#FLIC | 17 - T & J

Depuis le début
                                    

— C'est dingue, cette histoire. Mais l'on ne doit en parler à personne. S'ils tombent, ils n'hésiteront pas à me désigner comme complice du meurtre.

— Tu étais sa prisonnière.

— Ça n'empêche que, sur le coup de tout ce que je viens de vivre, je n'ai rien dit. J'ai beau tourner cette affaire dans n'importe quel sens, j'en reviens toujours à la même conclusion, je dois la fermer. Surtout que je vais enfin pouvoir vivre sans avoir peur. Sans être obligée d'être surveillée en permanence. Ma seule préoccupation sera de mener à bien ma grossesse et de t'aimer un peu plus chaque jour. Alors, savoir le pourquoi du comment de cette histoire, je m'en fous.

— Tu as entendu mon fils, tu es d'accord pour valider le projet ?

Je me doute bien qu'il ne comprend rien à ce que je lui dis, mais le sentir bouger pour me répondre me remplit de joie.

∞ ∞∞ ∞

JODIE

Théo est parti à la boutique et je vais profiter de son absence pour ranger l'appartement et lui préparer un bon repas. Sans oublier de me reposer. Il a été formel sur ce point-là.

Les fenêtres grandes ouvertes, la musique sort des enceintes et je chante à tue-tête. Me prenant pour J.Lo, je bouge mon popotin en rythme sur cet air entraînant. La joie que je ressens de retrouver cette normalité de la vie me fait un bien fou. Je lâche les dernières tensions en poussant cette note.

J'entends qu'on m'applaudit et je sursaute tout en ouvrant les yeux. Je pose la cuillère en bois qui me servait pour touiller la sauce tomate et que j'ai détourné en micro.

— Il y a longtemps que tu es là ?

— Assez pour avoir les tympans explosés. Tu chantes toujours aussi faux, petit Chat.

— Si c'est pour me dire de si vilaines choses, tu peux repartir. D'ailleurs qu'est-ce que tu fabriques ici ? Tu n'as pas de clients à tatouer ?

— Tu me manquais trop.

— Et en vrai ?

— J'ai trois heures de libres avant d'y retourner. Et puis tu m'as invité à manger, n'oublies pas.

— J'étais en train de terminer mon plat. D'ailleurs, si tu ne sais pas quoi faire de tes dix doigts, aide-moi à finaliser les lasagnes.

— À condition que tu continues à te déhancher.

— Impossible !

— Pourquoi ?

— Je ne parviens pas à danser sans chanter.

Théo grimace et je jubile au fond de moi. Va-t-il accepter la douleur de ses tympans ? Ou se passer de mon imitation de J.Lo ?

— Ne bouge pas, je reviens.

Je me demande bien ce qu'il trafique depuis cinq minutes. En attendant, je continue de remplir mon plat de couches de sauce et de pâtes. Tandis que J.Lo m'a rejointe et, après lui avoir accordé quelques caresses, je reprends ma danse. Quel n'est pas mon étonnement de la voir miauler tout en bougeant son popotin ? Cette chatte est incroyable. Elle n'a pas hésité à sauter à la gueule d'Andrew. Fort heureusement, la gifle qu'elle a reçue n'a occasionné aucune séquelle.

— C'est bon ! Tu peux chanter, je suis équipé.

Je me retourne et éclate de rire. Théo a placé un casque autour de son cou et est vêtu d'un short en jeans et d'un tee-shirt qu'il a noué juste en dessous de ses pectoraux. Mon Dieu, il est aussi fou que beau. Comment ne pas l'aimer, alors qu'il accomplit son possible pour me rendre ma gaieté et mon envie de sourire ?

Il n'y a pas que la dinde qui sera fourrée à NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant