9_Les anges me disent de courir, les monstres appellent ça l'amour

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Je lance quelques billets de vingts, je crois, puis me traîne jusqu'à la maison d'Evelyne

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Je lance quelques billets de vingts, je crois, puis me traîne jusqu'à la maison d'Evelyne. Je prie pour qu'elle soit pas là pour voir mon état. Ou bien, je prie pour l'inverse. Aurait-elle pu me réconforter ? Non, personne ne peut. Ma peine dure depuis trois ans, depuis que Ashton est parti. Depuis que je me noie avec Nino dans toutes ses affaires louches. Depuis que ma famille s'est encore plus fractionné.

Je renifle, essuie vainement mes larmes, mais elles coulent encore. Ce qui me blesse le plus, c'est de penser que je suis assez forte pour surmonter tout ça, mais dès que mon père m'appelle, je m'effondre. Je rentre difficilement la clé dans la serrure alors que mes sanglots se font plus fort. Je me donne en spectacle, du matin au soir, sur cette foutue pelouse et devant cette putain de porte. Je finis par rentrer chez ma tante, referme derrière moi, mais m'assois à l'entrée à bout de force.

Je ne sais pas pourquoi je pleure. Si quelqu'un me trouve ainsi, je dirai que la raison est que une de mes sous-marque préférée a été fermée. La vraie raison c'est qu'Ashton me manque. Il aurait su quoi me dire, pour me faire oublier la voix de mon père. Mon père qui dans le doute, a proposé de tuer mon enfant, que je n'ai même pas ! Ash, sa voix, ses yeux, sa présence. Il était ma moitié, je souffre toutes les secondes de son absence, alors j'évite de prononcer son nom d'habitude. Aujourd'hui, je l'ai prononcé trois fois. Je pleurerai sûrement autant d'heures.

Une sonnerie se fait entendre et je retiens brusquement ma respiration et tout les sons de souffrance qui sortent de ma gorge. Le bruit se fait de nouveau entendre, c'est la porte. Je m'essuie les joues et prépare mon excuse pour expliquer mes larmes. C'est que l'édition limité de Poison de Dior est épuisé, alors je suis triste...

J'ouvre et j'ai la surprise de tomber face à Ethan. Il ne me regarde pas directement, il fixe l'une de mes larmes qui glissent sur ma joue et tombe par terre. Je me fige. Putain, je suis en mode panda et il se décide à toquer à ma porte, que ce jour-là. Il ne peut pas revenir dans une demi heure lorsque je serai en nuisette sexy pour aller me coucher ?

– Oui ? Croasse-je.

Plus sexy, tu meurs.

– Tiens, je te rends tes couteaux, me dit-il en me tendant le bloc.

– Pourquoi ? Demande-je sans savoir quoi dire.

– Je t'ai vu pleurer, alors je me suis dit que c'est l'absence de tes couteaux qui te rends si triste, souffle-t-il.

Il tends un doigts hésitant vers l'une de mes joues, essuie une larme – traîtresse – et retourne prestement chez lui, comme gêné de son effusion de sentiments. J'arbore un grand sourire, la tristesse s'éloigne de mon cœur. Un autre sentiment prends place en moi. Un sentiment chaud et doux et que je me dépêche de réprimer. Ça va pas la tête, Ashley ? Les mots de mon père ont du me métamorphosé pour que j'ai seulement pensé à ça.

***

Je dodeline de la tête, ennuyé par les cours, je continue de prendre des notes sur mon ordi' mais mon cerveau s'évade. Je pense aussi rapidement au fait que je n'ai pas vu la réaction d'Evelyne à mes cadeaux, je suis monté me coucher trop tôt. Je ne lui ai pas, non plus parlé de l'avocat, ni de son Edouard qui m'a giflé et encore moins de la plainte et du procès que je vais lancer contre lui. Je pense à cette chaleur qui m'a envahis quand Ethan m'a touché. Son surnom prends un tout autre sens, à présent. Été, car il est chaud, car il me donne chaud, car ses yeux sont bleues comme le ciel, mais que sa peau est douce comme le sable...

𝕮𝖆𝖑𝖑 𝖒𝖊 𝕭𝖆𝖗𝖇𝖎𝖊 |1|Where stories live. Discover now