#SOLDAT | 89 - CONNOR

En başından başla
                                    

— Je confirme, il sourit mélancolique.

— Tu comptes allaiter ? demande ma mère pour sortir mon homme de l'embarras.

Et c'est reparti pour un tour.

La voilà qui nous livre sa réflexion sur les bienfaits et les inconvénients d'un tel acte. Sur les dégâts que ça pourrait causer sur ses seins, qui ne seraient plus aussi fermes ensuite...

Je me déconnecte de cette conversation, qui m'emmerde royalement. Je me tourne vers Mackenzie, qui s'amuse avec le chien en bois que je lui ai offert. À part qu'il s'agit de l'exemplaire que lui a acheté James. Et je me rends compte que Jess n'a pas évoqué une seule fois son bébé. Elle ne parle que de sa petite personne et des maux ou dégâts qu'il ou elle est en train de causer à son corps. Je n'y connais pas grand-chose, mais il devrait commencer à bouger. Au-delà de son ventre, qui s'arrondit de plus en plus, le bébé devrait signaler sa présence, ses mouvements...

Comme si James avait entendu mes réflexions, il me serre la main se trouvant sous la table. À part qu'il se pose les mêmes questions que moi. Mes iris glissent vers les siens et ses lèvres miment un chut. Avertissement dont je me fous, bien sûr. Pensant que je n'ai pas capté ce qu'il me demandait de faire, James exprime sa négation en bougeant la tête de gauche à droite pour que je me mêle de ce qui me regarde. Mais justement, le bien-être de mon frère est ma seule motivation. Et d'autant plus après la discussion que nous avons eue à Noël.

Le regard de mon homme me braque, et il m'est impossible de ne pas comprendre le message. Et pourtant, je lui balance mon fameux sourire en coin et, avant qu'il tente quoi que ce soit, je demande.

— Et le bébé ?

Jess se stoppe aussitôt dans la description qu'elle était en train de détailler à propos de... Je ne sais même pas de quoi elle parlait et, vu la tête de mes parents ou de mon frangin, ça avait l'air bien barbant.

— Quoi ? Le bébé ? elle m'attaque.

Révélant toute l'animosité qu'elle ressent pour moi, ce qui ne va pas calmer mon envie de la mettre devant le fait accompli. Elle vient de commettre une erreur de jugement si elle pense me clouer le bec pour m'empêcher d'obtenir des réponses en montant sur ses grands chevaux.

— Il va bien ?

Je ne capte pas ce qui lui tire cette grimace disgracieuse, qui déforme son visage. Est-ce ma question ou mon ton nonchalant ? Ou bien les deux ?

— Alors ?

— Que veux-tu savoir, Connor ?

Sa façon de me répondre est tout aussi sèche et dure que son regard. J'ai osé la contrarier en coupant son monologue. Je ne suis vraiment qu'un chieur. Je me marre intérieurement face à ma réflexion. Mais la gravité du sujet me ramène aussitôt à ce que je tente de savoir. Pas question que je laisse mon frangin dans cette relation merdique avant que je reparte en mission. Je dois en avoir le cœur net.

— Je veux savoir si le bébé va bien. Ce n'est pas compliqué comme demande, même pour toi.

Ai-je insinué son esprit limité ? Son incapacité à ne pas comprendre les choses ? Bien sûr que oui. Je ne suis pas du genre à cirer les pompes des gens et encore moins quand ceux-ci me sortent par les trous du nez.

— Qu'est-ce que tu sous-entends ?

— Que tu es bas de plafonds et qu'en dehors de toi et de ton nombril rien d'autre ne t'intéresse. Depuis que Dean t'a lancée sur le sujet de ta grossesse, pas une seule fois tu n'as parlé de ton bébé. Tu nous as par contre gratifiés de tous les maux qu'il ou elle te cause. Mais à aucun moment, tu ne te réjouis de devenir mère. Tu n'accordes pas d'attention aux merveilleuses sensations que ça doit être de sentir un bébé bouger dans son ventre. D'imaginer à quoi ou à qui il peut bien ressembler. Tu as commencé à réfléchir à un prénom ?

Il n'y a pas que la dinde qui sera fourrée à NoëlHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin