Chapitre 29

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Onze heures plus tard, Lexa était de retour à Washington en ayant eu accès quasiment à toutes les informations disponibles sur Loverboy. Il y en avait d'autres, mais il lui faudrait encore un peu de temps pour les dénicher. Maintenant qu'elle savait pourquoi elle avait été rappelée, son travail pouvait enfin commencer. Mais tout d'abord, elle avait une chose personnelle à régler. Elle frappa résolument à la porte du loft.

Clarke ouvrit immédiatement et parut
surprise de la voir. Elle était habillée pour sortir, veste et pantalon noir, chemisier ivoire. Lexa se demanda si elle avait un rendez-vous mais, comme elle n'était pas en position d'y changer quoi que ce soit, elle ne dit rien.

_ Qu'est-ce qu'il y a ? Que se passe-t-il ? Demanda Clarke devant le regard glacial de Lexa.

_ Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? Elle était si furieuse qu'elle arrivait à peine à parler.

_ Je ne vois pas de quoi tu parles. En fait, elle s'en doutait mais, même si elle espérait se tromper, cela ne pouvait être que ça. Elle avait espéré, alors que Lexa était loin de New-York, qu'elle pourrait se taire, qu'elle pourrait ne rien lui dire, que Lexa serait en sécurité.

__ Tu m'as laissée te faire l'amour, nous étions à ce point là proche et tu ne m'as pas dit qu'il était de retour ? Avoir été tenue à l'écart à la fois par le FBI et par Clarke la rendait folle et elle ajouta, la voix tremblante de rage :

_ Comment tu as pu faire ça ? Je pensais...je pensais que je comptais plus que ça pour toi, que nous avions quelque chose.
Elle tenta de se calmer, sa relation avec Clarke n'avait plus rien à faire dans l'histoire désormais. Il fallait qu'elle écarte ses sentiments personnels de la suite des évènements. Tout ce qui importait, c'était le danger réel que représentait Loverboy. Pas sa déception, pas ce qu'elle ressentait, pas l'impression d'avoir été trahie. Elle devait se concentrer sur sa mission, la seule chose qui lui permettrait de dépasser sa colère.
Elle se redressa et dissimula son exaspération du mieux qu'elle pût. Elle desserra les poings et s'adressa à Clarke de sa voix la plus froide, sa voix de commandant, calme et posée, sans fléchissement, impersonnelle, infiniment professionnelle.

_ Vous auriez dû en faire part à Lincoln quand le harceleur a repris contact avec vous il y a trois mois, mademoiselle Griffin, et vous auriez dû me le dire également hier. A la lumière de ces nouvelles informations, nous devons passer en état d'alerte sécurité. Dès que possible, je dois revoir tous les protocoles avec vous. Si vous pouviez vérifier votre agenda maintenant afin que nous prenions rapidement rendez-vous, demain matin serait parfait. Le silence s'eternisa.
En écoutant Lexa, Clarke vit tout un florilège d'émotions passer sur son visage :  colère, frustration, jusqu'à ce que, finalement, elle érigé cette implacable façade, cette barrière infranchissable entre ses émotions et tout ce qui n'était pas son travail. D'un point de vue purement rationnel, Clarke comprenait que cette habileté à savoir compartimenter ses sentiments était le secret qui rendait Lexa si douée pour ce travail. Elle ne voulait cependant pas que ce mur se dresse entre elles. Elle ne voulait pas que , plus son inquiétude pour elle augmente, plus la distance se creuse. Elle ne savait pas très bien ce qu'elle voulait au juste, mais certainement pas ce qui était entrain de se passer. Elle fut submergée par la frustration et la peur et elle rétorqua, sarcastique :

_ C'est ta solution pour tout, n'est-ce pas, Lexa ? Resserrer la sécurité, raccourcir la laisse. C'est la réponse la plus simple et la plus facile pour toi. Mais ça ne marchera pas comme ça.

_ Ce n'est pas négociable.
_ C'est ce qu'on verra.
_ C'est très sérieux, cet homme est persévérant, malin et habile. Il fait une fixation sur vous. Pour toutes ces raisons, vous devez être déplacée dans un lieu sûr jusqu'à son arrestation.
Le plus primaire instinct de survie de la jeune femme se mit aussitôt à hurler, une vague de terreur irrationnelle l'envahit. Elle ne serait pas prisonnière. Elle avait été enfermée d'une façon ou d'une autre la plus grande partie de sa vie, rien n'importait plus que sa liberté, rien hormis une chose.

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