Golden | Charles Leclerc

01:15 Semaine 27

H O L L Y.

A peine installés à une table en retrait, dans un restaurant dans lequel je n'ai jamais mis les pieds, qu'une sonnerie de téléphone se fait entendre.

Pas n'importe quelle sonnerie, c'est l'une de mes musiques, je reconnais des les premières notes.

Mais ce n'est pas n'importe quelle sonnerie. Je reconnais dès les premières notes qu'il s'agit d'une de mes musiques.

Sauf que cela ne vient pas de mon téléphone. Je n'ai pas encore la prétention de me mettre en sonnerie, ni de la musique d'ambiance que diffuse le restaurant.

Je comprends vite qu'il s'agit de l'iPhone que Charles a posé sur la table et son regard amusé me fait comprendre qu'il fait exprès de faire durer la sonnerie dans tout le restaurant.

Mon coude repose sur la table et ma main vient se poser sur mon front pour me cacher.

Même si personne ne sait que c'est moi, je me sens super gênée. La sonnerie s'arrête quand il appuie enfin sur le bouton pour décliner l'appelle après une éternité.

- T'as fais exprès, pas vrai ? Je le regarde par dessous ma main.

- Tu n'aimes pas ? Il me questionne en feignant ne pas avoir fait exprès. J'aime bien la compo.

Évidemment, c'est lui qui l'a faite.

- T'es insolent !

- Ça fait longtemps que j'attends de te voir dire ça ! Avec sa main sur mon poignée, il m'oblige à arrêter de me cacher. Alors ne me gâche pas la vue.

- Monsieur Leclerc, allez-vous prendre un apéritif ? Nous interrompt le serveur qui nous a placé.

- Charles, vous vous souvenez ?

J'ai décidé de faire confiance à Charles et de prendre le même plat que lui, c'est apparemment son plat préféré quand il vient ici, il s'agit des lasagnes.

Le repas se passe plutôt bien, j'ai eu raison de lui faire confiance.

Le feeling est toujours présent et nos conversations sont aussi naturelles que par mail, c'était ma plus grande crainte. Enfin non la deuxième, la première c'était qu'il remette mon visage comme étant la serveuse à la soirée Ferrari.

- Tu ne m'as jamais dit si tu t'étais toujours concentré sur ta musique ou si tu as fait des études ?

Je déglutis ce que j'ai dans la bouche, c'est ma dernière bouchée je ne peux plus rien avaler sans prendre le risque de lui vomir dessus.

- J'ai fais des études d'architecture à Londres.

- Ça ne plaisante pas !

Le monégasque me force à l'imiter de sourire encore plus.

- Dis le pilote de formule 1.

Je joue avec le rebord de ma serviette en tissu du bout des doigts.

- Je pense que c'est ce que j'aurais fait si je n'avais pas été pilote.

- Vraiment ? Je ne peux cacher mon étonnement. Toi architecte ?

- Tu ne crois pas en mes talents de dessins ?

Son visage prend un air faussement vexé. Je hausse les épaules, amusée en levant les mains en l'air.

- Je n'ai rien dit.