Il n'y a pas que la dinde qui sera fourrée à Noël

#SOLDAT | 65 - CONNOR

— Je peux vous aider ?

— Sans doute. Je cherche un truc amusant pour une gamine d'un an.

La nana me propose une sélection et je suis tout de suite attiré par un petit chien dont le corps est désarticulé. Je le soulève pour voir comment il fonctionne.

— Très bon choix ! J'en ai vendu un tout à l'heure et la fillette était ravie de son jouet.

Je paye et récupère le sac en papier kraft sur lequel le nom de la boutique est noté.

— Je vous ai agrafé ma carte de visite avec mes coordonnées, si vous avez un souci, n'hésitez pas à me contacter.

Elle est sérieuse ? Son sourire lumineux me répond. Je m'approche d'elle et je lui annonce sous le ton de la confidence.

— Si j'avais été célibataire, on aurait pu passer une bonne soirée. Mais mon cœur ne bat que pour le père de cette gamine d'un an.

Je ne sais pas à quoi est due sa bouche, qui forme un O parfait. La surprise ? Ma franchise ? Est-ce qu'être un gay qui se tape des nanas l'a choquée ?

Je n'attends pas la réponse parce que je m'en fous. Tout ce qui compte, c'est James et Mackenzie malgré ce qu'il croit. Heureux de mon achat, je sors du Hangar.

Je me cale sur un banc pour ne pas rater James, je m'allume une clope. Et patiente en essayant de répéter dans ma tête ce que je vais dire à cette tête de mule pour le convaincre.

Le voilà qui sort du Hangar d'un pas décider. La poussette en mode allongé me renseigne que ma Poupée dort. Je souris face à ma remarque mentale. Comment peut-il douter de mon attachement pour sa fille ?

À la façon dont il serre ses mâchoires, je sais pertinemment qu'il est toujours en colère. La manière dont il marche aussi. Son corps est tendu et le mien le copie. Ça ne va pas être simple de lui faire comprendre mon point de vue.

Je me lève pour m'avancer dans sa direction, j'arrive dans son dos pour le surprendre. Je tiens à voir comment il va réagir alors qu'il ne s'y attend pas.

— Je ne veux pas avoir la responsabilité d'un bébé.

James s'arrête, alerté par ma voix rauque. Je perçois un léger soubresaut tandis que je me rapproche un peu plus de lui. Je résiste à l'envie de me coller à son dos. À celle de l'embrasser dans son cou crispé. James sent mon souffle contre son épiderme et lutte pour ne pas laisser sa tête partir en arrière.

Mes mains vont à la recherche d'un contact avec la peau de ses avant-bras. Mais comme je l'avais envisagé, James ne réagit pas. Il résiste pour ne pas accepter les effleurements que j'effectue avec la pulpe de mes doigts.

Je le connais assez maintenant pour savoir qu'il ne lâchera rien.

Il a besoin d'explications, mais je ne compte pas les lui donner au milieu de ce parvis, où grouille bien trop de monde.

— Tu veux bien qu'on aille à l'appartement pour discuter ?

James n'émet aucune réponse, pourtant son corps ne s'oppose pas au contact entre son dos et mon torse. Mon souffle de soulagement se répercute contre la peau fine de son cou que j'embrasse cette fois-ci. Mon regard inspecte son profil. James a fermé les yeux. Sa pomme d'Adam monte et descend au même rythme que ma respiration erratique.

Dis oui, James, je me répète dans ma tête comme si ma pensée pouvait influencer sa décision.

— James... S'il te plaît, laisse-moi t'expliquer...

— Tu tiens à me démontrer à quel point un enfant est un fardeau pour toi. C'est ça ?

— Mon hypothétique gamin le serait certainement, mais pas le tien.

— En quoi est-ce différent ?

C'est une discussion que nous devrions avoir à l'appartement, mais James ne refuse pas le dialogue et c'est tout ce qui compte.

— Je ne suis pas le père de Mackenzie. La responsabilité de son éducation ne m'incombe en rien.

James se retourne et son regard triste m'interpelle. J'aimerais tant effacer ses ombres ténébreuses, j'aimerais tant voir fleurir son merveilleux sourire. J'aimerais tant l'embrasser, mais ce désir doit attendre. En espérant que je puisse encore le faire après notre échange d'opinions sur ce sujet épineux.

— Tu trouves ? Pourtant quand tu t'occupes de Mackenzie, que tu joues avec elle, que tu lui chantes une berceuse pour l'endormir, que tu penses à caler son doudou contre sa joue pour la rassurer. Tu crois que tu fais quoi ?

— Je fais en sorte qu'elle se sente bien.

— Quand tu décides pour elle, quel dessert elle va apprécier. Quand tu lui apprends à m'appeler papa, quand tu lui achètes un lit pour qu'elle dorme chez toi. C'est quoi pour toi ?

Je suis scotché par les mots de James. Je n'avais pas conscience d'avoir une telle importance dans la vie de cette gamine. Je me sens trembler de tout mon être jusque dans mon for intérieur. Les vagues de chaleur se succèdent, elles m'étouffent, me submergent et m'empêchent de respirer. Je connais le mécanisme qui se met en place. Les flammes lèchent ma peau en surchauffe, je transpire, grelotte, la tête me tourne. Je me sens vaciller...

— Ne panique pas, soldat !

James glisse ses doigts sous mes plaques et crochète ma chaîne en argent pour éviter que je parte. Ou bien que je tombe. Elles tintent en frottant l'une sur l'autre. Je ne sais plus comment laisser entrer l'air dans mes poumons. Sa main glisse sur ma taille, capture mes reins pour que mon corps épouse le sien.

— Respire, Connor. Je suis là. Ouvre les yeux, Marines.

J'entends ses injonctions. Sa paume qui caresse le bas de mon dos.

— Votre ami veut un peu d'eau ?

— Tu as soif, Connor ?

— Vous devriez l'allonger sur le banc et soulever ses jambes. Il est blanc comme un linge.

∞ ∞∞ ∞

➥ Connor se prend la tête avec Théo et lui conseille de s'occuper de son couple et de le laisser gérer le sien. Il a raison ?

➥ Connor souhaite s'expliquer sur les motifs qui font qu'il ne veut pas d'enfants. Il propose à James de se rendre à l'appartement. Bonne idée ?

➥ James énumère tout ce dont Connor est capable de faire pour Mackenzie ce qui lui déclenche une crise d'angoisse. Pourquoi ?

➥ Qui d'après vous propose de l'eau pour aider Connor ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Ce soir, on lira le chapitre de JAMES :

🎭 Quelle coïncidence !

∞ ∞∞ ∞

🎅 Bonne journée, mes Christmas Love, gros bisous 🎄

✨ Kty.Edcall.Autrice ✨