Ronde

438 38 17
                                    

J'avais déjà rencontré Hajime Kokonoï.
C'était il y a des années, alors qu'il avait encore un pied chez les Chinois, avant les changements de situations. C'était un soir où il y avait beaucoup d'alcool à une table, lors d'une réunion de chef ou chacun avait ramené quelques hommes. Il était en bout de table et je l'avais remarqué dès le début avec son air sournois. Comme toujours, notre business marchait bien donc on avait ramené quelques gamins en guise de surprise pour chaque famille... environ une dizaine.
À force, l'alcool modifiait complètement les sens et le fait que certains se droguaient n'aidait vraiment pas. Les gamins étaient comme des animaux à tourner dans tous les sens, ils savaient que quelques choses les attendaient mais pas quoi, on les avait donc mis dans une pièce à part, où il faisait un peu plus froid. Pendant le repas Koko s'était éclipsé, et j'étais la seule l'ayant vu

« Maria » chuchotais-je vers celle qui se trouvait à ma droite. « Je reviens reste ici si dans 20 minutes je ne suis pas de retours, trouves Koko et bute le. »

Finalement dans ce bâtiment c'était devenu très calme, et il avait éteint la plupart des lumières, j'ouvris donc quelques portes au passage pour voir où il pouvait être et j'arriva finalement à la porte au bout d'un long couloir, là où se trouvait les gamins.

Mais étrangement un liquide rouge foncé s'écoulait de cette porte. À l'ouverture de cette dernière, une tête tomba, retenu par un léger morceau de chair au niveau du cou. La vision d'horreur s'étala devant moi : Les corps des gamins étaient disposés en rond tandis que Kokonoï se trouvait au milieu, un couteau à la main.

« Qu'est-ce que tu fais ? » demanda-je en m'adossant à la porte après l'avoir refermé et poussé le corps à l'aide de mon pied. Il n'était même pas étonné de me voir.

« Je savais que tu viendrais. Tu es la seule qui m'a remarqué partir ? » me demanda-t-il.

« Pourquoi faire ça ? »

« Pourquoi pas. Tu fais bien ça tous les jours non ? » rétorqua-t-il, le visage tacheté de gouttes de sang, mais les habits impeccables.

« Il y a aucun intérêt. Comment ? Pourquoi ?» dis-je un peu dépassée par ce que je venais de voir.

« J'ai libéré leurs âmes, et abrégés leur souffrance. Avec un couteau, et mes bras, tout simplement. » annonça Hajime comme s'il répétait une poésie.

« Je te rectifies, tu les as égorgés et massacrés. » dis-je. « Tu es un malade c'est tout. »

« Qui est le plus gros psychopathe de toute cette maison ? Toi. » répondit-il directement, comme essayant de me faire porter le chapeau et continua. « Oui, c'est toi. Tu as ramené ces enfants ici, ils sont morts par ta faute... »

Fais comme si tu n'avais rien entendu...

« Tu sais ce que se dit dans ton dos Koko ? »

« Je le sais, malheureusement je ne suis pas un serpent, bien un humain comme toi. »

Il avait toujours se sourire qui ne s'effaçait jamais et se moquait ouvertement de moi.

« Que cherches tu ? » demandais-je enfin.

« Tu vois, n'étant plus vraiment chez les Chinois, ni nulle part ailleurs je n'ai pas certaines libertés. Nous ne tuons pas comme des bêtes sanguinaires par rapport à toi. Regarde le résultat, c'est beau, et propre, je vais appeler ça la 'ronde'. » sourit Kokonoï en fermant les yeux et levant la tête vers le plafond tout en écartant les bras de manière théâtrale.

« Tu es complètement taré. Et pourquoi les mettre comme ça ? » soupirais-je.

« Ça ? Oh. Cela me rappel mon enfance, on faisait souvent des rondes avec mes frères et sœur. Et une fois à l'école j'ai été pris au milieu d'une ronde, les gens autour se moquant de moi. Je voulais leur mort à ce moment-là tu sais. » ses yeux étaient exorbités, remplie de sang alors qu'il me parlait de ses souvenirs d'enfance.

