#SOLDAT | 19 - CONNOR

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James : Tu es allé sur mon compte Instagram ?

Connor : Je me suis même abonné.

Je le laisse vérifier et découvrir mon profil.

James : C'est toi le « BG Pâtissier ».

Connor : Tu aimes ? Et ma description, ça claque, non ?

Le voilà reparti sur mon compte à tous les coups pour repérer ce que j'ai apposé comme portrait.

« Marines un jour. Marines toujours. Retour à la vie civile, je m'entoure de choux, de guimauves... Venez découvrir mes créations ».

J'ai posté la photo de ma tarte aux pommes récupérée dans le portable de ma mère ainsi que les trois entremets conçus pour le restaurant de James que j'ai tagué d'ailleurs.

James : Tu as réalisé tout ça depuis que tu es parti ?

Connor : Ça va ! Ce n'est pas compliqué. Alors comme ça mon dessert cartonne ?

James : Oui, il y a de bons retours !

J'en ai marre d'écrire, je préfère lancer l'appel.

— Salut, je t'avais manqué, je me marre.

— Pas vraiment vu que tu es parti il y a à peine une heure et demie.

— Bon, grincheux, tu as vu ça, des gens ont réservé pour venir le goûter. Je te l'avais bien dit, que j'allais booster ton menu, tes clients et ton restaurant. Pari tenu ! Et ce n'est qu'un début.

— Comment ça ?

— Je fourmille d'idées. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi créatif !

Le silence me renvoie le vide en écho et je me demande ce qu'il lui arrive.

— Tu as changé d'avis, c'est ça ?

— À quel sujet ? me répond-il l'esprit ailleurs.

— Tu ne veux plus que je bosse pour toi ?

— Je dois y réfléchir...

— Tu n'as même pas les couilles de me le dire. T'es vraiment un connard !

Je raccroche et balance mon nouveau téléphone sur le matelas de mon lit. Ce mec est une véritable girouette. Ma main calée sous ma tête, je regarde le plafond de ma chambre. Il me fait tourner en bourrique et son attitude me gonfle. Qu'il aille au diable avec son restaurant.

Je n'ai pas besoin de lui.

Connor : Je t'interdis de reproduire mes desserts. Ce sont mes créations.

Voilà qui est dit. Il veut jouer au con, on va être deux.

Je me lève et vais voir si ma mère a besoin d'aide. Elle se trouve dans la cuisine et discute avec une amie au téléphone. Elles échangent sur la fête de Noël et l'organisation du marché qui aura lieu ce week-end.

Ma mère ouvre le four et une bonne odeur de cannelle en sort. Je lui prends le torchon des mains pour retirer les deux grilles de petits gâteaux. Je les pose sur l'îlot central. Ma mère me désigne le frigo. Je l'ouvre et deux nouvelles plaques attendent de cuire. Je remplis le four et enclenche le minuteur.

Mackenzie gazouille dans son siège et je la récupère pour lui montrer les fameux biscuits de Shannon. C'est ma mère qui m'a transmis sa passion pour la pâtisserie. Je passais des après-midi entiers à réaliser des gâteaux avec elle, ce qui alimentait la colère de mon père envers moi qui aurait préféré que je joue au foot américain comme frère.

Il n'y a pas que la dinde qui sera fourrée à NoëlWhere stories live. Discover now