33_I used to say I will never fall in love.

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J'avale la dernière goutte de mon verre d'eau assoiffée et applique la dernière couche de gloss transparent sur mon rouge à lèvre rose bonbon

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J'avale la dernière goutte de mon verre d'eau assoiffée et applique la dernière couche de gloss transparent sur mon rouge à lèvre rose bonbon. Je vais enfiler la robe bleu électrique longue, à fourreau et fendue jusqu'au genoux.

J'attends que Val sorte de la salle de bain pour ajuster mon eye-liner. Alors qu'elle sort dans sa robe courte à sequins noirs aux épaules dénudés, je siffle.

— Valentina Garah, tu es à un chouia de m'éclipser ce soir !

— Ashley Peyton, oh ! Tu as l'air d'une femme fatale !

Je lui souris, comme on dit l'alcool rapproche les gens. Je me racle la gorge cherchant les bons mots pour ne pas tout gâcher :

— Tout à l'heure, tu as parlé de Chaton. Tu as dit que tu te sentais seule sans lui...

Son regard devient fuyant.

— J'étais sous l'effet de l'alcool. Et ce n'est pas le Chaton que tu connais...

— Oh, pitié Val, tu connais combien de personnes qui s'appellent chat en français ? (En français dans le texte).

Elle souffle avant d'enfiler ses talons.

— Je ne veux pas en parler.

— Je n'allais pas t'y obliger. Je voulais juste te dire...

Une personne toque et on se tait comme prise en flagrant délit. Une petite tête entre.

— Tonton Ellan a dit que si vous êtes pas descendues dans moins de cinq minutes, il va... il va...

— Nous enfermer dans le placard à torture ? Complète-je.

— Non, dans la cave à torture.

Il repart et on se regarde en riant. Puis j'enfile les Louboutins qu'elle m'a prêtée — Dieu merci elle en a et on mets la même pointure —. Je n'ai cependant pas eu le temps de lui dire que Chaton et moi avions une liaison. Une liaison plus que sulfureuse.

— C'est le fils de qui ?

— De Muhammad et d'Emilia.

On descends difficilement les escaliers et je jurerai qu'on a encore de l'alcool dans le sang.

— Le grand frère d'Ethan et le tien ? Vous êtes trop nombreux, en plus vos prénoms ne se ressemblent pas.

— Oui, c'est l'aîné. Et ta famille alors ? Tu n'en as pas parlé.

Je me gratte le sourcil. Je ne suis pas une fille honnête, ni une personne qui deviendra meilleure. Et me faire des amies en me confiant, c'est pas mon truc.

— Ma famille est une famille normale. J'ai des parents qui m'aiment, qui s'aiment et qui sont pleins aux as. C'est tout.

Je n'allais pas lui dire que tous pensent que je suis dans le déni, que pour échapper à la mort de mon frère j'imagine qu'il est seulement disparu. Que je hais mon père parce qu'il ne m'aime pas assez. Que ma mère est un pantin sans émotions. Je n'allais pas lui dire toutes mes vérités, alors même que je refuse de les regarder en face.

𝕮𝖆𝖑𝖑 𝖒𝖊 𝕭𝖆𝖗𝖇𝖎𝖊 |1|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant