#SOLDAT | 33 - CONNOR

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— C'est du parquet. Regarde comme il est beau. À croire que les feuilles de ces magazines l'ont protégé !

La zone que vient de dégager James est poussiéreuse, mais on aperçoit tout de même les lattes posées en chevron. Il frotte quelques lames qui révèlent le bois ciré.

— Il est magnifique !

— Par contre, ça va être un sacré boulot de tout nettoyer.

— Je vais avoir besoin d'aide. Je ne peux pas virer tout ça à cause de ma jambe et puis je dois assurer mon job au restaurant.

— C'est vrai que l'ampleur du chantier est titanesque.

— Il y aura bien assez à réaliser avec la peinture de tous les murs, la décoration, la rénovation de la cuisine...

— Tu devrais demander à Shannon, elle doit faire appel à ce genre d'entreprise quand elle met en place ses soirées caritatives.

— Bonne idée.

Je jette un dernier regard à ce qui va devenir mon nouveau chez moi et je talonne James pour retourner au restaurant. Arrivé dans la salle, je me pose sur une banquette et appelle ma mère.

James avait raison, elle connaît une société de nettoyage et s'occupe de les contacter pour qu'ils interviennent au plus vite. Ma mère est heureuse d'entendre mon engouement en parlant de cet appartement.

— Il sera parfait une fois débarrassé de tout ce bordel.

— Alors, je m'en occupe tout de suite.

Voilà une bonne chose de réalisée. James revient avec deux cafés et s'assoit en face de moi.

— Tu as de quoi le meubler ?

— Non, je vais devoir m'en occuper. Tu sais s'il y a une recyclerie dans le coin ?

James ébauche un sourire tout en regardant sa tasse.

— Je peux savoir ce qui t'amuse ?

— Toi ! Tu es surprenant.

— Pourquoi ? Parce que je préfère acheter des meubles qui ont déjà vécu ?

— C'est une belle démarche que je ne peux que cautionner. Je connais l'endroit idéal. Si tu le souhaites, on va y faire un tour après le service.

— C'est une super idée. Je vais noter ce dont j'ai besoin pour meubler mon « studio ».

— Tu voulais que je te dise quoi ? Que c'était un appartement de soixante mètres carrés comprenant une chambre et une vraie cuisine ? Et me priver de te faire la surprise ?

— Tu as dû bien te marrer en voyant ma tronche.

— Au contraire, j'étais heureux de t'offrir ce cadeau.

— En parlant de ça, tu ne m'as pas dit le montant du loyer. Car ça n'a plus rien à voir avec le prix à payer pour un studio, je suppose ?

Décidément, James n'en finit pas d'arborer ce sourire malicieux. Il me prépare quoi encore ?

— Qu'est-ce que tu as de nouveau manigancé ?

— J'ai pensé que l'on pourrait inclure une partie du loyer dans ton contrat d'embauche.

— Tu ferais ça ?

— Je dois en parler avec mon comptable pour savoir sur quelle somme on peut tabler, mais à mon avis on doit pouvoir faire moitié, moitié. Ça te conviendrait ?

Il n'y a pas que la dinde qui sera fourrée à NoëlWhere stories live. Discover now