En fait, on y voyait juste de la haine et de la peur si on regardait bien. Il n'était ni ivre, ni drogué.

« Tu passes ton traumatisme sur des gamins maintenant ? » demandais-je toujours adossée contre cette porte, attendant que le spectacle soit fini.

Un râle se fit soudain entendre à côté de nous, au sol, tel un animal qui laisse son dernier souffle alors qu'une main tenait ma cheville.

« Aide... »

Ce gamin n'était pas encore mort. S'il appelait à l'aide un peu plus fort s'en était fini de nous, tuer la marchandise dans une maison ne nous appartenant pas, signifiait clairement stopper nos accords.

« Tue-le ! » dis-je à Koko. « Dépêches-toi ! »

« Bien sûr... il faut aussi qu'il rigole. » raconta l'autre en face de moi.

« Hein ? »

Il s'approcha de moi, s'abaissa, fit une bise au gamin sur son front, demanda pardon, et lui abaissa les yeux, sa main devant sa bouche l'empêchant ainsi de respirer.

« Sale psychopathe... » lâchais-je en regardant le spectacle alors que le manque de lumière rendait ça encore plus insupportable.

« Viens. » m'invita Koko après avoir repris sa place initiale. « Viens au milieu de la ronde avec nous et écoute. C'est une musique... »

Je m'approchai, enjambant les petits corps. Effectivement, une fois au centre de cette ronde on pouvait entendre des rires d'enfants, une sorte de mélodie par la suite.

« Tu crois aux fantômes ? Maintenant tu auras le même traumatisme que moi, tu es entré dans la ronde pour jouer avec nous ... » dit-il souriant, regardant à nouveau le plafond.

Les rires ne s'arrêtaient plus. Ce n'était pourtant pas psychologique. Il y avait réellement des rires moqueurs, railleurs et désagréable.

« Tu ferais mieux de partir d'ici, tu es une tête pensante. » me conseilla Koko.

Il resta là, les mains et le visage en sang, souriant toujours en restant immobile.
Ce mec était là cause de ma haine pour les enfants et celle-ci a été décuplée après cette expérience.
Il osa revenir à table trente minutes plus tard, les vêtements propres, le regard apaisé.

« On passe au dessert ? » demanda Kokonoï à quelqu'un.

S'il y avait une personne dont j'avais peur c'était bien lui, Hajime Kokonoï.

Après ce moment, on perdit toute trace de lui, je pensais même qu'il était mort. Je ne m'attendais pas à le revoir ici, nos chemins se croisant à nouveau. Quand je réalisai où j'étais je décida de ne pas en parler. J'aurai eu l'air d'une personne faible.

« Ran ? »

« Hm ? » répondit Ran alors qu'il avait sa tête posée sur la mienne, m'enlaçant encore.

« Allons au lit. Tu penses que tu peux jouer avec moi au point de me faire oublier où l'on se trouve ? »

« Bien sûr... va sur le lit et fais comme sur la vidéo. » dit Ran.

« Je peux prendre un jouet ? » demandais-je.

« Non, juste tes doigts, pas le droit au reste. Pour l'instant, juste tes doigts et ne cries surtout pas trop fort, je te rappel qu'il y a des voisins que l'on ne peut ignorer. »

Il me murmura cette phrase dans le cou... ça allait être une belle soirée, et il était déjà dur à peine je me couchai, commençant ce qu'il m'avait dit de faire, en le regardant.

Il était vraiment, vraiment très beau Ran Haitani, chef de la famille des Taiwanais qui allait me prendre pour femme si tout ce passait bien.

Mais tout ne se passe jamais bien.








(SVP dite moi vos avis sûr l'histoire jusqu'à présent, il me faut des critiques 😭😭😭😭😭😭 des fois j'hésite à continuer lol)









Merry-go-round /  Ran x Reader🌌Where stories live. Discover now