#SOLDAT | 23 - CONNOR

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— Merci, je t'aime.

— Je t'aime, mon fils. Allez, file le rejoindre. Il est encore dans la cour à se poser des questions.

Je sors aussitôt en récupérant mes béquilles au passage.

Ma mère a bien analysé la situation et je vais essayer d'en tenir compte. J'ouvre la porte et m'assois à l'arrière. Je surprends, James, en train de se caresser par-dessus son pantalon. Je sais ce qu'il doit ressentir et il est tellement concentré sur le plaisir qu'il s'accorde qu'il ne m'a pas entendu.

— James... Je vais venir au restaurant avec toi. Laisse-moi t'aider.

Le beau brun arrête ses mouvements et cherche autour de lui sans penser à regarder derrière lui.

— James !

Je hausse un peu le ton de ma voix qui reste rauque. Le voir se palucher même par-dessus son pantalon n'a rien arrangé à mon état.

— Connor ?

— Qui d'autre ?

— Que fais-tu dans la bagnole ?

— Je cherche une banquette confortable pour...

— Arrête de raconter des conneries.

Ok... Je repense au bon sens de ma mère. James est paumé, rien ne sert d'en rajouter.

— Laisse-moi t'aider.

James ne me quitte pas du regard. Cet échange est puissant. Chacun y apportant sa dose de frustration.

— Je n'ai pas rêvé, alors...

— De quoi parles-tu, James ?

— Tu as bien sous-entendu dans ta phrase anodine, que tu voulais me branler ou me sucer.

— Je suis ton homme pour l'un comme pour l'autre si tu le désires. Mais je n'ai rien insinué de tel en proposant de t'accompagner au restaurant.

Ses pommettes deviennent rouge écarlate et James fuit mon regard. Alors j'avance mon corps vers le siège avant.

— Tu as pensé que te voir en train de te branler. Je...

— Tu m'as vu me caresser ?

— Oui.

— Et pourtant tu n'as rien insinué ?

— Je comprends que ça te paraisse invraisemblable, venant de moi. Mais j'ai discuté avec ma mère et... 

James sursaute et je crains l'affaire d'une seconde qu'il ne se cogne encore une fois la tête.

— Tu as échangé sur quoi avec Shannon ? s'alarme-t-il.

— Elle a capté qu'il se passait un truc entre nous.

— Impossible ! On a été prudent. Quoi que... 

— Les mères ressentent ce genre de chose. Elle savait que j'étais gay avant même que je le comprenne. Elle m'a toujours écouté, aidé à accepter, m'a poussé à faire face et à ne jamais renier celui que je suis.

— Mais, moi, je ne suis pas...

— Tu ne l'es pas, je te l'assure.

James est surpris par mon aveu. Il s'attendait sans doute à ce que je lui balance son nouveau statut à la tronche. Et sans la discussion avec ma mère, c'est sans aucun doute ce que j'aurais fait.

Il n'y a pas que la dinde qui sera fourrée à NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant