Garde Du Corps avant tout

Chapitre 50

- Elle est avec vous ?

- Oui, Commandant, elle est ici, répondit Nyhla en bondissant sur ses pieds, presque au garde-à-vous.

- Il y a quelqu'un d'autre ?

- Non, Commandant.

Les directives sont pourtant claires, songea Nyhla avec appréhension, il devait toujours y avoir au moins trois agents pour encadrer Wanheda dès qu'elle sortait. Elle savait parfaitement que la fille du président n'était pas suffisamment protégée et que c'était de sa faute.
Et voilà, je vais me retrouver à faire de la paperasse derrière un bureau, si j'ai de la chance.
Chaque sortie publique de Wanheda était précédée par des semaines de préparation. C'était essentiellement un travail de bureau, taper des rapports pour coordonner toutes les forces de sécurité nécessaires, préparer les plannings pour tout le personnel, faire et refaire les itinéraires de départ et d'arrivée, repérer tous les endroits où il faudrait s'arrêter, tout ça pour tous les jours du voyage. Cette procédure générait des montagnes de papiers. Y être assigné était comme une condamnation à mort pour tout agent qui souhaitait rester sur le terrain.
Nyhla attendit que le couperet tombe.

- Elle est en sécurité.

- Oui, Commandant.

- Décrivez-moi le terrain.

- L'océan devant, un grand bâtiment à gauche, heu.... ça doit être le Fort Mason, l'embarcadère et le quai à droite, plutôt déserts à cette heure, et la rue derrière nous. Personne dans les environs. Contact peu probable avec des civils.

- Très bien, restez sur le qui-vive, Nyhla.

- Compris.

- Passez-lui le téléphone, s'il vous plaît.

Clarke prit le téléphone que Nyhla lui tendait.

- Allô ?

- Tu ne réponds pas sur ton portable.

- Je sais.

Lexa avait l'air plus inquiète qu'en colère. Clarke se détourna légèrement tout en sachant que Nyhla ferait de son mieux pour ne pas écouter la conversation. Ce n'est pas comme si elle ne soupçonnait rien. Comme les autres d'ailleurs. Mais soupçonner et savoir sont deux choses très différentes.

- Pourquoi ? Tu n'as ni radio ni biper, si tu ne prends pas ton téléphone, tu sais très bien qu'on sera incapable de t'aider, c'est dangereux...

- Je l'ai pris, au cas où. Je ne l'ai pas allumé.

Il faisait complètement nuit maintenant, les rayons de lune luisaient faiblement sur l'eau noire. Je sais que je peux appeler en cas de problème.

- Merci.

- Comment savais-tu que j'étais sortie ?

A l'autre bout du pays, Lexa regardait par la fenêtre les feux de signalisation d'un avion qui clignotaient dans le ciel à l'approche de l'aéroport.

- Je ne savais pas où tu étais. Comme tu ne répondais pas sur ton portable, j'ai appelé la maison et j'ai eu Octavia. Elle est allée voir à l'étage et m'a dit que Nyhla et toi n'étiez plus là.
Vous n'étiez pas non plus dans la chambre.
Clarke éclata de rire.

- Tu n'as quand même pas cru que.....?

- Non.

- Ce n'est pas de sa faute.

Après un silence, Clarke ajouta :

- Lexa, ce n'est pas de la faute de Nyhla. Je ne lui ai pas laissé le choix.