Chapitre 70

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Elles étaient à peine de retour dans la voiture, Nyhla au volant, quand le téléphone de Lexa sonna.

- Woods.

Elle écouta un moment avant de tendre l'appareil à Ontarie.

- C'est Lincoln. Vous voulez bien lui donner l'adresse de votre sœur ? il a réuni quelques informations pour nous et j'aimerais qu'il soit présent quand on ouvrira notre dernier cadeau.
Ontarie hocha la tête et donna rapidement l'adresse à Lincoln.
Quinze minutes plus tard, Ontarie les fit entrer dans un salon petit mais confortable d'un appartement de Chelsea. Un canapé accueillant, des fauteuils, quelques plantes vertes dans une alcôve sous la fenêtre, l'ensemble était chaleureux, bien différent des appartements et des chambres d'hôtel dans lesquels  les agents passaient leur temps.
Lexa remarqua avec satisfaction un espace de travail avec un bureau et un système informatique haut de gamme. Elle demanda :

- Nous pourrons l'utiliser pour visionner les enregistrements que Linconl a rapportés ?

- Bien sûr, répondit Ontarie avec un sourire. Aussi longtemps que c'est vous qui payez en cas de casse.
Lexa sourit à son tour.

- Je vous mets ça noir sur blanc.

- D'accord, répondit-elle en se dirigeant vers la cuisine. Quelqu'un veut du café ?

Tout le monde acquiesça. Alors qu'elle préparait la machine, l'interphone sonna.

- Nyhla ? Tu veux bien répondre ?

Nyhla décrocha l'interphone.

- Oui ?

- C'est Lincoln.

- 3 cc.

Un instant plus tard, elle ouvrit la porte de l'appartement à Lincoln. Il salua tout le monde avant de s'installer.

- Je suppose que je dois commencer, dit Lexa en s'asseyant près de Clarke sur le canapé.

Ontarie dégagea le centre de la table basse, Lexa y déposa l'enveloppe et l'ouvrit. Elle plaça devant elle deux photographies pour tout le monde les voit. Ils se penchèrent pour bien les observer.
Elles étaient aussi prises au téléobjectif, mais la première, prise de jour, était d'excellente qualité ; son visage et celui de Clarke étaient parfaitement reconnaissables.

- Comment......? s'exclama Nyhla.

- C'est la terrasse derrière la maison de ma mère, expliqua Lexa, impassible, à l'adresse d'Ontarie. ( Intérieurement, elle enrageait littéralement.) Ça a été pris à environ 8 heures du matin le dernier jour à San Francisco.

- Salauds, murmura Clarke.

Elle frissonna, soudain glacée. Ce n'était pas tant que quelqu'un ai regardé qui la gênait ; c'était surtout qu'elle et Lexa aient été photographiées dans un moment intime, un moment dont elle se souvenait parfaitement.

- Je n'ai pas vraiment envie de partir.

- Être avec toi rend le reste du monde très différent.

- Nous ne sommes pas forcées de laisser cette impression ici, tu ne penses pas ?

- Non. Nous ne sommes pas obligées. Faisons en sorte de ne pas le faire.

C'était un moment qu'elle ne voulait jamais oublier. Ça l'ennuyait énormément que quelqu'un ait été le témoin de quelque chose d'aussi beau, quelqu'un qui essayait d'en faire quelque chose de laid.

- Je me demande où ils étaient ? dit-elle aussi calmement que possible.

- N'importe où, répliqua Lexa platement. Un toit, un appartement de la rue en face, en haut d'un putain d'arbre, n'importe où avec une vue dégagée. Si j'avais su à ce moment-là ce que je sais maintenant, j'aurais fait beaucoup plus attention à cette possibilité. Je n'ai pas du tout pensé qu'un photographe pouvait nous traquer.
Lexa se frotta les tempes, la douleur revenait en force. Clarke remarqua son geste et entendit dans sa voix les reproches qu'elle se faisait. Inquiète, elle se tourna vers elle et combattit son envie de la toucher. Une fois que tout ça sera fini, elle va prendre des vacances.

Garde Du Corps avant toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant