Chapitre 58 : Ton sang dans mon sang.

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"Le sommeil est le frère jumeau de la mort."











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Passé.

Adrían 6 ans. 

- Tu sais, jamais de ma vie, je n'avais eu un tel regret, que celui de t'avoir donné la vie. Non, jamais. Tu es et resteras le bâtard de cette famille.

Maman a raison, je suis un raté.

- T'as intérêt à ne pas pleurer, ni faire le moindre bruit, sinon, c'est ton père qui viendra. Tu m'as compris petit bâtard.

Automatiquement, je hoche la tête, pour rassurer maman.

Comme tous les soirs, elle m'attache au pied de mon lit, avec ces chaînes aux chevilles et aux poignées, pour que je ne parte pas.

Elle dit que je ne dois pas prendre le risque de me montrer à la vue des gens, je pourrais leur faire peur.... Maman dit que mes yeux sont moches et diabolique, si je regarde des personnes je pourrais les tuer.

Mais moi, je ne veux tuer personne.

Peut-être que maman a raison. Je suis moche et mes yeux sont dangereux, mais je ne comprends pas pourquoi elle m'attache, je lui avais promis, que je sortirais jamais de cette chambre.

Je ne devrais pas me plaindre de maman. Papa est plus méchant qu'elle. Quand il rentre bourré, j'ai les jambes qui tremblent.

Car quand papa est à la maison, ça veut dire qu'Adrían doit être puni.

Adrían est méchant et Adrían n'est pas une bonne personne. 

Ce soir, il fait froid, l'hiver est présente à Medellín. J'aimerais avoir de quoi me couvrir, mais je n'ai rien d'autre que ce vieux drap déchiré.

Maman dit que je ne mérite pas d'avoir de quoi me réchauffer. Elle a même demandé à papa de me briser les vitres de ma fenêtre, pour que le froid rentre. 

Je ne lui en veux pas, si c'est comme ça que l'on devient fort, alors je vais résister au froid. Parce que je vais être un garçon fort.

Je m'allonge sur le sol froid, le vieux tee-shirt de papa me sert de pyjama. J'ai les pieds congestionnés, mais je vais faire avec.

Fermant les yeux, le clic de la serrure de ma porte ce signal dans mes oreilles.

La peur qu'il s'agisse de papa, me froisse les muscles. Ma bouche se met à trembler et mes mains restent empoignées dans ce vieux drap.

Pitié. Pas toi papa.

La lune éclaire ma chambre, ma porte est jute en face, et lorsque la belle boule bleutée de la nuit éclaire le visage de mon grand frère Luís, je lâche le drap et soupire de soulagement.  

- Salut petit frère.

Ses yeux jumeaux à la couleur de la lune, son sourire s'offre rassurant. Une grande couverture en laine dans ses bras, il s'approche et me couvre de cette matière chaude.

- Je suis désolé mon frère, j'ai voulu venir plus tôt, mais maman n'était pas coucher.

- Ce n'est pas grave Luís.

Venant s'asseoir près de moi, il tend sa jambe, récupérant deux fils de fer, dans la poche de son jean. Il me lance un clin d'œil, puis tire les chaînes, présentes à mes chevilles.

Elvira PérezWhere stories live. Discover now