Golden | Charles Leclerc

02:01

H O L L Y

En pleine discussion avec Carlos, quand mes yeux décrochent du visage du brun espagnol face à moi pour rencontrer des yeux verts que je n'aurais jamais voulus revoir.

Enfin je crois. Cela fait 1 an que je ne l'ai pas vu. Il vient de passer les immenses doubles portes du bâtiment dans lequel je suis fraîchement arrivée ce matin.

Je ne croise ses yeux qu'un seul instant et pourtant c'est assez pour me faire mal à m'en crever le coeur. Il faut que je ne laisse rien paraître, sois forte Holly.

La tache rouge en deuxième fond approche de plus en plus de nous, jusqu'à ce que je puisse sentir son parfum franchir mes narines. Il ne l'a pas changé.

- Tu peux nous laisser une seconde Carlos. La voix vient dans son dos.

- Je reviens vers toi très vite.

Ma main se pose sur le bras de Carlos, je sais que la discussion que l'on va avoir risque d'être corsé, autant lui éviter ce désagrément.

Sans un mot, juste un sourire pour moi, Carlos nous laisse tous les deux pour se diriger vers l'open space, vu l'intonation que son coéquipier a pris il a dû comprendre qu'il n'y a pas à discuter.

- Je peux savoir ce que tu fais là ?

Vous l'aurez compris, il s'agit de Charles Leclerc. Il saisit mon avant bras fermement tout en ayant la mâchoire qui se contracte de colère.

Il cherche à croiser mes yeux et je lui offre ce qu'il me demande tout en me dégageant de sa poigne pour faire demi tour et me mettre à marcher pour quitter ce grand hall d'accueil. Ce n'est pas ici que l'on aura notre première discussion post rupture.

- Holly, je te parle !

Je l'ignore toujours, m'engouffre dans les longs couloirs de Ferrari, traverse tout et tout le monde en passant par l'open space, j'y aperçois même Carlos discuter avec des ingénieurs.

Tous les regards sont portés sur nous. Toutes les personnes présentent savent très bien que Charles et moi avons été ensemble à un moment donné.

Je sens Charles me suivre de près et ses pas claquent fort sur le sol en béton puis sur le métal de l'escalier que j'ai emprunté, qui mène à l'étage.

- Maintenant que tu t'es tapé un pilote tu vises quoi ? Un ingénieur ? Un technicien ?

Il s'en contre fou que des gens puissent l'entendre, tiens ça change d'avant quand même. Mon sang ne fait qu'un tour en entendant ses paroles, mais je tâche de rester sans émotion.

Je traverse le long couloir qui comporte des dizaines de bureaux, me dirige vers celui où il est noté Directeur général et y entre sans frapper.

- Ah non, madame veut se taper le directeur !

Il s'écrit quand je passe la porte. Le bureau est vide, c'est normal. Je contourne ce dernier, me laisse tomber dans le fauteuil en cuir marron et pose enfin mes yeux sur le monégasque énervé qui se tient debout face à moi.

S'il vous plaît, tuez-moi pour avoir osé penser qu'il était beau dans son sous pull bleu marine. Je n'ai plus le droit d'avoir ce genre de pensées.

- Tu peux m'expliquer ce que tu fous ici !

Ses biceps se retrouvent moulés par ses longues manches quand il croise ses bras sur son torse.

- Je suis Holly Ferrari. Fille unique et héritière de Piero Ferrari.

- C'est quoi ce bordel ?