Mijoter

172 17 8
                                    

En plein milieu de la nuit quelque chose me réveilla, peut-être la fin d'un rêve ou bien d'un cauchemar. Je me penchais vers Takeomi, écoutant sa respiration.
Il dormait profondément.

Alors j'ai encore couché avec lui hein...pfff...c'est totalement débile. La situation est pourrie, qu'est-ce que je suis censée faire...

J'étais passée de boss respectable, puissante et arrogante, à quelqu'un de plus humaine, faible par moment, et surtout perdue qui avait de l'approbation de chaque chef que je croisais.
Je savais bien pourquoi, tout ça c'était depuis que j'avais rencontré Ran Haitani.

On pouvait penser que je regrette mais non, j'avais eu de bons souvenirs avec lui, j'ai vécu pas mal de choses. J'ai des raisons pour le haïr, mais au fond est-ce que je suis réellement censée le détester ?
Peut-être qu'il voulait juste que tout le monde disparaisse sauf moi ?

Je me demande ce qu'il fait en ce moment...

Je pris mon téléphone dans les mains, voulant lui envoyer un message.

« Non » me souffla une voix dans ma tête.

Le téléphone revint à sa place initiale, tandis que moi je m'asseyais, rapprochant mes genoux et regardais par la fenêtre.

J'avais des sentiments...pour qui ? J'étais amoureuse de qui ? J'étais au moins amoureuse de quelqu'un ?

Je sortie finalement du lit pour aller me doucher, m'habiller, et sortir dehors marcher un peu. A peine un pied dehors, mon téléphone sonna :

« Ran... » murmurai-je, la main tremblante de froid et d'hésitation.

Bon, je décidai de décrocher.

« Allô ? » dis-je en premier

« Pourquoi tu es partie sans rien dire ?»

Il était idiot ?! N'importe qui serait partie avant de finir empoisonner !

« Pourquoi tu me demandes ? J'ai besoin d'une raison ? » dis-je simplement

« Tu...Je te fais peur ? » demanda t'il après un long silence.

J'oubliais, la nuit les gens ont les sentiments qui sont comme par magie décuplés, c'était sûrement pour cette raison qu'il me parlait calmement et autre, sauf si là encore c'était du cinéma.

« ... »

« Si tu as vu Suzanne crois moi, ce n'est pas ma f... »

« Je ne vois pas de quoi tu parles. » répondis-je rapidement, souhaitant finalement raccrocher.

« Si tu ne veux pas en parler d'accord pour aujourd'hui, mais on remettra ce sujet sur la table rapidement. Tu vas où ? »

« Hein ? Je vais...je suis chez moi !! » dis-je en riant presque, tournant ma tête dans tous les sens, le cherchant du regard.

« AH AH, à travers le téléphone je t'entends gesticuler, je ne suis pas chez toi. »

Ah, je venais de comprendre.

« Tu as refait tracer mon portable ? Depuis quand ? » dis-je d'une voix douce, je ne voulais pas lui en vouloir.

Le temps était paisible, doux, comme au début de notre relation. Je ne pouvais donc pas lui en vouloir.

« Depuis que tu es revenu chez moi, tu ne te méfies plus, sinon tu l'aurais remarqué. »

« Les autres aussi ? » dis-je

« Au diable les autres, il y a que toi qui m'intéresses. Tu allais où ? »

« Marcher. J'ai beaucoup de choses en tête et puis... »

« Tu penses à quoi ? » coupa Ran

« A toi. » répondis-je directement, laissant place à un silence de quelques secondes.

« Il y a une réception dans pas longtemps. J'imagine que tu viendras ? »

Bizarrement, il ne disait toujours rien sur Chifuyu et visiblement, ne savais pas que j'étais au courant du papier qu'il avait fait signer à Louis.

« Je n'ai pas vraiment le choix, je dois faire bonne figure. Les autres seront là ? »

« Oui, Taiju. »

Il avait dit ses deux mots distinctivement, il savait donc.
Il était au courant qu'on en avait après Taiju cette fois.

D'un coup, mon sérieux revint à nouveau, je ne devais pas employer un ton suspect mais rester calme.

« Je vois. Je serai là, après tout je reste ta femme. » dis-je sans penser à rien d'autre que continuer ma petite comédie.
Quels étaient les réels mensonges ?

« Exactement. Je venais de me réveiller, je retourne dormir...tu devrais faire de même. »

Hmm...donc il avait fait en sorte que si je bouge bizarrement, une notification l'alerte sur son portable, le réveillant même.
Menace de mort, stalking, manipulation émotive...il manquait peu de choses sur le tableau.

« Ah...il fait froid... »

Je retournais chez moi, et alluma la télé, regardant la chaîne nationale jusqu'au matin.

« Déjà réveillée ? » me dit Takeomi en sortant du lit

« Ah ah, oui et toi ? »

« Après ce qu'il y a eu hier bien sûr que oui. C'était un bon moment. »

Hm, je savais à quoi il faisait allusion. Le reste de la matinée fut banal, shopping pour moi achat de la robe de soirée, rouge comme prévu. Elle ressemblait à celle que j'avais acheté lors d'une autre soirée chez les Haitani, avec une parure de pierre précieuse violette et les cheveux détachés. L'aprèm se fut rendez-vous chez Louis, avant que la semaine se termine ainsi.

Puis le fameux jour arriva. Ran ne m'avait plus contacté, c'était donc juste une mise en garde pour m'annoncer qu'il gardait un œil sur moi.

« Ça va ? Tu vas y arriver ? » me demanda Takeomi alors qu'on venait d'arriver devant l'hôtel avant de me souffler un « Tu es belle ».

La soirée allait être longue, et il y avait un monde fou. Vraiment beaucoup de gens étaient là, et cerise sur le gâteau, la plupart portait le même style de masque qu'avait créer Mitsuya, bien que ce n'était pas les siens.
La qualité était moins bonne.

Une soirée masquée ?
Ran avait fait exprès, il avait eu une bonne idée.
Avec des masques comme ça, on aurait du mal à se voir et surtout c'était plus simple pour se fondre dans la foule et se cacher. Il savait donc ce qui allait se passer... selon le plan de départ, je devais aller directement parler à Ran, et éviter Louis et Hanma...Joshua également.

Mais je ne trouvais pas Ran, nulle part. J'avais cherché presque partout...sauf trois endroits : la pièce, la dernière où Angry s'était pendu et la chambre où j'avais failli me noyer, là où Ran m'avais sauvé puis la piscine intérieure.

« Hors de question de retourner là où il s'est pendu... » chuchotai-je en ajustant mon collier, tandis que plusieurs masques se levèrent et m'observaient du bas de l'escalier.
Des masques de corbeaux hein...très spéciaux.

En temps normal je les aurais esquivés mais cette fois c'était différent, je n'avais plus aucun pouvoir ici et Ran avait l'air de m'avoir totalement abandonné en tant que « épouse », il fallait donc justement se méfier de tout le monde cette fois.
Je restai ainsi au milieu de l'escalier montant, devant le grand tableau et fixai ses masques.
De simples riches ou bien ses hommes de mains ?

Ils partirent en premier, se rendant dans la salle principale tandis que je continuais de monter les escaliers donnant à cette chambre riche en souvenir.

« Oh... » soufflai-je, voyant une lettre posée sur le lit.

Il se prenait pour Joshua ?
C'était digne de ses méthodes.

J'ouvris l'enveloppe, déchirant le papier :

« Cache-cache. » était inscrit sur une feuille dedans. Juste ses deux mots, c'était donc bien, encore, un jeu.

Il y avait quelqu'un dans cette chambre ou j'étais seule ? Mon instinct me disait que j'étais seule mais j'avais un autre pressentiment.

« Non...j'hallucine juste...je me fais des idées... » soufflai-je avant de faire demi-tour.

Je devais le chercher et surtout le trouver. Mes escarpins commençaient à me faire réellement mal cette fois. Mon téléphone ne fonctionnait pas.

« Fils de p...il a fait mettre des brouilleurs pour nous empêcher de se contacter. Il ne fait pas confiance à Louis. » me dis-je à moi-même.

Après un dernier coup d'œil je remarquai aussi autre chose : les petits sachets de poudres blanche autrefois présents sur chaque table n'étaient plus là. Il craignait de se faire lui-même empoisonner ?

Demi-tour.

Je devais aller dans la salle principale, les jardins étant fermés à cause du froid sauf pour les plus courageux. Takeomi fumait là-bas et Louis parlait avec un homme étranger tandis que ...Joshua

Attends

Où est Joshua ??

Il était comme Ran, introuvable. Je devais rejoindre les garçons et leur dire, leur dire que c'était un jeu encore une fois et leur demander si eux aussi avaient trouvez une lettre similaire.
Ou bien...

« Des jeux différents. Le réseau est coupé. » toussa un homme en me bousculant exprès.
D'après son parfum, c'était Hanma.

Ils avaient donc tous trouvez une lettre et savaient le bordel dans lequel on se trouvait.

Ran Haitani, j'accepte de jouer contre toi. 

Merry-go-round /  Ran x Reader🌌Where stories live. Discover now