Chapitre 49

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A peine sortie de la douche, Lexa Woods traversa nue le salon pour rejoindre le bar. Les grandes fenêtres de l'appartement dominaient Washington et la vue de nuit était à couper le souffle.
Elle se versa un doigt de scotch pur malt dans un lourd verre en cristal et s'appuya contre le bar en regardant la ville et ses lumières qui se mêlaient à celles des étoiles. A un moment, cette vue exceptionnelle avait perdu le pouvoir de l'émouvoir, quand elle pensait que plus rien ne pourrait jamais toucher son âme, quand elle était au-delà de la solitude. Pourtant, elle avait eu tort.
Elle prit sur le tabouret du bar un peignoir en soie gris qu'elle enfila rapidement, puis décrocha le téléphone. Elle composa le numéro qu'elle connaissait par cœur et attendit impatiemment d'entendre la voix qui lui avait manqué toute la journée.

- Allô ?

Lexa sourit.

- Comment est Sans Francisco ?

Après un bref instant de surprise, un rire grave lui répondit :

- Comment veux-tu que ce soit ? Les hommes et les femmes sont beaux, nous sommes en août, il ne pleut pas et le soleil brille.

- Ça m'a l'air parfait.

- Ça l'est.

Clarke Griffin s'assit au bord de son lit et regarda par la fenêtre les maisons de bois et de verre qui s'alignaient sur le flanc de Russian Hill. Au-delà des toits et des arbres, les eaux de la baie de Sang Francisco reflétaient les couleurs du soleil couchant.
C'était magnifique, elle aurait souhaité que Lexa soit près d'elle pour partager cet instant. La voix un peu tremblante d'émotions encore toute neuves, elle ajouta :

- Presque....

- Presque ?

Lexa sirotait son scotch en imaginant ses yeux bleus profonds et ses belles boucles blondes. Elle s'appuya contre le canapé de cuir et regarda la nuit. C'était curieux comme une vue qu'elle avait contemplée des centaines de fois lui donnait soudain envie d'être avec quelqu'un alors que pendant tant de longs mois elle en avait à peine eu conscience. Elle savait ce qui avait changé, et cela n'avait été ni intentionnel ni très avisé.

- Quelque chose ne va pas ?

- Je n'ai personne pour m'accompagner au vernissage.

- Ah....je ne sais si je vais pouvoir faire quelque chose pour toi. Je suis désolée.

- Ah non ? murmura Clarke en plaisantant et en cachant sa déception.

Il n'y avait rien de vraiment définitif mais elle avait espéré que Lexa serait là. Elle enchaîna :

- Et de ton côté, quelles nouvelles ?

- Les tracasseries administratives habituelles. Trop d'opinions différentes, trop de chefs de service, trop de gens préoccupés par leur carrière politique.
Elle finit son verre et le posa doucement sur le bar. Elle reprit avec un entrain contraint :

- Comme je te le disais, rien de nouveau sous le soleil.

- Donc ce débriefing va encore durer plusieurs jours ?

- Je crois, oui. Aujourd'hui ce n'était que le début, nous avons revu l'enchaînement des évènements. Qui était où, quand, à faire quoi.

- Et demain ?

- Demain, ça va devenir intéressant.
Demain, c'est le jour où quelqu'un va être pendu.

- Tu n'as pas l'air vraiment inquiète.

- Non, je ne le suis pas. Tout va bien là-bas ? La presse te court après ?

- Ça va, s'empressa de répondre Clarke. Rien qui sorte de l'ordinaire.

Garde Du Corps avant toutWhere stories live. Discover now