Chapitre 5

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Lincoln fut un peu surpris de voir Lexa le dimanche matin. Le rapport de la veille disait que c'était elle qui avait retrouvé Wanheda après l'avoir traquée une grande partie de la nuit dans New-York. Bizarrement, elle n'avait pas fait de rapport sur ce qui s'était passé dans le club. Il la salua tandis qu'elle se servait un café et le rejoignait au poste de commandement.

_ Depuis quand êtes vous sur cette mission, Lincoln ? demanda t-elle en s'adossant au mur.

_ Depuis le début du mandat du président, répondit-il.

_ Et tout a été hors de contrôle dès le début ?Il réfléchit un instant. Qui allait-il mettre dans le pétrin s'il répondait franchement ? Il haussa les épaules.

_ C'était pire. Au moins la nuit dernière nous l'avons trouvée. Il y a eu une demi-douzaine de nuits et un week-end entier pendant lesquels nous ne savions pas du tout où elle se trouvait.

_ Bon dieu, comment avez-vous fait pour garder ça secret ? 

_ Elle n'est pas stupide. Elle sait très bien que, sans nouvelles, nous devons déclencher l'alarme, alors elle nous appelle régulièrement depuis des téléphones publics pour nous dire que tout va bien. Et pendant ce temps, on court partout comme des cons en essayant de la retrouver.

_ Pas de répercussions ?

_ Elle mène son père par le bout du nez. Si quelqu'un se plaint d'elle, et que ça arrive aux oreilles du président, il vaut mieux que ce soit sérieux ou alors vous pouvez chercher un nouveau boulot. Et il n'a pas l'air de penser que de nous mener en bateau soit très sérieux.

_ Moi si. Comme nous ne recevrons aucune aide de ce côté, il va falloir resserrer la surveillance sans pour autant l'étouffer, ou bien elle tentera encore de nous balader.

_ Je crois que tout le monde a compris le plan.

_ Vérifiez qu'ils s'y tiennent.

_ Oui, madame.


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A trois heures cet après-midi-là, Clarke émergea de son immeuble pour s'engouffrer rapidement à l'arrière d'une voiture noire banalisée garée juste devant la porte. Lexa l'attendait à l'intérieur. Pour le vernissage,Clarke avait choisi de porter une robe noire simple,très élégante, dont les fines bretelles dévoilaient ses épaules et ses bras musclés; le décolleté laissait deviner la naissance de ses seins. L'agent Woods ne dénotait pas, elle portait avec classe un costume gris très bien taillé qui lui allait à merveille. Voilà une fonctionnaire qui n'achète pas ses fringues au rabais, se dit  Clarke avec un demi-sourire.

Sur la liste des invités figuraient les plus grands collectionneurs d'art de la ville et les artistes les plus en vue. Lexa  avait les photos de chacun d'eux et il leur faudrait montrer patte blanche à l'entrée de la Soho Gallery. Il n'en restait pas moins que c'était pour Clarke une situation dangereuse : un événement public prévu de longue date. A n'en pas douter, il y aurait une foule de curieux. Lexa avait prévu de suivre Clarke à l'intérieur en compagnie de deux agents tandis qu'une seconde équipe attendrait dans la voiture. Elle se tourna vers la jeune femme : 

_ Bonjour, mademoiselle Grifffin.

_ Agent Woods, comme on se retrouve, vous êtes ma cavalière aujourd'hui ? demanda Clarke platement.

_ Il est prévu que vous entriez la première dans la galerie, je vous suivrai. Il vaudrait mieux éviter que je sois immédiatement identifiée comme étant un agent. Idéalement, il faudrait qu'aucun de nous ne soit reconnu. Clarke rit avec une pointe d'amertune.

Garde Du Corps avant toutWhere stories live. Discover now