Chapitre 55 : Mon artiste

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Lysandre

Je ne suis vraiment pas très fufute... Comment ai-je pu être aussi débile pour croire qu'à un mois de l'opération elle aurait pu supporter ce week-end sans séquelle... Je me suis emballé bien trop rapidement. C'est ma faute si elle est dans cet état, maintenant elle va mettre des jours voir des semaines pour ne plus avoir mal. Et elle qui ne me disait rien et pensait que je ne verrai pas sa souffrance. Elle croit faire partie du décor ou quoi ? Je l'observe, l'analyse, surveille que tout aille bien. Elle ressemblait à une mouette mazoutée, comme si elle avait été trempée dans le pétrole qui avait séché et qu'elle devait marcher quand même...

En attendant à quoi ça sert que Ducros il se décarcasse si ça ne change rien. Toutes les démarches ont été faites concernant Victor et Evy mais rien ne bouge. J'ai vraiment hâte que tout ça s'arrête, car si rien ne se fait, dans peu de temps je vais m'en charger et ce ne sera pas la même donne.

— Tu sais, j'ai réfléchi ! Tu as l'honneur d'avoir à tes côtés, pratiquement chaque jour et chaque nuit, une artiste !

— Oh ! Qu'est-ce que tu vas me sortir ? Lui demandais-je intrigué.

— Quand je vais aux toilettes je suis un orchestre a moi toute seule et peint une magnifique cuvette d'art !

— Aïe, je crois vraiment que ce week-end t'a achevé. Heureusement tu es dans le lit alors reposes toi et dort, ça vaudra mieux. Dis-je en rigolant, elle prend quand même sacrément bien sa maladie avec humour.

Le week-end à Disney aura au moins eu le mérite de la faire dormir sans aucune insomnie ou mauvais cauchemar cette nuit. Elle n'a même pas entendu mon réveil sonner. J'ai comme l'impression qu'elle va également rater son rendez-vous de kiné. Elle est partie pour une hibernation à durée indéterminée.

Je n'en mène, tout de même, pas large et m'écraserai bien dans le lit également. Les attractions c'est sympa mais seulement sur l'instant présent, maintenant là de suite, mon corps sent qu'il vieilli et approche à grand pas la trentaine. Arf ! Comme on dit, pas de repos pour les braves. En route vers le boulot.

Pour le coup j'ai été mauvaise langue, Olympe est bien présente pour son rendez-vous de 10H, avec la gueule enfarinée mais à l'heure. Sa tête me fait avoir un petit rictus, qu'elle ne manque pas et fronce les sourcils.

— La nuit a été un peu trop courte ? Lui dis-je toujours avec un petit sourire.

— Disons que dix heures de plus ne serait pas de refus. Mais mon kiné en a décidé autrement.

— Pour votre bien mademoiselle, toujours pour votre bien.

— Oui et bien là, maintenant, tout de suite, je n'en suis pas très sûre... Adam m'a demandé de passer le voir mercredi au bureau. Je te tiendrais au courant.

— Ah chouette ! Sûrement du nouveau, enfin.

Ou en tout cas je croise tout ce que je peux pour que ce soient des nouvelles positives. Il serait temps que la roue tourne enfin pour elle. Et qu'on puisse profiter à fond sans être dérangé par une personne à la mentalité dérangée. Il ferait bien d'aller se faire rebrancher quelque câble du cerveau celui-là.

Métro, boulot, dodo. Je boss la journée, prend soin de ma chérie le soir, joue avec ma nièce, surveille les alentours et dès que j'ai du temps à perdre j'aide ma sœur pour retrouver un travail. Olympe a besoin de se reposer, son corps met plus de temps que nous pour récupérer. Aujourd'hui je lui ai décalé son rendez-vous à l'après-midi ainsi que celui de vendredi. En plus ce matin elle voyait Adam, elle va pouvoir me raconter.

— Alors marmotte ! Trois jours que tu te reposes, ça va mieux ou les réveils restent difficiles ?

— J'ai toujours envie d'hiberner si c'est la question.

Sous son empriseМесто, где живут истории. Откройте их для себя