Chapitre 64 : Epilogue, partie 2

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Olympe

Il vient le moment pour les avocats de défendre chacun sa partie. Le mien me défend corps et âme, en citant à nouveau tous les faits dans les moindres détails, tout ce que j'ai enduré psychologiquement, toutes les séquelles encore présentes, le fait que je sois suivi par une psychothérapeute pour pouvoir apaiser mes nuits, chaque pas que je fais, chaque rencontre, chaque message ou appel, chaque fois que je suis seule chez nous, sans craindre que tout cela recommence. Il y met toutes les émotions possibles, jusqu'à faire pratiquement pleurer le jury. Le sien tente de sauver les meubles, il a bien compris qu'il y avait trop d'accusation fondées et prouvées. Il tente tout de même de jouer sur le côté affectif de Victor qu'il aurait envers moi. En revenant également sur son passé et le fait qu'il a perdu son père à 3 ans, qu'il a eu une éducation d'enfant unique ou il faisait la loi chez lui, qu'il était enfant roi et j'en passe. Une fois les deux discours terminés, le jury se retire pour délibérer.

Nous sommes vendredi fin de semaine éprouvante et intense. C'est le dernier jour, le jour du verdict final. Chaque accusation est dite et pour chacune d'entre elles, il est reconnu coupable. Elle est reconnue de complicité par pression amoureuse. Et là, le verdict tombe. Il écope de 5 ans de prison ferme, d'une amende de 40 000 euros, d'une mesure d'éloignement et une interdiction de contact concernant moi et tous mes proches. Son seul moyen pour nous contacter sera de passer par nos avocats. Il a interdiction de nous envoyer un intermédiaire ou encore d'être dans la même ville que nous. Elle écope d'un an de prison avec sursis et de 5 000 euros d'amende.

Le verdict est tombé, à ces mots je fonds en larme. Le calvaire est enfin terminé, une bonne fois pour toute, je vais enfin pouvoir aller de l'avant. Le travail avec ma psychothérapeute gestalt est encore long mais je sais qu'un jour je verrais le bout du tunnel et que je n'aurais plus aucune séquelle. Ce jour est loin, mais ce jour arrivera et je m'en fais la promesse. Je vais pouvoir pleinement me concentrer sur mon enfant, lui apporter joie, bonheur et sérénité.

Tout le monde se retrouve à la maison pour fêter ça. Nos parents respectifs également. Les miens sont soulagés, ils m'avaient pourtant prévenu, tout ceci aurait pu être évité. Mais l'important c'est que tout soit désormais terminé et derrière nous. Cette pression pesante sur mes épaules va pouvoir enfin évacuer les prochains jours, le temps d'avoir pleine conscience du verdict et que c'est bien réel.

Nos parents ont préféré prendre une petite maison en location tous les quatre ensembles. Ils ne veulent pas nous déranger quand le bébé sera né. Mais en attendant, ils passent leurs journées avec nous. On en profite, cela fait longtemps qu'on ne les avaient pas vus et ils s'entendent tous très bien alors autant profiter. Ils mettent tous la main à la patte, pour m'éviter au maximum de bouger et de courir un risque supplémentaire. Ils sont adorables, mais je déteste me sentir comme une assistée, à ne rien pouvoir faire et surtout rien le droit de faire. Dès que je me lève, on me rassoie. Sachant que je vais faire pipi toute les 3 secondes je vous laisse imaginer...

En route pour le dernier rendez-vous avec gynécologue, cela annonce la fin. Je lui informe de quelques douleurs depuis la fin du procès. Il pense que c'est une chute rapide d'émotion diverse. Il ne s'en inquiète pas spécialement, mais me conseil tout de même de ralentir les ascenseurs émotionnels et me détendre jusqu'à la fin.

On rentre plus serein chez nous. Un charmant mélange d'étoiles dans les yeux, de stress pour l'accouchement et de hâte pour la rencontre de notre mini nous.

