10_Et si je trébuchais ? Et si je tombais ? Suis-je le monstre ?

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 – Ils se sont rencontrés il y a deux ans, ma mère faisait encore le deuil de sa relation avec mon père

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– Ils se sont rencontrés il y a deux ans, ma mère faisait encore le deuil de sa relation avec mon père...

– Il est pas mort ? Demande-je surprise.

– Non, ils sont juste divorcés, il est parti vivre ailleurs. Je disais , ils se sont rencontrés il y a deux ans et c'était le coup de foudre, enfin c'est comme ça que ma mère me l'a expliqué en tout cas. Il n'était pas comme ça, avant. Il était charmant, toujours propre et très poli. Il était tellement différent et très souriant. Je n'aurais jamais pensé que, il laisse sa phrase en suspend et soupire attristé.

– Il suffit d'une seule nuit pour que le meilleur des hommes ne sombre dans la folie, récite-je.

Victor me regarde comme s'il avait reconnu cette citation.

– Joker ? Et j'opine du chef.

Je ne prends exemple que sur les plus fous et Monsieur J est le Big Boss des tarés.

– Tout allait bien entre eux, jusqu'à ce qu'il perde son job. Il a cherché pendant de longs mois un nouveau boulot mais il n'a pas trouvé et ma mère l'a laissé s'installer avec nous, car il ne pouvait plus payer son loyer.

Il fait une pause, se renfonce dans sa chaise roulante de gamer et je me laisse glisser au sol. Je sens que l'histoire va se mouvementer.

– Il s'est mis à boire, à ne rien foutre, à dormir sur le canapé entouré de ses cannettes de bières... Et quand ma mère, lassée de ses écarts lui a reproché. Il l'a giflé. Il l'a giflé devant moi et je n'ai rien fait, je ne savais pas comment réagir alors je n'ai pas bougé un seul cheveux, souffle-t-il en enfilant une casquette posée là et en la baissant sur son visage.

Je tente de défroncer mes sourcils. Je dois juste écouter, pas ressentir de l'empathie pour eux. Et je sais que s'il a enfilé sa casquette, c'est bien pour cacher les émotions qui sont visibles sur son visage. Ça ne devrait pas me toucher, non, j'en ai rien à foutre de ces gens...

– Il s'est excusé mille fois, il lui a amené plusieurs bouquets de fleurs. Des fleurs jaunes, toujours ces mêmes maudites fleurs jaunes. Depuis, je ne l'ai pas revu lever la main sur elle... Pourtant, elle avait des bleues qui apparaissaient sur sa peau et au moins une fois par semaine, je voyais ses fleurs chez nous. Une fois par semaine, tu te rends compte ? Il l'a battait et elle ne disait rien jusqu'au jour où... Sa voix se craquelle et ma gorge se serre.

Putain, l'enfoiré.

– Je rentrais du lycée, j'étais énervé, notre équipe de basket a perdu. J'ai ouvert la porte et la première chose que j'ai vu c'est le sang. Il y en avait pas beaucoup, pas comme sur une scène de crime, il y en avait juste assez pour que je comprenne que quelqu'un était blessé... J'ai paniqué, j'ai appelé ma mère comme un fou, un bruit dans la salle de bain d'en haut a retenti. Je suis monté en courant et...

𝕮𝖆𝖑𝖑 𝖒𝖊 𝕭𝖆𝖗𝖇𝖎𝖊 |1|Where stories live. Discover now