#CHEF | 98 - JAMES

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— Ce bruit spécial, c'est moi. Une association que tu as faite depuis nos débuts. Il te suffira de les frotter comme Aladdin avec la lampe magique pour formuler un vœu.

— Pour quelqu'un qui ne croit pas au souhait...

— Justement, je n'envisageais plus d'aimer, puis je t'ai trouvé et regarde, je me retrouve marié, alors...

Ma main se pose sur les siennes pour resserrer notre étreinte. Je ne peux lâcher la barre, mais il doit ressentir que j'approuve ses mots.

— On va y arriver, Soldat. On va s'en sortir, parce que notre amour est pur, vrai et tellement intense qu'il ne peut pas nous être retiré.

— Frottons vite tes plaques et espérons que Dieu puisse t'entendre.

Je sais qu'il n'est pas pratiquant, mais visiblement en cas d'extrême urgence une petite prière ne peut pas nuire.

— Ça ne se voit peut-être pas, mais, les derniers mois, j'ai beaucoup discuté avec le haut paternel.

— Tu en as ressenti le besoin.

— Ça me permettait d'évacuer toute cette tristesse, peur et angoisse.

Connor termine sa confidence en posant sa tête contre mon omoplate. Apaisés et heureux, nous sommes restés ainsi pendant quelques minutes.

— Tu veux prendre la barre ?

— Tu me guides ?

— Avec plaisir.

Nous échangeons nos places. Automatiquement, Connor dispose ses mains sur le gouvernail, tandis que les miennes se nouent sur ses abdominaux.

— Il te suffit de maintenir le bateau dans cet axe. Cette aiguille doit indiquer la direction nord, nord-est.

— Ok !

— Tu gardes un œil sur la voile qui doit demeurer tendue avec une bonne prise au vent. Le reste s'effectue tout seul.

Connor est fier comme Artaban en réalisant ce rêve de gosse. Il s'en sort bien et je n'ai qu'à contrôler ses prises de décisions. Ce qui me laisse du temps pour profiter de sa peau hâlée et réchauffée par le soleil.

— Ce n'est pas loyal de me distraire dans mon travail. Je suis responsable de ton bateau. De cet héritage légué par tes parents. J'ai une sacrée pression.

— Tu y arrives très bien, Soldat.

— Tu ne parles pas beaucoup d'eux.

Parce qu'il n'y a pas grand-chose à raconter sans doute.

— Que veux-tu savoir ?

— Quel rapport avais-tu avec ton père ?

— C'était un homme occupé et les seuls moments que nous avons partagés que tous les deux se sont passés à bord de ce voilier.

— Et ta mère ?

— Rien à voir avec la tienne. Elle travaillait avec mon père. En y réfléchissant, c'était leur couple avant moi. C'était un binôme uni avec un enfant. J'ai du mal à percevoir ce lien familial. Les souvenirs que j'ai de nous trois à table sont pour mes anniversaires ou à Noël. Là, ils me consacraient une semaine entière.

— Qui veillait sur toi alors ?

— Ma grand-mère paternelle.

— Elle est toujours en vie ?

Il n'y a pas que la dinde qui sera fourrée à NoëlWhere stories live. Discover now