Chapitre 50 : Nouvelle maison

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Olympe

Je ne réponds pas à cette dernière phrase. Je comprends ce qu'il fait et essaie de faire. Mais je suis quelqu'un qui aime le contrôle et là ce n'est plus moi qui gère la situation. Je ne suis pas à l'aise avec ça. Je n'ai plus la main mise sur la situation et je ne suis pas sûre que ce soit une bonne chose. S'il apprend que d'autres sont au courant je ne sais pas quelles peuvent être ses réactions. Plus de harcèlement ? Revenir chez moi ? Ou encore rentrer par effraction chez moi pour me faire encore plus peur ? De quoi serait-il encore capable ? Je ne dois pas stresser ou trop penser mais la tâche s'annonce plus compliquée que prévue. Ce retour s'annonce compliqué. J'ai peur de l'avenir, j'ai peur de demain, j'ai peur de ce qu'il va arriver. Lysandre glisse sa main sur mon épaule. Il a sûrement compris que je n'étais pas rassurée de la situation mais que je ne pouvais pas lui en vouloir pour autant et que j'étais dans une impasse sans pouvoir bouger. Je réponds à son geste en apposant ma tête contre son poignet et en prenant sa main dans la mienne. Nos mains se serrent et je laisse échapper une larme ruisselant le long de ma tempe à son poignet. Je ne peux la contrôler, je suis psychologiquement fatiguée. La pression de la maladie, la pression de la société d'aujourd'hui, la pression de ce harcèlement sans fin. Trop de pression à gérer seule, il est temps, je pense, de me laisser aller. D'accepter de m'ouvrir aux autres, d'accepter que je ne sois pas surhumaine et que j'ai besoin d'aide pour supporter toutes ces pressions. Être moins rigide et savoir perdre le contrôle.

— Je te fais confiance. Acceptais-je enfin de lui accorder. A ces paroles je sans sa main se resserrer sur la mienne.

Le taxi arrive jusque chez moi. Charlie m'accompagne le temps que Lysandre aille rechercher Jaspe et dise bonjour à sa sœur. Ils ne veulent pas me laisser seule pour mon retour. Ma compagnie n'est pas très bonne mais ils n'ont pas l'air de vouloir s'en préoccuper. Je crois que je n'ai pas le choix, ils ne veulent pas me lâcher les baskets malgré mon sale caractère et j'en suis rassurée. J'ai toujours peur de rentrer chez moi, peur de franchir la porte et de découvrir peut-être de mauvaises surprises. Je ne connais pas l'étendue de ses capacités dans le domaine de terrifier quelqu'un. Je ne sais pas jusqu'où il est prêt à aller pour me harceler, me faire peur, me garder sous son emprise. Mais après avoir franchi encore et encore de nouvelle épreuve, j'ai enfin compris ce que voulais dire être seule. Je m'auto infligeais cette solitude par crainte. Aujourd'hui je ne suis plus seule.

Au retour de Lysandre ils se passent le relais. Charlie s'en va pendant qu'il reste.

— J'ai l'impression d'être un enfant qu'on doit garder... Cette sensation est insupportable. Dis-je quand les deux sont encore présent.

— Vois avec Lysandre pour qu'il te donne le biberon alors crie Charlie avant de partir en rigolant. Ce qui fait bien rire tout le monde d'ailleurs. Je reconnais bien là Charlie.

— On va attendre un peu que tu sois en forme pour ça hein ! Rajoute Lysandre en rigolant à son tour.

— Vous me faites rire tous les deux, ça fait du bien au moral mais pas au corps. Si on pouvait attendre un peu avant de refaire mes abdominaux ce serait génial ! Mais je vous aime quand même. Ajoutais-je le sourire aux lèvres.

— Oh oui, pardon ! Désolé, mais ça fait du bien de t'entendre rire. Me dit-il.

— Tu veux bien m'aider à aller au lit ? Le trajet m'a épuisé et je n'ai pas faim... Je sais qu'il est 20H et que tu n'es sûrement pas fatigué. Tu peux rester dans le salon regarder la télé si tu préfères.

— Hors de question. Je te mets au lit et j'y reste aussi. Tu m'as bien trop manqué pour que j'aille sur le canapé. Que tu le veuille ou non ce soir ce sera la position de la petite cuillère et je ne te lâcherai pas.

Sous son empriseWhere stories live. Discover now