#SOLDAT | 27 - CONNOR

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Les hommes sur le canapé s'agitent et Brian demande aux autres soldats de revenir dans la pièce. Mon chef me voit en train de mettre en joue cette mère et il m'ordonne de reculer.

Ce n'est pas une femme !

Tu en es sûr, Connor ?

Oui ! Regarde sa main !

J'ai à peine terminé ma phrase que l'homme planqué sous la burqa sort un couteau et le plaque contre la gorge de la gamine qui relâche son biberon et se met à pleurer. Sa mère, la vraie, assise sur le canapé, hurle et essaye de se lever. Elle en est empêchée par un homme qui doit être son mari, l'autre plus âgé tente de s'adresser dans sa langue natale avec celui qui est dissimulé sous le vêtement noir.

Qu'a-t-il dit ?

Mon Chef interroge un soldat parlant leur langue.

Il propose de prendre sa vie au lieu de celle de sa petite fille.

Demande-lui de se rasseoir et de nous laisser faire.

Notre interprète échange avec le vieil homme qui s'exécute. Du coin de l'œil, je vois un de nos soldats se pointer par-derrière notre ennemi. Il place son index sur sa bouche pour nous intimer au silence. Je ne maîtrise pas ce qu'il prépare, mais je sens qu'il va lancer l'offensive. Je ne sais pas ce qui est le plus approprié comme technique. Tout ce qui m'importe, c'est que la petite s'en sorte ainsi que le reste des civils et bien sûr qu'il n'y ait pas de blessés dans nos rangs.

En l'espace d'une seconde, tout est terminé. La lame du couteau tranche sa gorge, projetant des éclaboussures sur la gosse, sur mon visage et celui de Brian. La mère de la gamine se lève aussitôt et récupère sa fille avant qu'elle ne termine au sol quand les bras de l'homme la lâchent en perdant la vie.

Bien vu, soldat Williams, tu as assuré.

J'ai sauvé cette gamine, que je retrouve souvent la nuit dans mes cauchemars. Son visage et son petit corps recouvert de sang sont ancrés en moi. Elle pleure. Ses yeux verts transpercent ce rideau gore pour se planter dans mes iris effarés.

Son regard ne me quitte pas depuis deux ans.

∞ ∞∞ ∞

Les premiers rayons du soleil ont remplacé ceux de la lune. J'ai chaud. Terriblement chaud. Ma peau est recouverte d'un film de transpiration. Je tente de dégager les draps, mais apparemment mon corps s'en est déjà débarrassé.

— Arrête de gigoter, me demande une voix rauque.

Je rêve encore ? Brian serait-il là à mes côtés ?

Non, ce n'est pas possible. Pourtant je sens bien quelqu'un qui épouse mes formes.

— Brian ?

Le corps, se trouvant dans mon dos, se crispe. Je rouvre les yeux et m'aperçois que je suis dans ma chambre. A la maison. Je suis rentré. Je frotte mes yeux pour effacer les images qui restent gravées sur mes iris. Putain de cauchemar. Je tourne vigoureusement la tête vers la voix qui m'a ordonné de ne plus bouger.

— James ?

— Heureux que tu te souviennes de moi, me répond-il un brin vexé.

— Qu'est-ce que tu fous dans mon lit ?

Je tourne mon corps vers le squatteur. Ma hanche coulisse contre son bassin. James n'ose plus bouger ni respirer. Les traits sur son visage se sont crispés instantanément.

Il n'y a pas que la dinde qui sera fourrée à NoëlWhere stories live. Discover now