Une gêne se fait tout de même ressentir, la même que celle présente chez le gynécologue. J'essaie de suivre ces conseils et me détendre. Après tout si pour le médecin tout va bien, je n'ai aucune inquiétude à me faire. Seulement relâcher chaque muscle et apprécier ces dernières semaines avant la rencontre.

Je m'installe tranquillement sous la pergola, Jaspe vient me rejoindre et me tenir compagnie, toujours accompagné de ses ronflements. Mon cher et tendre colocataire prépare le repas, il essaie de varier au mieux mes plaisirs. La nourriture liquide devient un vrai calvaire mais s'il faut en passer par là pour mettre au monde le fruit de notre amour, je le referai sans hésiter. Je sais qu'il ne me reste plus très longtemps à tenir et que le plus gros est fait. J'apprécie donc ce repas plus facilement.

Le repas n'est pas terminé que la gêne s'accentue et devient plutôt une douleur. J'essaie de ne pas trop m'affoler. On m'avait prévenue que la fin de grossesse n'était pas forcément une partie de plaisir. Lysandre m'accompagne à la salle de bain et me fait couler un bon bain chaud. Cela devrait aider à me détendre et atténuer angoisse qui monte en moi.

Ly essaie de garder son calme et ne pas stresser afin d'éviter de me transmettre plus d'inquiétude. Il tente d'intérioriser, je le vois bien. Il me soutien comme il le peu mais je lis bien sur son visage que l'inquiétude est présente et s'accroît au fil du temps. Il me met quelques bougies dans la salle de bain, éteint la lumière et met de la musique plutôt d'ambiance style Jazz. J'apprécie ce moment malgré les douleurs toujours présentes. Je me concentre sur l'ambiance de la pièce et vide mon esprit.

Cela fait 30 minutes que je garde mon calme et tente de rester calme et apaisée. Mais les douleurs deviennent de plus en plus fortes au point de pousser quelques gémissements désagréables de plus en plus souvent. Ly décide d'appeler le gynécologue afin de lui expliquer la situation, être sûr que tout est normal. Avec ces derniers mois intensifs, nous avons tendances à paniquer rapidement et à priori le médecin prend le même chemin que nous. Il nous conseils de revenir rapidement à l'hôpital afin de refaire des examens et vérifier la progression de la grossesse.

Je me sèche et me rhabille avec de l'aide. Nous partons avec hâte à l'hôpital où nous attends le gynécologue. Je m'installe sur la table d'examen. Palpation, échographie externe et interne s'en suit. Une chambre m'est attribuée, je suis gardée sous surveillance. Le médecin n'a pas l'air très confiant, je le vois bien sur son visage. Des infirmières m'aident à me mettre sur un fauteuil pour m'emmener jusqu'à ma chambre quand le médecin discute avec Lysandre. Tous deux ayant un regard pas très rassurant en ma direction. Si c'est maintenant que je dois garder mon calme, cela va être compliqué. La panique commence à me gagner.

Lysandre arrive dans la chambre peu de temps après moi.

— Que se passe-t-il ? Lui demandais-je avec hâte.

— Le médecin te garde en observation de prêt. Au cas où la situation se complique et qu'il faille intervenir. Me répond-il inquiet de ma réaction.

Et pour cause, la panique me gagne, mon souffle devient cour, des picotements dans les doigts arrivent, je m'affole. Et les douleurs suivent de plus belle. Je gémis de douleurs, me tords, souffle puis hurle. Un calvaire commence. Lysandre appelle précipitamment le personnel rempli de doute et de peur. Ils arrivent en trombes.

— Mon inquiétude est confirmé. Son corps a subi trop de stress. Souffle-t-il. Nous devons l'emmener au bloc, maintenant ! Crie-t-il à ses collègues.

Tout le monde cour dans tous les sens sans prêter attention ni à moi ni à Lysandre ou l'on peut lire de la peur sur nos visages. Nos doigts se lâchent, ainsi que nos regards terrifiés. Il se passe la main dans les cheveux, plus inquiet que jamais.



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Sous son empriseWhere stories live. Discover now