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        Holly,

Je n'arrêterais pas.

Je n'arrêterais pas de t'écrire.

Je n'arrêterais pas de te raconter mes journées, je n'arrêterais pas de t'expliquer toute ma frustration de ne pas avoir gagné à nouveau un Grand Prix, je n'arrêterais pas de te décrire chaque chambre d'hôtel dans laquelle je dors, je n'arrêterais pas de penser à toi à chaque fois que je prends un ascenseur, je n'arrêterais pas de chantonner tes musiques qui passent à la radio et de vérifier leurs vues, je n'arrêterais pas de te raconter les questions les plus pourries que l'on me pose en interview.

Je n'ai pas envie, je n'ai pas envie de faire un choix.

          Charles.

Mon corps s'est mis à battre de plus en vite au fur et à mesure que j'ai lu les lignes. Quand Charles a passé la porte de mon appartement pendant que je dormais, la semaine dernière, je pensais que c'était la dernière fois où l'on se voyait.

Je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir les larmes au bord des yeux en me disant que c'était peut-être notre dernière discussion ce soir-là.

- Je peux entrer ?

Je délaisse mon écran pour lever la tête, Monica en pyjama se tient dans l'encadrement de la porte de ma chambre qui est resté ouverte. Je ne l'ai pas vu de la journée, elle était en repos tandis que j'ai bossé toute la journée.

- Depuis quand tu me demandes l'accord pour entrer dans ma chambre ?

- C'est vrai.

Elle sautille comme une enfant pour venir s'installer sur mon lit, pourtant je sais que quelque chose cloche, quelque chose la tracasse je peux le lire sur son visage.

- Est-ce que tout va bien ?

- Oui. Et toi ?

Pourtant, ses yeux qui dérivent sur le plafond me dise le contraire, Monica n'a jamais été du genre à ne pas affronter mon regard.

- T'es sûre ?

- Je dois te parler d'un truc.

Nous y voilà, elle se redresse pour s'asseoir face à moi, ses douces mains parfaitement manucuré saisissent les miennes qui mériteraient d'être aussi manucuré si je prenais un peu plus de temps pour moi.

- Monica tu me fais peur.

- J'ai peur que tu m'en veuilles.

- Hé. Mes pouces se mettent à caresser ses mains. T'es ma meilleure amie, je ne pourrais jamais t'en vouloir pour quoi que ce soit.

- Max voudrait qu'on emménage ensemble.

- Mais c'est super !

Le fait d'être assise sur le matelas me permet de sautiller sur place, mes mains tapent entre elles, pourtant je vois bien qu'elle se retient d'extérioriser sa joie.

- Mais tu vas te retrouver toute seule.

- Monica, il faut que tu penses à ton bonheur avant le mien.

- Ce n'est pas tout.. Elle grimace. Max squatte chez son pote, alors il devrait emménager ici.. avec moi.

- Oh.

Golden | Charles Leclerc Where stories live. Discover now