Golden | Charles Leclerc

02:05

- Il a reconnu Holly comme étant sa fille, il a payé toutes ses études et besoin jusqu'à sa majorité, en échange je ne dévoilais rien à sa femme et son image restée intacte.

- Son image ? Ce terme m'interpelle.

- Je ne peux pas t'en dire plus Charles. Holly n'a jamais voulu savoir qui était cet homme qui n'a pas voulu d'elle juste parce qu'elle n'était pas un garçon.

- Je dois avouer que je ne m'attendais pas à ça.

J'ai le souffle coupé, je ne peux m'empêcher de repenser à notre rencontre dans l'ascenseur et au secret de Holly.

Avoir été rejeté par son père touche Holly beaucoup plus que ce qu'elle voudrait me faire croire, je sais que même si elle ne m'en parle jamais, elle est blessée au fond d'elle.

- À mon tour, j'ai quelque chose à te demander Charles.

- Tout ce que vous voulez.

- Ne fais pas souffrir ma fille d'accord ?

- Je ne souhaite en aucun cas la faire souffrir, je vous le jure.

Et je suis sincère. Jamais, un seul instant, j'ai imaginé Holly souffrir par ma faute. Au contraire, tout ce que je veux c'est son bonheur.

Je pense la connaître par cœur. On s'est échangés tellement de mails, tellement de souvenirs et de secret, tellement de regard et sourires.

- Alors, j'espère que tu es conscient de la façon dont elle te regarde.

La clé dans la serrure me sort de mes pensées, je me redresse machinalement sur le canapé. Ce flashback me retourne les boyaux, ce soir-là je n'imagine pas que notre histoire avec Holly ne soit que du faux pour elle.

- Je suis rentrée !

Ma copine, celle à qui je dois consacrer toutes mes pensées désormais passe la porte de mon appartement, laisse sa valise dans l'entrée avant de me foncer dessus, se laissant tomber sur moi.

- Tu m'as tant manqué, dit-elle en ressentant ses bras autour de ma nuque. Alors, raconte moi, ce week-end c'était comment ?

Après réflexion, j'ai décidé qu'il ne soit pas judicieux pour moi de lui raconter que Holly a fait son retour dans ma vie. J'ai déjà subi la jalousie de Charlotte, hors de question que cela recommence dans cette relation.

Dans tous les cas, il n'y a aucune raison. Je déteste Holly. Je déteste sa voix et son visage. Je ne peux plus entendre une seule de ses musiques sans changer de radio, je ne veux plus tomber sur des photos d'elle et de son grain beauté sur son épaule que j'ai tant embrassé. Je la déteste.

Son caractère et son comportement m'énervent, tout comme son déhanché qui vole tous les regards dans les couloirs ou les paddocks.

- Oh tu sais, rien de particulier. Je lui souris en replaçant une mèche de ses cheveux bruns derrière son oreille. Et Paris ? C'était bien ?

Je tente de changer de sujet et ça marche. Elle a toujours été du genre à vouloir parler, énormément parler d'elle.

J'écoute malgré moi son monologue sur sa semaine à Paris chez sa famille. J'adore cette fille, je vous jure, mais la plupart de nos conversations sont sans intérêt.

- Est-ce que tu as réfléchis au fait que je t'accompagne pour le reste de la saison ?

- Oui.

Quand je décide de me lever du canapé, elle n'a pas d'autre choix que de se lever de mes jambes. Ma main gratte ma nuque, pendant que je tente d'avoir un air décontracté, je ne veux pas la froissée alors j'essais d'y aller avec beaucoup de tact.

- Tu sais, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de s'afficher. Je l'ai fait avec Holly, ça ne nous a pas aidé dans notre relation.

- Toujours elle, toujours Holly.

Son dos tape contre le dossier du canapé, en même temps que ses mots. Si elle m'avait gifler cela aurait sûrement fait le même effet.

- J'aurais pu très bien dire Charlotte bébé. Je souffle en la regardant de haut.

- Mais tu as dit Holly. Elle croise ses bras contre sa poitrine. Tu penses toujours à elle, tu prononces même parfois son prénom quand tu dors.

- Arrête, tu sais très bien que je la déteste.

- Ah ouais ? Apparement de la haine à l'amour il n'y a qu'un pas et vous avez déjà fait le pas inverse.