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H O L L Y


- Holly !

La voix de Monica qui interpelle depuis l'autre côté du couloir me laisse envisager rien de très bon.

- Tu n'es pas à l'accueil ?

Je lui demande avec mes sourcils froncés alors qu'elle se rapproche de moi d'un pas rapide.

- Charlotte est ici.

- Charlotte ?

- La copine de Charles. Elle est ici avec ses copines.

- Oh putain de merde.

La serviette que je venais de prendre sur le chariot tombe à mes pieds. Je me suis plusieurs fois demandé ce que je ferais si je croisais Charles à nouveau ici, mais je n'ai jamais pensé à ce que je ferais si je croisais Charlotte.

Après tout peut-être qu'elle ne se souviens même pas de moi, mais est-ce que c'est une raison pour prendre le risque ?

- Tu connais le numéro de leur chambre ?

- La 216. Elles restent qu'une nuit.

Monica aussi méfiante que moi ne cesse de regarder dans son dos. Nous sommes à l'étage des chambres commençant par 200 je pourrais la croiser à tout moment.

- D'accord.

- Tu penses qu'elle te reconnaîtrais ?

- J'en sais rien. Est-ce que ça a de l'importance encore, qu'elle me reconnaisse ?

Je me mords la lèvre inférieure en tentant de réfléchir à une solution.

- Tu devrais rentrer chez toi Holly.

- Pas question. Hilton a déjà une dent contre moi.

J'ai passé la journée à guetter chaque couloir avant de les emprunter, j'ai évidemment évité leur étage. J'ai écouté chaque son, chaque rire pour identifier Charlotte et ses copines.

****

Je me faufile à travers les invités vêtus principalement de noir ce soir, plateau au bout de la main remplie de coupe de champagne.

La soirée a l'air de plutôt bien se dérouler, sans encombre à déclarer. Il n'y a pas encore eu d'accident pourtant je peux vous dire qu'au nombre de bouteille de champagne que l'on ouvre que cela picole bien ce soir.

Une mèche de mon chignon s'échappe lorsque je rentre dans les cuisines avec mon plateau vide, j'étends mon prénom au loin.

- Holly ! Il faut que tu montes deux verres de champagnes sur le rooftop.

- Quoi ? Je pose mon plateau sur une table métallique. La fête n'est pas qu'à cet étage ?

- Si, mais c'est une demande spéciale, la personne a demandé à ce que ce soit toi.

Je suis payée pour travailler, j'exécute donc les ordres sans poser de question. Deux belles coupes remplies de bulles qui pétillent à foison posées sur un plateau, me voilà dans l'ascenseur direction le rooftop de l'immeuble.

J'ai hésité un fragment de seconde à prendre les escaliers, mais il y a trois chances sur quatre que je renverse les verres avant d'avoir à peine monter dix des marches.

Il faut clairement dire que je ne suis pas la plus agile des filles de cette terre.

Mais prendre l'ascenseur me fait palpiter le cœur. Vous savez bien... ma rencontre avec Charles. J'ai autant peur que l'ascenseur se bloque que j'aime le souvenir particulier de notre rencontre particulière.

Je me souris à moi-même en repassant à ce moment avant de me rappeler notre dernière conversation.

C'était maintenant il y a trois semaines et ne plus lui envoyer de mail me déchire le coeur un peu plus chaque jour.

Ce sourire sur mon visage je le perds vite, très vite quand après avoir fait quelques pas, mes yeux se posent sur un couple accoudés sur les rembarres qui entourent le toit bétonné peint tout en noir.

Il est de dos, il fait presque nuit, mais je pourrais le reconnaître entre mille, sa silhouette si parfaite, mon monégasque préféré.

Et les longs cheveux parfaitement coiffé de la brune qui se tient à ses côtés, vêtu d'une veste en fourrure noire ne me laisse aucun doute sur son identité.

Charlotte dépose un baiser sur la joue du brun tout en posant sa main dans son dos avant de se tourner vers moi.

Elle, elle me regarde avec un grand sourire.
Elle, elle sait qu'elle a gagné.

Prise au dépourvue autant que de panique, le plateau me glisse des mains pour finir sa course sur le sol, faisant voler en éclat les deux verres probablement en cristal qui s'y trouvaient.

Mes mains se mettent à trembler, mon cœur s'accélère à une vitesse improbable et mon estomac fait un 360 dans mon ventre lorsque les yeux verts du garçon se pose sur moi, probablement alerté par le bruit fracassant ce silence si parfait.

- Holly ?

- Surprise chéri !

Charlotte me pointe du doigt, portant sur son visage un sourire victorieux. Malgré toutes les précautions que j'ai prises pour ne pas la croiser le week-end dernier, on dirait que je me suis trompée, elle m'a vue et reconnue.

Ma vision se trouble à cause de toutes ses larmes qui viennent se loger dans mes yeux sans même que je les ai invité.

Il sait. Charles sait. Je suis foutue.
Même si c'était déjà foutu entre nous.

Je le vois dans son regard, ce dernier me détaille de bas en haut, ma tenue ne laisse aucun doute, je ne suis qu'une simple employée pour des riches qui dépensent sans compter.

Je ne fais pas partie de l'élite. Je n'ai pas de quoi me payer un appartement ou même une voiture.

Je lui ai menti. Mon corps recule de lui-même, avant que je ne cours vers l'ascenseur. J'appuie sur n'importe quel bouton qui pourrait me faire quitter ce toit, cet immeuble, cette ville et même ce pays s'il fallait.

Et avant que les portes ne se referme, il apparaît devant moi, de l'autre côté des portes.

- Holly.

Il ne cherche pas à réouvrir les portes, il ne cherche pas à retenir l'ascenseur, il ne cherche pas à me retenir, il va me laisser partir une fois de plus.

Je ne ressens ni énervement, ni dégoût, ni haine dans sa voix. Pourtant, il prononce mon prénom comme un au revoir.. Cela semble comme une fin. La vraie fin de notre histoire cette fois.

- Charles.

Je dis au moment où les portent se touchent. Tout fini là où tout a commencé, dans

l'ascenseur.

Bientôt les retrouvailles

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Bientôt les retrouvailles. 🤗

Golden | Charles Leclerc Where stories live. Discover now