Chapitre 54

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Lexa se réveilla à 9h20 le lendemain matin.
Le soleil entrait à flot dans la chambre. Le silence régnait dans la maison.
Sa fatigue s'était en partie évaporée après six heures d'un profond sommeil. Sa migraine n'était plus qu'un vague écho sans conséquence. Bien plus perturbant, le désir de la nuit dernière ne s'était pas éteint. Elle envisagea durant un bref instant de traverser le couloir et de retrouver Clarke dans sa chambre.
Idée lumineuse, Woods, faire l'amour dans la maison de ta mère avec un ou deux agents plantés devant la porte. Ça devrait te faire réfléchir.
Mais non. Au lieu de cela, elle se souvenait de Clarke hier soir, féline, attentive et dangereuse dans ce bar. Puis sur la plage, sous la lune, le visage doux mais le regard brûlant de désir. Lexa se souvenait aussi combien elle était prête à se laisser faire. Combien elle était toujours prête.
Il est temps de se calmer avant que je prenne feu.
Avec un sourire, elle se leva et s'étira. Elle prit rapidement une douche et s'habilla en se disant qu'il faudrait qu'elle achète quelque chose pour le vernissage ce soir. C'était une chose de voyager léger, mais elle devait faire un effort pour les mondanités. Elle ne savait pas combien de temps Clarke avait prévu de rester à San Francisco et, si c'était plus de vingt-quatre heures, sa garde robe serait vite insuffisante.
Elle enfila son pantalon et un polo noir plutôt décontracté. Comme elle ne portait pas de veste, elle accrocha son arme à sa ceinture avant d'aller retrouver son équipe en bas.
Il n'y avait personne dans la salle à manger, personne non plus dans le salon ni dans la cuisine. Heureusement, le café attendait sur le comptoir, près d'une tasse qu'elle reconnut immédiatement. Elle avait fait cette tasse pour son père quand elle avait dix ans.
Un papier était glissé dessous. Elle reconnut l'écriture de sa mère. Lexa, je suis à l'atelier, viens me rejoindre dès que tu as fini.
Lexa se servit une tasse et prit une banane dans un panier près du réfrigérateur. Elle monta au troisième étage et s'arrêta devant la porte de l'atelier. Elle hésitait à interrompre sa mère. Elle admirait beaucoup trop son travail pour la déranger durant le processus de création et elle savait d'expérience que quand sa mère était dans une phase créatrice, elle s'isolait en compagnie de sa muse.

- Hello ?

- Lexa ? C'est toi ?

- Oui, viens, je finissais.

Marcea se tenait au milieu d'un tas de toiles, elle se retourna et lui sourit tendrement. Lexa s'approcha et se pencha pour que sa mère l'embrasse sur la joue.

- Je suis contente de te voir, ajouta Marcea.

- Moi aussi.

Lexa regarda autour d'elle pour trouver un endroit où poser sa tasse.

- Ici, désigna Marcea en découvrant un coin de table recouvert de croquis, de crayons et de pinceaux. Comment vas-tu ?

- Bien.

Elle se demandait ce que sa mère savait des évènements récents. Les menaces de mort et la résolution sanglante de l'affaire avait été minimisées dans la presse mais Clarke avait pu lui en parler. Elle doutait cependant que la jeune femme ait parlé de ses blessures à sa mère. Pas après ce qui s'était passé plus tôt dans l'année. Elle s'appuya contre le long comptoir et éplucha sa banane.

- Ça a été agité. Je suis un peu fatiguée, c'est tout.

- J'espère que le vernissage ne va pas te fatiguer davantage, répondit Marcea en s'asseyant près de sa fille.
Les pique-assiettes et les journalistes vont pulluler, quelques vrais amateurs viendront aussi j'espère.

- Pour ton expo ? Ça va être un vrai cirque.

- Tu me flattes.

- Et tu es bien trop modeste. Où sont-ils tous ce matin ?

Garde Du Corps avant toutWhere stories live. Discover now