Échange épistolaire | J&C

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Je viens de la coucher et elle t'a réclamé. Papa Nono n'a pas collé son doudou contre sa joue. Tu vois, Soldat, elle pense à toi et tu es dans tous nos moments. Comment pourrait-il en être autrement ?

Je vais prendre une douche, je reviens...

∞ ∞∞ ∞

Tu te rends compte, c'est la première fois depuis que l'on est ensemble que je la prends tout seul. Je n'ai même pas eu envie de me palucher. J'ai préféré fermer les yeux pour retrouver ton corps ruisselant. Tes muscles bandés, saillants. J'ai laissé couler l'eau, j'ai imaginé tes mains qui me lavaient. Et puis Mac s'est réveillée en pleurant. Ses dents la font souffrir...

Je suis couché dans mon lit, les draps sont froids sans ton corps collé au mien. Tu me manques, mon Amour. Comment as-tu passé ta journée ? Es-tu bien installé ? Es-tu seul dans ta piaule ?

Je vais essayer de dormir un peu. Tu avais raison, je vais pouvoir récupérer de notre merveilleuse nuit d'hier. Merci pour ton cadeau, Soldat. J'ai passé ton tee-shirt. Il sent tellement... Toi.

Je t'aime, mon Amour. Dors bien. Pense à moi. Moi, je ne fais que ça. Tu es partout. Même là, c'est dur de te quitter.

À demain, Soldat.


∞ ∞∞ ∞

Jour 1 | CONNOR

Je suis dans ma piaule et je n'aurais jamais cru que l'envie de t'écrire serait si forte. Pourtant, les mots ne viennent pas...

Je reste là assis sur le matelas sans savoir quoi te dire. Je n'ai jamais fait ça. Écrire un message, me conviendrait mieux, mais c'est impossible. Alors je vais te balancer mes pensées comme elles m'arrivent.

Tu me manques terriblement.

J'ai l'impression d'être dans une autre dimension. Ma vie vient de changer en un claquement de doigts. Mon environnement, mes fringues, mes cheveux...

Je sors de chez le coiffeur. Tu rirais, Amour, si tu voyais la tronche du soi-disant salon. Un bâtiment en tôle ondulée. Un soldat muni d'une tondeuse. Le sabot est réglé sur minimum. En deux minutes, c'était plié. Il ne me reste plus rien de ses mèches, qui avaient repoussé et que tu chérissais tant.

Tu me manques horriblement, Amour.

Je tourne en rond dans ma piaule grand luxe, puisque je suis seul avec un lit d'une place qui grince sous mon corps au moindre mouvement. J'en ai même souri en pensant que si je te baisais sur ce matelas, toute la base en serait informée. Et pourtant, je t'assure que celle de San Diego est immense.

Je vais aller manger. À tout à l'heure, Amour.

∞ ∞∞ ∞

Je reviens du réfectoire gastronomique cinq étoiles et tes petits plats peuvent aller se rhabiller, mon cher mari.

Putain, même mon humour est à chier !

Tu l'auras compris, c'était dégueulasse. Tu as rendu mon palais bien trop fin et gourmand avec tes fameuses recettes. Alors, devoir manger cette soupe immonde, où flottent quelques légumes et un minuscule bout de je ne sais quelle viande, je t'assure que c'est un sacré défi.

Ils m'ont fourni en clope et en préservatifs. Note l'absurdité du truc, ils nous envoient au front, à la guerre, mais on a de quoi se protéger. Je suis sûr que tu dois être en train de grimacer, je les ai replacés dans l'armoire. Ils ne me sont d'aucune utilité.

∞ ∞∞ ∞

Je me fais chier. Je n'ai ni télé, ni livre, et encore moins l'accès à mon téléphone. Je n'ai pas eu le droit de le garder, même sans réseau. Donc impossible de regarder toutes les photos et vidéos que j'avais prises.

Il n'y a pas que la dinde qui sera fourrée à NoëlWhere stories live. Discover now