Chapitre 59 : Pour elle

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"La souffrance est l'unique cause de la conscience."










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Adrían.

- Espèce d'enfoiré. De tous les endroits qui existent, c'est ici que tu te caches.

Qu'il aille se faire foutre. 

- Adrían merde, putain. Ça fait des semaines que je te cherche. Tu peux m'expliquer ce que tu fous ici !

- Va te faire enculer Luís, et laisse-moi mourir.

- Mon pauvre frère, tu es tombé bien bas. Si s'envoyer des bouteilles d'alcool et fumer des joins toute la journée vont te faire oublier ce qui c'est passé, tu te fous le doigt dans l'œil hermanito.

J'ignore son commentaire, et avale une gorgée de vodka, au goulot de la bouteille. 

C'était elle qui me faisait tenir. 

Mais elle n'est plus là. 

C'était ses yeux qui brillaient dans mes iris.  

Mais ils ne sont plus là. 

Ma Alba. 

- Rien à foutre Luís, ils l'ont pris. Ils ont pris ma Alba. J'ai fauté à ma promesse. Je lui avais promis de toujours veiller sur elle. D'être là à chaque fois qu'elle a besoin. Papa avait raison. Je ne suis qu'un bon à rien, le bâtard de la famille Mesa.

- Alors c'est ça. Tu chiales dans ton coin, abandonnant Elvira. C'est que tu as choisi pour la sauver. Tu as brûlé nos parents en leur prouvant que tu étais quelqu'un de fort, mais à cet instant, je ne vois en rien, le jeune Adrían Mesa qui avait la détermination. Tu es pitoyable à voir.

- Luís ?

Les yeux mi-clos, je regarde mon frère, non-joyeux de me trouver dans cette situation. 

- Va te faire casser le cul, par ta Lucrecia. Laisse-moi tranquille, j'aimerais partir.

- S'en est assez !

Sa poigne vient agripper le col de mon tee-shirt, me tirant sur ce vieux sol moisi. Il me traîne dans une pièce dont j'ignore laquelle il s'agit, en excuse de ce que je me suis enfilé. 

La seconde suivante, une vague d'eau glacée vient se coller sur mon épiderme, offrant un cri de surprise à mon frère. 

- Arrêt ça, Luís !

- Et toi, tu vas arrêter !

Essayant de me débattre, mon frère continu de me glacer le corps, avec ce putain de pommeau de douche, me glaçant l'intérieur de mon corps, qui crame avec l'alcool.   

- Et toi Adrían, TU VAS ARRÊTER, HEIN ! TU VAS ARRÊTER DE FAIRE TA PETITE PUTE ET D'ARRÊTER DE TE CACHER COMME UN GAMIN PERDU !!!!

Pris sous cette emprise alcoolique et ce jet froid, je suis complètement vulnérable. Luís me grille le visage de cette glace liquide, me perforant l'âme et la conscience. 

- Tu l'abandonnes c'est ça ? Tu l'as laisse tomber ?

Si seulement il savait. 

Les minutes me paraissent des heures, et lorsque mon frère arrête l'eau, j'ai la sensation de me perdre dans cette misérable vie. Je tremble de la tête aux pieds, je ne sens plus aucun membre de mon  organisme. Je me sens dépouillé jusqu'au fond de mon cœur.

Elvira PérezWo Geschichten leben. Entdecke jetzt