14_Quand tout devient sombre, dans ces instants là je me fais peur.

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– Puta de mierda, siffle-je

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Puta de mierda, siffle-je.

J'ai l'air folle ? Je m'en fous. Certes, je le vois partout, j'ai des hallucinations lorsque je monte dans Psycho. Certes, je ne suis pas la personne la plus saine d'esprit du quartier mais je n'ai pas pu imaginer un personnage deux fois ?

La première fois, il m'avait rattrapé alors qu'il pleuvait. Je n'avais pas pris la peine de le détailler, juste noter le fait qu'il avait un casque de moto et que nos regards ne s'étaient pas croisés. Mais mon cerveau s'est chargé de me rappeler la présence d'un autocollant d'une grande fleur blanche sur le côté du casque. Le même que celui du gars qui vient de me percuter.

Ce petit moment en sa présence, me laisse croire que c'est mon frère. Il avait son odeur, sa taille. Mais je n'ai pas pu voir son visage, ni ses yeux. Je suis sûr que si nos yeux s'étaient croisés, j'aurais pu dire si c'est lui ou pas. Est-ce que je peux encore espérer son retour ? Est-ce que j'ai le droit d'espérer ? N'étais-je pas un monstre qui ne mérite pas le bonheur ? 

Un appel inconnu sur mon téléphone se fait entendre et je sursaute, perdue dans mes pensées. Je démarre en décrochant.  

– C'est moi.

Je regarde interrogatrice mon mobile. C'est bien la voix d'Ethan, mais qui lui a donné mon numéro celui-là ? 

– Et c'est bien moi qui ai décrochée.

– Je le sais, soupire-t-il. 

– Et donc, tu veux quoi ? Demande-je curieuse.

– Quand tu rentres, passes chez moi, on doit parler.

– Mais comment tu sais que je suis sorti ? Allô ?

Je regarde l'écran, outrée. Il vient de me raccrocher au nez ? Et juste avant de me donner un ordre directe ? Et, je découvre en somme qu'il sait que je ne suis pas chez ma tante. Pour qui se prends-t-il ? 

– Je vais l'exploser, celui-la ! Je vais tartiner son cerveau sur tout mes murs... Je prendrai en photo son corps et son visage, d'abord, mais après, je le jure, je lui fais sa fête ! Pour qui il se prends, merde ?

– Tu parles de qui ?

Je sursaute car j'avais totalement oubliée la présence de Kinsey. 

– Je crois que ta technique d'invisibilité marche bien, je t'avais oubliée, tu sais, siffle-je en essayant de me calmer et sans répondre à sa question, il manquerai plus qu'elle apprenne que j'ai perdu de ma superbe... 

Elle me sourit, juste un petit pincement des lèvres. 

– Je crois que je ne pourrai jamais être normale, je ne fais pas exprès, pourtant je chuchote et je me cache tout le temps. Ne pourrais-je jamais être comme les autres ? Soupire-t-elle et son caractère mélancolique reprends le dessus.

𝕮𝖆𝖑𝖑 𝖒𝖊 𝕭𝖆𝖗𝖇𝖎𝖊 |1|Where stories live. Discover now