Le chien loyal

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Après qu'il m'eut parlé du jeu du chat et de la souris, Ran ne retira pas tout de suite le pistolet. Je décidai donc de changer de sujet, m'attardant sur l'œuvre qui se trouvait proche de moi.

« Ce tableau, le Rembrandt... »

« Il me représente, même si j'ai été adopté avec Rindou, le fils prodigue c'est moi. C'est grâce à moi. Je suis même plus qu'un fils prodigue, je suis comparable à un Dieu ici. »

Calme toi quand même, décidemment son ego est comparable au miens.


« Et où vies tu réellement ? » demandais-je

« Ici. » déclara Ran. « J'ai tout le bâtiment, une chambre complètement à part. Je t'y amènerai peut-être un jour, certaines choses me manques beaucoup. Tu étais magnifique la dernière fois tu sais, quand tu t'amusais seule... »

Ah, il était sérieux, il avait mis une caméra dans la chambre de mon appartement ? Soit c'était du stalking soit un chef très pointilleux et à vrai dire, je penchais pour la seconde option.


« Contente que tu ais aimé...Il y a une caméra uniquement dans ma chambre ? »

« Oui, 4 exactement. Enlève-les ou laisses-les si elles ne te gênent pas. »

Oui, pareil pour moi, quelque chose en particulier me manquait mais pas là maintenant de suite.

« Où est Maria ? » ajoutais-je ensuite.

« Elle a réellement mangé son plat, elle a eu le droit à une bonne dose de somnifères et autres trucs. Autrement je n'en sais rien. Rentre chez toi, ne te retournes pas et ne reviens pas ici. Le jeu commence à peine. J'ai pris ta carte téléphonique, ouvre ta main et je te la rends. »

« Le jeu a déjà commencé. Depuis un moment, depuis la première où l'on passé une nuit ensemble. » dis-je en ouvrant la paume de ma main. Je pu enfin me retourner et le regarder dans les yeux

« Je t'aime. Ne l'ignore pas. » lui dis-je alors qu'il se tenais deux marches plus hautes que la mienne.

« Je t'aime aussi. » répondit Ran avec honnêteté.

On se regardait avec passion, se retenant tous deux de tomber dans les bras l'un de l'autre.

Je partis détenant toutes les informations dont j'avais besoin et sortis de cet endroit au plus vite, dehors il y avait à nouveau une voiture et beaucoup plus loin ma destination, le jet privé du vieux Vlad. Malgré l'heure tardive le vol se fit tout de suite, je rentrai donc sans Maria et sans quelques affaires, que, j'allais de toute façon racheter.


Je passai chez le vieux Vlad, timidement, honteuse même car je savais bien que j'allais le décevoir.

« Les vacances sont fini ? » me demanda t'il. « J'ai reçu ton message il y a quelques heures, tu rentres tôt. On remarque que tu aimes ton travail et tes hommes, c'est la bonne décision, tu as bien fait. »

« Quand vas-tu repartir en Russie ? Tu comptes t'installer ici pour ton fils ? » dis-je.

« Oh, quelles questions surprenantes... Pour l'instant je reste. Je me porte bien ici. »il paraissait en paix, calme.

Merci. S'il y avait une personne qui pouvait encore me raisonner c'était lui sachant que les prochains jours allaient être très difficiles.

En rentrant à l'appartement je pris le temps de trouver les quatre caméras, placées à des endroits stratégiques. Effectivement, il avait dû s'éclater... il avait vu un bon film, certainement le meilleur de sa vie, encore mieux s'il avait accès au son avec peux être des micros rattachés au caméra. Je me douchai et resta debout dans mon salon pendant quinze minutes je pense, fixant le sol.

Je fais quoi maintenant ? Comment je retrouve Maria ?


On allait se faire tirer comme des canards, c'était plus qu'un jeu, plutôt un prédateur et une proie, un chasseur et un lapin...mais qui était le chasseur ? Nos vies étaient finalement les mêmes, impossible d'y échapper, il avait raison de dire 'on ait pareil'.

« Boss, comment vas-tu ? » demanda Yuri.

« Bien, très bien et toi ? » mentis-je.

« Je regrettes ce que j'ai fait avec Maria. J'aurai dû accepter ses sentiments mais elle ne me répond même plus. Dis-lui d'arrêter de m'ignorer. »

J'aurai bien aimé mais même moi elle ne me répondait pas, je ne savais pas où elle était et il fallait que je lui dise.

« Dis Yuri, tu peux passer chez moi ? »

« Vous-êtres déjà rentrées ? » s'exclama Yuri

« Oui, ne vas pas chez elle. Viens ici »

Il arriva au bout d'une heure, époumoné, il avait visiblement fait au plus vite. Alors que par défense je mis un pistolet dans ma poche, appréhendant sa réaction.

« Où est-elle ? » demanda Yuri en regarda dans toutes les directions.

Je pris ma respiration et lui parla fermement, je n'étais pas une amie maintenant mais une tête de famille.

« Elle est restée là-bas et n'est pas rentrée. Elle ne rentrera pas aujourd'hui ni demain, Yuri je vais être honnête avec toi, je ne sais pas où elle est. »

Visiblement choqué, il se leva d'un coup du fauteuil sur lequel il avait pris place.

« PARDON ??? » hurla t-il.

« Rassieds-toi. N'oublie pas à qui tu parles. » dis-je. « Elle a disparu et l'urgence n'est pas de la retrouver en ce moment, je dois penser à autre chose. »

Il se rapprocha de moi me collant la tête contre le mur vitré me tenant le cou fermement.

« TU AS PROMIS. TU AS JUREE QU'IL N'ARRIVERA JAMAIS RIEN A L'UN D'ENTRE NOUS. » Il prit un couteau dans sa main, menaçant, en pleurs. « TU N'ES PAS DIGNES DE RESTER CHEF ! SA AURAIT DU ETRE MOI ! MOI JE L'AURAIS PROTEGER »

Son couteau près de mon visage ou un flingue contre son ventre tout était joué. Là aussi, il fût outré, le visage gris.

«Alors c'est comme ça, même moi hein. Tu comptes nous descendre tous ? vas-y, tires »

« Recule. » dis-je. « Et je ne tirerais pas. »

Il ne bougea pas.

PANG
PANG
PANG


Je lui tira trois balles dans la jambe gauche.

Merry-go-round /  Ran x Reader🌌Where stories live. Discover now