21 Plan Foireux (2/2)

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Mercredi dans la matinée.

Sarah pénétra dans le bureau du proviseur. La conscience tranquille, elle se demandait bien ce qu'il lui voulait. Elle avait eu quelques doutes, mais Geoffrey l'avait saluée avec tellement de joie lors du premier cours de la journée, qu'il ne pouvait pas être au courant de ce qui se passait. Thérèse n'avait peut-être rien trouvé. Elle était déçue. Et dans tous les cas, elle n'imaginait pas que Christian la convoque pour parler de ça.

Tout en s'installant sur la chaise face au bureau — il n'était pas là —, elle se dit que des analyses ADN pouvaient mener à elle... mais franchement, qui ferait ça ? Elle n'était dans aucun fichier criminel pour l'instant...

Sarah remuait ses pieds dans tous les sens. Elle stressait un peu. À vrai dire, elle adorerait qu'il y ait eu conflit et que Christian souhaite la confronter — même si elle n'avait laissé aucune trace ; elle était un génie du mal. D'un autre côté, ça l'inquiétait un peu aussi de ne pas savoir pourquoi il la convoquait. Est-ce qu'il pouvait la virer, s'il apprenait qu'elle laissait traîner son string chez lui ? C'était hors lycée, non ? Il n'avait pas le droit de faire ça !

Puis elle entendit la porte claquer et elle se figea, une étrange moue sur les lèvres.

Le proviseur apparut dans son champ de vision, un air toujours calme sur son visage qui semblait épuisé. Étrangement, Sarah se sentit comme prise au piège. C'était une sensation inconnue jusqu'alors.

Christian s'installa sur sa chaise, lentement, sans se presser. Et lorsqu'il posa ses yeux sur elle, il la fixait d'un air résolument mauvais — il savait ! Comment ? Elle avait pourtant assuré ! Elle allait devoir jouer la comédie et faire preuve de toute la mauvaise foi dont elle était capable — pas difficile, un sujet bien rodé, avec des années d'entraînement à la clef !

— Bonjour jeune fille, énonça le proviseur, une fois bien assis, son regard planté dans celui de Sarah.

— Bonjour Monsieur, répliqua-t-elle, sans ciller, un grand sourire aux lèvres.

Le silence s'enracina, la mettant plus mal à l'aise que ça n'aurait dû. Il attendait qu'elle parle, mais elle était prise au dépourvu. Il lui fallut plus d'une minute pour qu'elle se décide à s'exprimer.

— Pourquoi m'avez vous fait quitter mon cours ? demanda-t-elle en tentant de maintenir son sourire en place.

La secrétaire était venue la chercher en pleine classe, et la première idée qui lui était venue à l'esprit était qu'Angelo avait eu un gros problème. Puis rapidement, elle était passée à autre chose. Il n'y avait ni pompiers, ni ambulance, ni sirènes en tout genre. Son ex petit ami allait bien.

L'homme la fixa sans se départir de son calme et, d'un mouvement rapide qu'elle n'avait pas vu venir, il lui lança un sachet en plastique blanc.

Sarah n'eut pas besoin de l'ouvrir. Le rouge vif transparaissait au travers : elle était démasquée. Mais elle allait faire comme si de rien n'était.

— Qu'est-ce que c'est ? feignit-elle l'innocence.

Un redoutable sourire lui répondit, et elle prit peur. Était-elle seulement de taille à affronter cet homme ?

— Erreur numéro un : si tu étais si curieuse que le suggérait ta question, tu aurais déjà ouvert ce sac. Tu sais bien ce qu'il cache, déclara-t-il.

— Pas du tout ! se défendit Sarah.

Christian s'adossa confortablement à son fauteuil de bureau et se passa la main sur le menton avant de la reposer sur l'accoudoir.

— Je n'ai qu'une seule question : dans quel but as-tu fait ça ?

— Fait quoi ? demanda-t-elle.

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