois. Le noiraud a été direct seulement car Felix s'est endormi sur son épaule, sinon je pense qu'il n'aurait pas osé heurter les oreilles de son ange. Pas encore, parce que j'ai l'impression qu'une fois qu'ils auront passé quelques caps il ne se retiendra plus. 

Malgré tout, on finit par tous en rire. Plus pour relâcher toute la pression accumulé ces dernières heures, jours, je ne sais plus et ça m'importe peu désormais. Nous nous sommes tous retrouvés dans ce maudit Labyrinthe, alors pourquoi n'arriverions-nous pas à trouver une sortie ?